Le QE pénalise les épargnants et profite aux gros emprunteurs et au Deep State. Hillary Clinton, en parasitocrate avisée, en profite aussi. Dommage que Donald Trump n’ait pas évoqué ses tarifs de conférencière chez Goldman Sachs.
Comme une maison en feu, l’élection américaine continue d’attirer la foule des badauds.
Nous les avons rejoints, jeudi soir, nous réchauffant les mains en espérant que tout ce maudit édifice finirait en cendres.
Le débat du 20 octobre a apporté un changement en ce qui concerne les questions politiques. Mais, comme d’habitude, la discussion a été pathétique…
L’une, pro, habile et malhonnête, a proposé de nouvelles solutions idiotes aux problèmes qu’elle a contribué à créer. L’autre, empêtré, s’est montré incapable de critiquer de manière cohérente les programmes bourrés d’âneries de son adversaire.
Tous deux ont proposé de guérir les maladies, d’enrichir les pauvres et de ressusciter les morts.
De temps à autres, accidentellement, une idée intelligente a surgi hors de la maison, la chevelure en feux. Les candidats se sont alors dépêchés de lui tirer une balle dans la tête.
Les 10 effets néfastes du QE
L’économie façon Hillary et son Deep State ne fonctionne pas.
Cela fait des années que nous soutenons que laisser les banques centrales fixer le coût du crédit entraîne la même chose que le fait de fixer tout autre prix : un désastre.
Si le coût du crédit que l’on fixe est trop élevé, emprunter devient trop cher… et les inventaires croulent sous les invendus tandis que vous pénalisez la demande. Si le coût fixé est trop bas, les acheteurs sont heureux dans un premier temps… jusqu’à ce que les fabricants en aient assez de perdre de l’argent et que le produit disparaisse.
Le seul prix qui fonctionne est celui que l’on ne fixe pas… c’est celui que les acheteurs et les vendeurs déterminent… et qui évolue librement en fonction des mouvements de l’offre et de la demande.
C’est ainsi que, lorsque la Fed a envoyé au tapis le coût du crédit, nous nous sommes attendu à une débâcle caractéristique.
A présent, d’autres rejoignent notre point de vue. William Hague, ex-leader du parti conservateur britannique, explique dans The Telegraph pourquoi le QE est une mauvaise idée :
- Les épargnants, n’ayant pas la possibilité de percevoir des rendements dignes de ce nom, s’orientent forcément vers des actifs plus risqués, ce qui fait grimper encore plus haut le prix des maisons et le cours des actions.
- L’augmentation du prix des actifs enrichit ceux qui les possèdent mais appauvrit un grand nombre d’autres personnes, ce qui exacerbe gravement les fractures sociales et politiques, et alimente la colère à l’origine des campagnes ‘populistes’.
- Les fonds de pension offrent de maigres rendements et, par conséquent, enregistrent d’énormes déficits, ce qui oblige les entreprises à leur verser encore plus d’argent au lieu de le consacrer au financement de leur expansion.
- Les banques éprouvent davantage de difficultés à gérer des activités viables, ce qui contribue à la crise bancaire qui se généralise nettement en Italie et en Allemagne, en particulier.
- Ceux qui sont en mesure d’épargner davantage le font car ils ont besoin d’un plus grand volume d’épargne pour obtenir le même rendement. Par conséquent, les taux d’intérêts bas amènent ces gens à dépenser moins au lieu de dépenser plus.
- Les sociétés sont encouragées à emprunter de l’argent pour racheter leurs actions – ce qu’elles font à grande échelle – au lieu de dépenser cet argent en nouveaux investissements productifs.
- Les banques centrales commencent à racheter des obligations d’entreprises, et pas uniquement des obligations d’Etat, afin de maintenir cette bulle du système : par conséquent elles acquièrent elles-mêmes des actifs risqués et privilégient certaines sociétés au détriment des autres.
- ‘Les sociétés zombies’, qui ne restent en activité que parce qu’elles peuvent emprunter aussi bon marché, se maintiennent alors même qu’en temps normal elles n’y parviendraient pas, ce qui tire la productivité à long terme vers le bas.
- [Ce processus] faisant augmenter le cours des marchés actions et les prix de l’immobilier, sans aucune amélioration sous-jacente des performances économiques, devient de plus en plus difficile à défaire, et laisse présager, par la suite, un terrible krach au moment où il s’arrêtera, balayant au passage les entreprises et ceux qui ont acheté une maison, habitués depuis trop longtemps à des taux d’intérêt bas.
- Les gens ne sont pas stupides ; lorsqu’ils voient des mesures d’urgence perdurer depuis plus de 10 ans, cela ébranle leur confiance vis-à-vis d’autorités qui, jugent-ils, ont perdu le fil.
Deep State : un autre film
Mais les autorités n’ont pas du tout perdu le fil de l’histoire… Hillary et ses partisans suivent le scénario à la lettre.
Le problème, c’est que ce le film n’est pas celui auquel M. Hague et les autres songeaient.
Il s’apparente plus à House of Cards ou Game of Thrones qu’à Papa a raison ou The Andy Griffith Show [NDLR : série américaine des années 1960] : il n’a jamais été prévu que les gentils gagneraient.
Fixer les prix n’a jamais aucun sens. Cela n’a de sens que lorsqu’on tente d’obtenir un résultat auquel des acheteurs et des vendeurs – le grand public – ne parviendraient pas seuls… et qu’ils ne souhaiteraient pas.
Le QE est conçu pour ponctionner le grand public et rapporter à une élite privilégiée. En rabaissant les taux d’intérêt, on sanctionne l’épargnant de tous les jours ; cela profite aux grands emprunteurs, aux riches et à Wall Street.
C’est ainsi que le système est réellement truqué.
La raison pour laquelle Mme Clinton n’en a pas parlé, hier soir, saute aux yeux. Elle fait partie de ceux qui truquent… elle fait partie de l’establishment… du Deep State… de la Parasitocratie. Elle profite de ce système truqué.
Rien qu’en 2013, Hillary a perçu 675 000 dollars pour trois allocutions prononcées chez Goldman Sachs.
Nous ne savons pas ce qu’elle a dit, mais nous doutons fort que Goldman ait payé pour recevoir des conseils financiers.
M. Trump n’en a pas parlé, non plus, lors du débat d’hier soir. Quel dommage.