L’armée américaine connaît le même déclin que le reste du pays. Les conséquences, en revanche, peuvent être beaucoup plus graves…
Un nouveau rapport, publié il y a deux semaines, nous annonce que le fossé entre les dépenses militaires des Etats-Unis et celles des autres pays s’accroît. Le bras armé du Deep State dépense désormais près de quatre fois plus que son rival le plus proche, la Chine.
Pourquoi ?
La réponse est simple : l’argent semble être gratuit – il coule librement de la fontaine à fausse monnaie. A présent, le cauchemar du président Eisenhower se déroule en plein jour : l’armée et ses compères ont tant d’argent et de pouvoir à disposition qu’ils peuvent acheter les votes nécessaires pour en accaparer plus encore (ou menacer jusqu’à les obtenir).
Ensuite, la fausse monnaie fait son travail – érodant, corrompant… pourrissant l’armée comme elle l’a fait pour l’économie, le Congrès US et la bureaucratie. Tim Bakken, professeur à l’académie militaire de West Point, conclut :
« L’orgueil, l’arrogance et la suffisance des officiers ont isolé l’armée de la pensée et des mœurs modernes. Par conséquent, l’armée œuvre en plein brouillard intellectuel, se fondant sur une philosophie et des pratiques qui ont littéralement vu le jour à West Point il y a 200 ans. »
Dans un entretien avec The American Conservative, Bakken a continué :
« Au bout du compte, la preuve [de cela] se trouve […] dans les guerres en Corée, au Vietnam, en Afghanistan et en Irak… Les généraux ne savent pas comment remporter ces guerres, et ils n’ont pas le courage de dire aux Américains que nous ne pouvons pas les gagner et que nous ne devrions pas les mener. »
Carriéristes et volée de bois vert
Quand la prochaine vraie guerre arrivera, l’armée américaine prendra probablement une bonne volée de bois vert. Elle est alourdie par les carriéristes – mais aussi par des armes chères et trop sophistiquées, si bien qu’elle ne peut plus être une force efficace.
Par ailleurs, ses critères de sélection sont trop bas. West Point, par exemple, affirme être un centre d’apprentissage de haut niveau, comme Harvard ou Yale. C’est un mensonge, selon Bakken. The American Conservative explique :
« West Point s’est vantée d’avoir reçu 15 171 candidats pour la promotion 2016 mais de n’en avoir accepté qu’une petite partie, sous-entendant ainsi un taux d’admission très bas, comme Yale ou Harvard. En réalité, l’école comptabilisait les demandes d’informations de la part d’étudiants comme des ‘candidatures’.
Il s’avère que l’école n’avait reçu que 2 394 candidatures ‘pleinement qualifiées et nominées’ cette année. Sur ce nombre, 1 358 avaient été acceptées pour la promotion 2016, soit un taux d’admission de 56,7%. [Bakken] déclare que lui ainsi que d’autres professeurs s’étaient inquiétés de cela, mais que rien n’a changé. »
Lorsque l’empire britannique touchait à sa fin, durant la Première guerre mondiale, son armée était tout aussi incompétente. Les gradés, confortablement logés à Londres, gaspillaient des centaines de milliers de jeunes hommes dans une guerre des tranchées idiotes. On avait là « des lions menés par des ânes », disaient les analystes.
A présent, c’est l’empire américain qui en arrive aux derniers chapitres ; on peut s’attendre à d’autres erreurs. Avec de la chance, les crétins du Pentagone s’en tiendront à la fraude et le nombre de morts restera limité.
On verra bien…