Le référendum italien est passé comme une lettre à la poste. Les Allemands ont montré les dents mais Mario Draghi est intervenu. Aucune panique sur les marchés obligataires. Aucune séquelle. Pour le moment…
La main très visible de Mario Draghi est intervenue pour limiter la casse sur le marché obligataire.
« Après s’être fortement écartés en début de séance, les spreads bancaires italiens se sont repris pour terminer sur des niveaux stables », indique L’Agefi de ce matin qui poursuit « La perspective d’une intervention de la BCE en cas de tensions trop vives sur les marchés… ». Vous saisissez la subtilité ? La BCE ne serait pas vraiment intervenue, c’est simplement le fait de dire qu’elle va le faire qui est magique.
Evidemment, mon collègue Gilles Leclerc raconte une tout autre histoire ici…
Les Allemands, eux, n’apprécient pas.
Vous savez, les Allemands, ces gens bizarres qui n’aiment pas la dette, qui ont décidé d’arrêter de creuser le trou, qu’une monnaie forte réconforte, bref les empêcheurs de tourner en rond dans l’euro.
Les Allemands à qui le reste de la Zone euro doit de l’argent, la bagatelle d’un peu plus de 600 milliards d’euros. Les deux plus gros débiteurs sont l’Italie et l’Espagne.
Et l’ardoise, au lieu de se résorber – comme entre 2012 et 2015 – recommence à se creuser parce que les finances publiques de la plupart des pays dérapent toujours.
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Du coup, Schäuble met les pieds dans le plat au Congrès des banques à Francfort vendredi 2 décembre : « les Grecs vivent au-dessus de leurs moyens. Ils bénéficient de prestations sociales et de pensions hors de proportion avec leur revenu intérieur brut – et même supérieures à celles qui existent en Allemagne ».
Axel Weber, l’ex président de la Bundesbank et désormais à la tête de la banque suisse UBS, se lâche dans le Financial Times et indique que la BCE achèvera ses QE comme prévu puis haussera ses taux directeur pas plus tard qu’en septembre 2017 : « je pense que la BCE est plus proche de réduire ses programmes de rachats obligatoires que ce que beaucoup d’intervenant des marchés croient » et il ajoute que les marchés sont « dangereusement non préparés ».
Les Allemands – qui pensent que vivre au-dessus de ses moyens avec l’argent des autres, ce n’est pas bien – montrent les dents mais faut-il les prendre au sérieux ? Après tout, cela fait si longtemps que ça dure…
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Les autorités resteront-elles laxistes, se demande Focus Economics ?
Ca tombe bien j’ai la réponse ! Oui, les autorités resteront laxistes. Oui parce que l’euro n’est pas considéré par la BCE et Bruxelles comme réversible. On y est, on y reste. Jusqu’à ce que la faillite nous sépare.
La fin de l’euro signerait la mort de toute une Parasitocratie bruxelloise. Imaginez les bureaux des lobbyistes tristes et déserts, le démantèlement de la BCE, les milliers de fonctionnaires superviseurs des banques au chômage… La déflation administrative n’est jamais une option. Donc oui, la Banque centrale européenne restera plus que laxiste, coulante, des torrents d’euro se déverseront sur le marché obligataire.
Les banques italiennes peuvent-elles contaminer les autres ?
Le FMI considère dans son dernier rapport que sur 61 banques européennes, un tiers ont une rentabilité insuffisante (inférieur à 8%).
Les banques hollandaises, autrichiennes et françaises sont évaluées par le FMI comme les plus solides.
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Selon les chiffres de la BCE, les banques italiennes détiennent à elles seules près de 29% des 990 milliards d’euros de créances douteuses de la Zone euro. Depuis janvier, l’indice des banques italiennes a ainsi perdu 47% de sa valeur.
« S’il n’y a pas de solution à la crise gouvernementale d’ici deux ou trois semaines, les marchés financiers recommenceront à être nerveux », indique l’économiste Lorenzo Codogno dans Le Vif, « l’augmentation de capital de la Monte dei Paschi (BMPS) sera probablement retardée voire carrément annulée et toutes les autres opérations bloquées ».
Mais jusqu’ici, tout va bien… Il n’y a aucune mauvaise dette qu’un peu de fausse monnaie ne puisse encore éponger.