Les marchés financiers en auraient-ils terminé avec la baisse à la suite des propos rassurants de Jerome Powell ? Rien n’est moins sûr…
Vous connaissez sans doute l’image, cher lecteur : pour les Anglo-Saxons, le symbole du marché baissier, le bear market, est un ours.
L’explication que je préfère concernant cette appellation nous viendrait du milieu des trappeurs. On pouvait vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, sur commande en quelque sorte. Or dans un marché baissier, les vendeurs à découvert gagnent puisqu’ils vendent au prix d’aujourd’hui quelque chose qu’ils n’ont pas encore en spéculant qu’ils l’achèteront moins cher demain.
Serions-nous donc vraiment rentré fin 2018 dans un marché baissier, un bear market, comme en 1929, 2000, 2008 ? Ou bien n’est-ce qu’une fausse alerte comme en 2010-2011 ou 2015-2016 ?
Vendredi, le président de la Fed a indiqué que l’inflation n’était pas un risque pour le moment et qu’il pourrait se montrer « flexible » dans sa gestion des taux d’intérêt. En d’autres termes, le crédit arrêterait de se renchérir et pourrait même baisser. Or le crédit bon marché nourrit la spéculation et les rachats d’actions à crédit, et multiplie les consommateurs incapables de payer comptant.
Là encore, dans le jargon de Wall Street, de tels propos sont étiquetés « colombe », c’est-à-dire allant dans le sens d’une politique monétaire très souple, contrairement à des propos « faucon » tenus par des pères fouettards de la politique monétaire (espèce totalement éradiquée depuis Paul Volcker en 1979).
Du coup, les indices américains sont repartis dans une hausse fulgurante. Le Dow Jones Industrial Average qui perdait 2,8% jeudi a regagné 3,3% vendredi. La colombe a-t-elle renvoyé l’ours dans sa tanière, dans laquelle il roupille depuis dix ans ?
Non, d’après Jeff Clark, analyste pour Bonner & Partners. Son critère est la moyenne mobile à 20 mois. Lorsque l’indice large Standard & Poors 500 casse ce support nous rentrons dans un marché baissier.
Comme vous le voyez sur ce graphique, la ligne bleue a bien été enfoncée, comme en 2000, comme en 2008.
Mais comment être sûr que ce n’est pas une fausse alerte, comme lors des accidents entourés de vert qui n’ont été que de simples corrections ?
A cause de l’environnement, selon Jeff : la montée vive et subite des taux d’intérêt à long terme, la volatilité, les changements erratiques du « sentiment des investisseurs » et le fait que ce marché haussier ait déjà dix ans d’âge…
Mais finalement, comme l’indique Bill Bonner, ce qui doit vous guider c’est le risque rapporté à la marge de hausse résiduelle. Ceux qui sont investis sont dans une configuration « gros risque » pour une petite marge de progression.
Afin de ne pas courir pendant 30 ans pour récupérer votre mise, mieux vaut appliquer notre stratégie gratuite pour les paresseux. L’indice Dow Jones Industrial Average se paye trop cher en or. Vendez les actions, achetez de l’or et attendez la chute pour réinvestir…