Cinq émissions de dette ont été récemment annulées faute de preneur sur le marché primaire. Les banques ont du mal à se mettre en conformité avec la réglementation.
Voici à quoi pourrait ressembler le début de la fin pour les zombies. Cette dépêche de Bloomberg nous explique que les placements obligataires sur les marchés européens ne se passent pas bien.
Même, disons-le franchement, elles se passent mal. Certaines émissions sont tout simplement supprimées.
Je vous rappelle qu’un zombie est « une entreprise qui est incapable d’acquitter les intérêts de sa dette avec ses bénéfices courants sur une longue période ». La Banque des règlements internationaux (BRI) s’alarmait récemment de la prolifération des zombies (1).
Il existe de nombreuses banques zombies, déplorait aussi la BRI. Les banques ont des dettes car elles empruntent sur les marchés de l’argent aux institutionnels. Elles ont besoin de gonfler leurs fonds propres et de se créer des « coussins de liquidités » pour se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation.
Si les taux baissent, les perspectives de survie d’un zombie sont correctes. Lorsque sa dette arrive à maturité, il emprunte à nouveau à un taux plus bas. Evidemment, ce n’est plus vrai en cas de hausse des taux. Le nouveau prêt coûte plus cher que l’ancien. Le zombie est démasqué pour ce qu’il est : une entreprise qui aurait dû faire faillite, un vampire de la productivité qui draine de l’argent sans créer de richesse et donc un ralentisseur de croissance.
Si des banques n’arrivent pas à lever de l’argent pour rentrer dans les cordes de la réglementation de Bâle 3, elles n’ont plus qu’à mettre la clé sous le paillasson ou à faire appel à Mario Draghi et aux contribuables.
Bloomberg nous apprenait hier que la banque hollandaise Van Lanschot Kempen NV n’avait pas trouvé preneur des 100 M€ qu’elle entendait lever (2).
C’est la cinquième émission de ce type qui est annulée. Pourtant Van Lanschot offrait 6,5% et Volksbank Wien (une autre émission annulée) proposait 7,375%.
Sale temps pour les zombies. Mario Draghi va-t-il renier ses promesses de normalisation monétaire et voler à leur secours ?
C’est grâce à lui que les zombies prolifèrent et grâce à ses manipulations à la baisse des taux qu’une assurance-vie rapportait en moyenne 1,5% en 201…
(1) The rise of zombie firms : cause and consequences, Ryan Banerjee, Boris Hofmann
(2) Une émission de Tier 1 Notes qui est la dette bancaire offrant le moins de garantie pour le prêteur.