Les Etats-Unis embrassent joyeusement l’idée d’un Green New Deal financé avec la Théorie monétaire moderne.
Ceux qui ont raison trop tôt ont toujours tort.
Les gilets jaunes du début avaient bien flairé l’entourloupe de la « fiscalité verte » mais jusque-là, ceux qui osaient critiquer les dépenses publiques pour lutter contre la climat se faisaient rapidement clouer au pilori médiatique.
Mais le vent tourne…
Un livre trône en ce moment dans les meilleures ventes d’Amazon. Son auteur, François Gervais, est physicien, ancien membre du GIEC et professeur émérite.
Son titre : L’urgence climatique est un leurre.
Ceci me rappelle la glorieuse époque du communisme. Il était très mal vu pour un quidam de contester le marxisme dans les années 1960 et même 1970. Ce n’est que lorsque certains anciens encartés du parti communiste ont commencé à parler que les critiques envers l’URSS ont commencé à être relayées et à trouver une audience.
François Gervais est un ex-membre du GIEC (1), l’instance supranationale qui cautionne la lutte contre le changement climatique. C’est un initié. Il est aussi professeur « émérite », c’est-à-dire à la retraite.
« L’essentiel des scientifiques qui peuvent s’exprimer sur cette question sont souvent des professeurs émérites : c’est-à-dire qu’ils sont déjà retraités, ils continuent de travailler bénévolement et ils n’ont plus à se soucier, comme cela a été mon cas pendant plusieurs années, de mettre leur laboratoire en danger ».
François Gervais, kernews.com
Eh oui, cher lecteur : la recherche et la science ont besoin d’argent comme toute activité. Contester ouvertement une politique ou une idéologie dominantes peut tarir le robinet des subventions.
Rappelons la thèse centrale du GIEC : l’émission de CO2 dans l’atmosphère entraîne un réchauffement climatique qui lui-même entraîne des catastrophes écologiques. Il faut donc lutter de toutes nos forces contre les émissions de CO2.
« Le taux de CO2 dans l’air est passé en un siècle de 0,03% à 0,04% ! Enfin il faut savoir que s’il n’y avait pas de CO2 dans l’atmosphère, il n’y aurait pas de végétation sur Terre…
[…]
Lorsqu’en 1945 les émissions de CO2 se sont mises à accélérer, la température de la planète a baissé pendant 30 ans, de 1945 à 1975. Cela procède de la variabilité naturelle, bien sûr ».
Mais le racket fiscal sur le danger climatique nourrit grassement toute une parasitocratie s’affairant autour des énergies renouvelables, du marché du carbone, des normes automobiles.
La « fiscalité verte » est en explosion en France et en Allemagne.
A tel point que les Etats-Unis nous envient cette créativité. De l’autre côté de l’Atlantique on se met à rêver d’un Green New Deal, un programme de stimulation économique pour s’occuper du « changement climatique »…
La fiscalité verte prélève en France 60 Mds€ pour des résultats inférieurs à 100 fois ce qui serait requis en utilisant les propres modèles du GIEC. Il faudrait donc dépenser 6 000 Mds€ par an (trois fois la taille de notre économie) pour réduire les émissions de CO2 au niveau recommandé par le GIEC. En admettant, bien sûr, que le monde entier en fasse autant.
La perspective de ces centaines de milliers de milliards de dollars potentiels émoustille la parasitocratie.
« Eh mais, attendez, personne n’a cet argent », m’objecterez-vous, cher lecteur incrédule…
Nos amis américains ont la solution : la Théorie monétaire moderne ou TMM (MMT en anglais). Cette théorie dit tout bêtement qu’un gouvernement souverain ne peut devenir insolvable puisqu’il crée sa propre monnaie.
Comparer un gouvernement à un ménage est une idée populiste simplette. Le secteur privé utilise la monnaie et il peut arriver que certains en manquent — mais un gouvernement, lui, la crée. Vous voyez que ça n’a rien à voir !
Il suffit par conséquent de croire que la monnaie créée a de la valeur. Comme il suffit de croire que le CO2 dans l’atmosphère est LE paramètre qui régit les changements de température sur toute la Terre.
C’et simple, non ?
La TMM est une théorie post-keynésienne dont vous allez entendre de plus en plus parler, cher lecteur. Si vous voulez briller dans les dîners, vous avez intérêt à vous documenter sur ce sujet.
Il existe un point commun entre les théories du changement climatique et keynésiennes. Toutes deux présument une connaissance que nous n’avons pas du tout.
Le keynésianisme présume que l’ensemble des échanges et des motivations des individus participant à la vie économique peut être modélisé.
La climatologie présume que nous savons modéliser le climat sur l’ensemble de la planète.
Deux prétentions idiotes.
Ces prétentions vont se briser sur une dure réalité : on échange toujours quelque chose contre autre chose. La monnaie, si elle n’est pas marchandise transitoire, n’est qu’une phase transitoire.
Si on échange quelque chose contre rien (de la monnaie sans valeur) c’est une escroquerie. Un changement climatique bidon financé par de l’argent bidon, c’est une double escroquerie.
L’escroquerie bien habillée de fausse science – monétaire ou climatique – peut durer un certain temps mais le concret finit toujours par reprendre le dessus.
(1) Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Intergovernmental Panel on Climate Change – IPCC en anglais). Cet organe a été créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).