Tandis que les États-Unis se focalisent sur leur élection présidentielle, les grandes statistiques économiques envoient des signaux alarmants. Cela fait maintenant quatre trimestres d’affilée que la production industrielle – qui représente les deux tiers de l’économie américaine – décline. En 98 ans de statistiques, un tel phénomène ne se produit que durant les récessions note shadowstats.com.
Cela fait maintenant des années (plus d’une décennie) que nous écrivons sur le caractère nocif de la croissance infinie de la dette. Le problème est devenu si criant que cette question du surendettement des grandes démocraties des pays riches préoccupe même le FMI. C’est dire si cette idée est maintenant galvaudée. L’étape suivante serait de reconnaître que les intérêts ne seront jamais payés car c’est justement leur poids qui ampute la croissance. Il faudra que le marché obligataire lâche.
The Wall Street Journal, ce matin, nous gratifie d’une douche écossaise :
« Il y a une petite angoisse sur le marché des obligations souveraines. Il était temps, même si les investisseurs sous-estiment encore de combien les bons du Trésor à long terme pourraient encore monter. »
There is a little bit of fear creeping into government bond markets. It is about time, even if investors are still underestimating how much long-term Treasury rates could rise from here. »
Le marché a peur, mais il n’a pas raison, il y a encore une marge de hausse, selon le quotidien financier américain.
Généralement, les problèmes d’argent de cette sorte, celui des obligations souveraines, se terminent mal. La porte de sortie classique d’une situation de finances publiques délabrées est le plus souvent la guerre. C’est l’ultime plan de relance lorsque toutes les cartouches plus convenables des « politiques monétaires » ont été tirées. Mon collègue
Charles Hugues Smith pense cependant que la population américaine est lasse de ces guerres et que le Deep State, pour conserver son pouvoir, devra en tenir compte. Je lui souhaite d’avoir raison.