Certains propos étranges, voire insensés, nous conduisent à penser que les personnalités les plus en vue de notre monde politique ne vivent pas dans le même univers que nous.
Il y a deux semaines, nous avons vu ceux qui veulent nous faire croire qu’ils sont « comme des vrais gens » et ceux qui au contraire s’en moquent.
La semaine dernière, nous avons vu ceux qui ont un problème avec les calculs les plus simples.
Nous terminons notre immersion dans ce monde parallèle.
Ceux qui n’ont rien compris à l’économie politique
Sans surprise, on retrouve Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
Pour le coup, j’ai du mal à trancher… Entre le premier qui fait semblant de confondre le libéralisme et la bureaucratie communiste et la seconde qui ne semble pas avoir la moindre notion de base en matière politique monétaire, je vous laisse juger lequel tient les propos les plus aberrants.
Ceux qui ont un problème avec l’espace
Peut-être me direz-vous que l’économie, c’est abstrait et compliqué et qu’il est facile de se tromper. Soit.
Prenons alors les déclarations suivantes, qui portent pourtant sur des choses très concrètes mais restent complètement à côté de la plaque.
Je passe sur Emmanuel Macron qui a déclaré pendant sa campagne que la Guyane est une île, pour m’arrêter sur le cas Valérie Pécresse. Cette dame, qui a été rien de moins que ministre du Budget et des Comptes publics, a tout de même trouvé moyen de déclarer au micro de RMC :
Soit madame Pécresse a un problème avec la géographie et elle situe la Grande-Bretagne sur le continent — quelque part entre la France et l’Allemagne, peut-être… soit elle ne maîtrise pas les connaissances de base à propos de l’Union européenne, ce qui me semble tout de même assez alarmant.
Bon, vous me direz peut-être que ça reste toujours moins pire que Jean-Claude Juncker. Le président de la Commission européenne déclarait en effet en juin 2016 au Parlement européen :
« Il faut savoir que ceux qui nous observent de loin sont inquiets. J’ai vu et entendu et écouté plusieurs des dirigeants d’autres planètes qui sont très inquiets parce qu’ils s’interrogent sur la voie que l’Union européenne va poursuivre. Et donc, il faut rassurer, et les Européens, et ceux qui nous observent de plus loin.«
Les Martiens espionnent l’Europe ?
Si certains ont de gros problèmes avec l’espace, avec d’autres c’est le temps.
Ceux qui ont un problème avec le temps
Pour voir certains représentants de l’Etat, les ministres et leurs collaborateurs, vous ne devez pas « prendre un rendez-vous », comme vous le feriez avec quelqu’un qui vous dispense un service, mais solliciter « une audience ». Qui a dit « Ancien Régime » ?
Plus proche de nous mais au somment du foutage de gueule, il y a François Bayrou, que vous pourrez admirer dans cette vidéo de mars 2016 déclarer avec le plus parfait aplomb : « Je suis absolument un visage du renouveau, à supposer qu’on doive en faire la preuve« . Moi, quand je vois le Béarnais de 66 ans, continuellement présent en politique depuis 1982 (je n’étais pas né), je m’incline et je dis « Chapeau l’artiste ! ».
A côté de lui, Jean-Luc Mélenchon, avec des sorties du genre « si vous votez pour moi, j’engagerai la sortie du #nucléaire », et qui a donc juste oublié de rappeler à ses électeurs qu’il n’aura la possibilité de tenir ses promesses que s’il est élu, fait figure de débutant !
Ceux qui ont un problème avec l’espace-temps
Bien logiquement, on en arrive à ceux qui semblent s’être engouffrés dans une faille du continuum spatio-temporel pour ne plus jamais en revenir.
Dans cette avant-dernière rubrique, on trouve François Hollande :
Le seul à pouvoir rivaliser avec le président sortant étant bien sûr le maire Jean Lassalle. Le survivant des « ours, des loups et des cavernes » des Pyrénées-Atlantiques a déclaré qu’il se voyait ni plus ni moins qu’au second tour de la présidentielle, face à Marine Le Pen, en parfait « homme du finish, de la ligne droite« qu’il est, pour reprendre ses mots.
Ceux qui ont un problème avec la réalité
On peut tomber encore plus bas, toutefois. Il suffit de plonger la tête en avant dans le déni du réel. Cette ultime déchéance du politique, qui se refuse à accepter que le monde existe indépendamment de sa volonté, est la caractéristique de la campagne présidentielle de Benoît Hamon.
C’est selon moi au sujet de ce genre de visions proprement insensées du monde que les hommes politiques devraient être interrogés dans les médias, plutôt que sur le prix du pain au chocolat.
Si c’est également votre avis, n’hésitez-pas à le leur faire connaître !
1 commentaire
Article très pertinent est extrêmement drôle, cela dit il ne faut pas être de mauvaise foi non plus :
« A côté de lui, Jean-Luc Mélenchon, avec des sorties du genre « si vous votez pour moi, j’engagerai la sortie du #nucléaire », et qui a donc juste oublié de rappeler à ses électeurs qu’il n’aura la possibilité de tenir ses promesses que s’il est élu, fait figure de débutant ! »
Tout le monde sait très bien que quand un politicien dit « si vous votez pour moi », ca signifie « si le peuple vote pour moi » ie « si la majorité vote pour moi ».
Par ailleurs quand on est au premier tour, l’enjeu n’est pas d’être élu, mais d’être qualifié au second, par conséquent, sa phrase est parfaitement juste.
Concernant Hamon, il dit bien « subir » le réel, et non « accepter », autrement dit il appelle simplement à prendre des actions pour changer se réel, et non le nier. Certes le choix des mots n’était pas forcément le meilleur.