▪ Je n’arrive pas à me souvenir de la dernière fois où j’ai vu un banquier central faire preuve d’une telle franchise — en public du moins.
"Nous ne verrons pas venir la prochaine crise", a affirmé Neel Kashkari, président de la Réserve fédérale de Minneapolis.
Ca alors…
Aux jours les plus sombres de la panique de 2008, le Secrétaire au Trésor des Etats-Unis Hank Paulson a nommé M. Kashkari architecte du plan de sauvetage des banques. Son CV était, disons… intéressant. A l’époque, il avait 35 ans et une formation d’ingénieur dans l’aérospatiale. Après un court passage à la NASA, il avait obtenu un MBA à Wharton et s’en était allé travailler chez Goldman Sachs.
Or il semble que M. Kashkari ait appris une ou deux choses dans ce dernier emploi. "Je pense que les plus grandes banques sont encore too big to fail et continuent de poser un risque important et constant sur notre économie", a-t-il déclaré cette semaine à la Brookings Institution à Washington.
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Il est même allé jusqu’à déclarer que les grandes banques devraient être éclatées en "entités plus petites, moins connectées et moins importantes" |
C’était son premier discours en tant que chef de la Fed de Minneapolis. Il est même allé jusqu’à déclarer que les grandes banques devraient être éclatées en "entités plus petites, moins connectées et moins importantes".
"Je verrais bien certains des termes que vous utilisez dans la bouche d’un Bernie Sanders ou d’une Elizabeth Warren", intervint l’animateur de l’événement. "Ce n’est pas ce à quoi on pourrait s’attendre de la part d’un républicain de Goldman Sachs".
Politique mise à part, rien de tel que d’entendre le bon message au bon moment, n’est-ce pas ?
"Pour la première fois depuis 2008, il semble que les banques centrales perdent le contrôle du système financier mondial", corrobore notre collègue Jim Rickards.
C’est là la principale raison pour laquelle l’or est passé au-dessus des 1 250 $ jeudi dernier. La banque centrale suédoise a engagé son taux principal encore plus loin en territoire négatif… tandis que la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen, questionnée par le Congrès, a avoué que les taux négatifs étaient également une possibilité aux Etats-Unis.
▪ Le grand retour de la "relique barbare" ?
"Personne ne comprend vraiment ce qui se passe, moi le premier", a déclaré le célèbre milliardaire Mark Cuban ce jour-là — reconnaissant sur CNBC qu’il achetait de l’or.
C’est ainsi que le réseau de revendeurs du U.S. Mint, l’Hôtel de la Monnaie US, est très occupé à acheter tous les stocks que le Mint peut fournir.
Vendredi dernier, les "acheteurs autorisés" du Mint se sont rués sur 70 000 onces de Gold Eagles. Aujourd’hui le chiffre s’élève à 104 000 onces |
Vendredi dernier, les "acheteurs autorisés" du Mint se sont rués sur 70 000 onces de Gold Eagles. Aujourd’hui le chiffre s’élève à 104 000 onces.
Les Silver Eagles sont tout autant demandés : 2 045 500 Silver Eagles sont sortis du Mint vendredi dernier. Aujourd’hui le chiffre est de 2 848 500.
"L’or connaît un changement important en ce moment même", observe Jim Rickards :
"Parfois, l’or se comporte comme une matière première. Le prix de l’or suit les hauts et les bas des indices de matières premières. D’autres fois, l’or est considéré comme une valeur refuge. Il est en concurrence avec les actions et les obligations dans l’attention des investisseurs. Et, à certaines occasions, l’or assume son rôle de monnaie long terme la plus stable que le monde ait jamais connue.
En ce moment, l’or se comporte plus comme une monnaie que comme une matière première ou un investissement. Il est en concurrence avec la monnaie fiduciaire des banques centrales pour les allocations d’actifs par les investisseurs mondiaux. C’est important parce que cela montre que les citoyens à travers le monde commencent à perdre confiance dans les autres formes de monnaie comme le dollar, le yuan, le yen, l’euro et la livre sterling.
C’est une excellente nouvelle pour ceux qui sont investis dans l’or. Le prix de l’or dans beaucoup de monnaies augmente à mesure que la confiance dans ces monnaies baisse. La confiance dans les monnaies chute parce que les investisseurs perdent confiance dans les banques centrales qui les impriment".
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