Durant cette semaine de beau fixe sur les marchés, Bill Bonner s’est penché sur les eaux fangeuses du marigot, abri du Deep State, et le lien entre politique et argent.
Certes, les salaires moyens baissent sous l’effet de la concurrence de la mondialisation mais les salariés ne profitent pas des baisses de prix qu’ils seraient en droit d’attendre. Bien au contraire : politiciens et financiers ont tout intérêt à ce que les prix montent. Ce n’est pas une question de salaire mais plutôt de pouvoir d’achat.
« En 1971, on pouvait acheter une nouvelle camionnette Ford F-150 pour 2 500 $. A 4 $ de l’heure, il fallait 625 heures pour acheter le véhicule.
la voiture n’est pas deux fois meilleure qu’à l’époque. Et sa tâche fondamentale n’a pas changé : transporter des choses d’un point A à un point B.
Ensuite, puisque les autorités ont découragé l’épargne avec des taux d’intérêt artificiellement bas, il y a peu de chances qu’il ait 30 000 $ sous la main.
Il est donc forcé d’emprunter. Son prêt, avec intérêt, entre alors dans l’économie financiarisée pour être découpé en tranches, réinvesti et hypothéqué, jusqu’à ce que les brasseurs d’argent gagnent plus sur le prêt que Ford sur la camionnette.
Et voilà que notre pauvre travailleur est non seulement forcé de vendre deux fois plus de son temps pour acheter une camionnette… mais son temps est désormais un actif ‘sous-jacent’ qui soutient non seulement l’industrie automobile mais aussi l’industrie financière ».
Ce problème de pouvoir d’achat va devenir lancinant. Si les taux montent, ceux qui sont endettés seront incapables d’assumer leurs dettes. Sauf, évidemment, les Etats qui pourront les dissoudre dans l’inflation.
En France, tout est déjà en place et le budget 2019 du gouvernement est sauvé par l’inflation :
« Le gouvernement a pris la décision de ne revaloriser les retraites de la CNAV que de 0,3% en 2019 et 2020. Ceci est en infraction avec le Code de la Sécurité sociale de notre bel Etat-providence, qui avait gravé dans le marbre de l’article L161-25 que les retraites devaient être réévaluées en fonction de la hausse des prix à la consommation.
En dehors des retraites, il est prévu que d’autres prestations ne suivent pas. Le gouvernement désindexe aussi les traitements des fonctionnaires. L’assèchement de tous ces petits ruisseaux évite quelques milliards d’euros de décaissements ».
Ceci ne doit pas être une surprise pour vous, cher lecteur. Cela fait longtemps que nous vous préparons à la faillite ou au défaut de l’Etat-providence.