Aucune banque centrale n’a ajouté à la prospérité d’un pays. La politique monétaire de la Fed américaine n’est au service ni des Démocrates ni les Républicains mais à celui de la « Parasitocratie ».
Dans le contexte d’un capitalisme honnête, vous faites ce que vous pouvez pour que les autres vous donnent volontairement de l’argent. Normalement, cela implique de leur fournir des biens ou des services méritant, selon les clients, le prix demandé.
Il se peut que vous vous emballiez un peu, de temps à autres, mais vos clients vous rappellent toujours à l’ordre.
Il en est de même pour les activités bancaires honnêtes. Si l’on remonte à l’époque où cela existait encore, le métier d’honnête banquier consistait à accumuler l’épargne des gens et à la prêter à des emprunteurs méritants.
Si vous commettiez trop d’erreurs… vos clients vous quittent, et vous faites faillite.
La politique, c’est tout autre chose. Elle ne produit aucune valeur, quelle qu’elle soit. Alors la seule façon de prospérer passe par la connivence, la tricherie et le vol : en manipulant vos amis… en mettant vos ennemis sur la touche… et en exploitant le public.
Le jeu politique
C’est un jeu qui consiste à s’emparer de la valeur, et non à la créer. Et comme vous n’avez pas de clients… personne ne vérifie vraiment à quel point vous pouvez devenir incontrôlable.
Pour autant, un politicien ne ment pas toujours… ne vole pas toujours… et n’a pas toujours tort. De temps en temps, il lui arrive de déraper vers l’honnêteté et la vérité.
Récemment, par exemple, le candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, a déclaré que la présidente de la Fed devrait avoir honte de ce qu’elle faisait aux Américains, et d’avoir créé un « marché actions fictif ».
La presse financière a rapidement condamné M. Trump, lui reprochant de « saper la confiance » vis-à-vis de la Fed et du marché actions. Selon les déclarations des commentateurs, il était « irresponsable » de remettre en question l’intégrité de la Fed et sa mission impartiale.
L’idée que Mme Yellen « se livre à des tactiques politiques » avec la Fed, en soutenant le marché actions, pour embellir les derniers mois de mandat du président Obama, a été largement balayée… de même que le fait qu’elle aide la candidate démocrate, Hillary Clinton, à lui succéder à la Maison Blanche.
Mais M. Trump a raison : le petit jeu de la Fed est politique.
Parasitocratie : Du vol qualifié
Aucun président n’a jamais accru la richesse de son pays. Les banques centrales non plus.
Ni l’un ni l’autre ne produisent quoi que ce soit… n’offrent un quelconque service… que tout un chacun voudrait bien leur acheter.
Et ni l’un ni l’autre ne sont tenus de réaliser un profit… ou de payer des salaires.
Au mieux, un responsable de banque centrale avisé — tout comme un président avisé – élimine les erreurs de ses prédécesseurs en permettant à l’économie de se relancer. Au pire, il en fait deux fois plus.
Bien sûr que Mme Yellen devrait avoir honte. Mais cette honte est bien plus profonde que M. Trump ne l’imagine. Il pense qu’elle se livre simplement « à des tactiques politiques », en essayant de faire élire Hillary, mais son crime va au-delà, en réalité.
Des taux d’intérêt ultra bas ne créent aucune richesse. Ils ne font que la déplacer des épargnants vers les emprunteurs. Pour ces derniers, le service de leur dette revient moins cher, et, quant aux épargnants, ils voient diminuer les intérêts qu’ils perçoivent.
Le plus grand emprunteur du monde est le gouvernement américain. Il est également le plus grand bénéficiaire de la politique de l’argent facile de la Fed. Vous pouvez faire le calcul vous-même.
Si la Fed était obligée de payer 2% de plus sur la dette nationale, par exemple, cela représenterait près de 400 milliards de dollars supplémentaires en paiement d’intérêts. C’est autant d’argent que la Fed ne paye pas… et que les épargnants ne gagnent pas.
C’est le vol le plus manifeste qui se soit jamais produit sur Terre.
La véritable honte…
Des taux d’intérêt super bas – avec la complicité des QE – dopent également le cours des actions.
Cela crée ce « marché actions fictif » que dénonce M. Trump.
Les manipulations éhontées des banques centrales ne doivent cependant pas vous dissuader d’investir sur les marchés. Comment gérer efficacement un PEA même dans le contexte actuel ? Tout est expliqué ici.
A mesure que les obligations se tarissent, les banques centrales achètent des actions afin d’alimenter leurs programmes de QE. Le principe, c’est de stimuler leurs économies. Le résultat, c’est que cela stimule Wall Street.
Ensemble, la Banque du Japon et la Banque nationale Suisse détiennent environ 300 milliards de dollars en actions. Or un grand nombre d’actions détenues par la Banque nationale suisse sont cotées aux Etats-Unis.
Voilà qui devrait également rendre les banques centrales profondément honteuses.
Les politiques de la Fed ne sont peut-être pas conçues pour bénéficier aux Démocrates ou aux Républicains. Mais elles sont bien destinées à soutenir toute cette caste de Parasitocrates, carotteurs, profiteurs, zombies et compères qui bénéficient de la politique.
La Fed aide Wall Street à dérober des centaines de milliards aux épargnants de la classe moyenne…
… elle favorise de puissants initiés grâce aux taux d’intérêt les plus bas jamais enregistrés en 5 000 ans…
… elle fait acte de connivence afin de faire grimper le cours des actions à des niveaux record…
… et elle collabore avec la Parasitocratie afin que tout ce bazar perdure… aux dépens des citoyens ordinaires.
Un banquier honnête protège le public de l’argent et de l’endettement douteux. Mme Yellen, elle, ne fait ni l’un ni l’autre.
C’est une véritable honte.
1 commentaire
M. Bonner:
Bravo pour cet article ! J’admire votre courage.
Oserai-je suggérer qu’il faudrait maintenant définir ce que serait une politique qui ne serait pas celle de « Parasites »
Une politique qui mettrait le peuple en position de décideur, qui ferait de sa monnaie un sanctuaire interdit aux spéculations et qui renverrait les « Parasites » au néant d’où ils (elles)n’auraient jamais dû sortir.
Est-ce possible ? Nécessaire ? Indispensable ?
Qui osera relever le défi ?
Vous peut-être, au moins sur le volet monétaire du projet ?