Eh oui, vos correspondants prennent un peu de repos, comme chaque année — la Chronique ne paraîtra pas pendant deux semaines.
Avant de vous laisser vous aussi profiter de la trêve estivale, quelques nouvelles de notre pétition — qui fait son chemin, lentement mais sûrement. Les signatures continuent de grimper (si ce n’est déjà fait, ajoutez la vôtre en cliquant ici)… et les courriers d’affluer à la rédaction. En voici un petit échantillon, pour continuer le débat et alimenter les réflexions.
▪ Commençons avec S.D., histoire de rire un peu (quoique… je ne sais pas si c’était vraiment le but recherché) :
« Je suis tout comme vous fortement opposé à l’interdiction du cash« , nous dit SD. « Peut-être un élément ira en notre faveur : sans cash, plus de trafic de drogue, sans trafic de drogue l’économie ne peut que décliner encore davantage ; manque à gagner pour certaines banques, pour l’industrie de l’armement. Et puis comment feraient ces pauvres services secrets américains (surtout) pour financer leurs opérations ? Qu’en pensez-vous ? »
Eh bien… à vrai dire, nous pensions plus aux citoyens ordinaires et honnêtes qu’aux amis et disciples de Pablo Escobar, lorsque nous nous sommes lancés dans ce projet. Mais maintenant qu’on en parle, pourquoi s’en tenir aux drogues ? Êtres humains, animaux, armes… égalité pour les trafiquants de tous genres, ils sont des gens comme les autres, le cash pour tous !
Allons, trêve d’ironie — il y a fort à parier que même sans cash, les narco-trafiquants et autres malfaiteurs trouveront toujours le moyen de continuer leur activité… et que cela arrangera bien certains.
▪ Plus sérieusement, P.G. s’intéresse à un « dommage collatéral » du tout-carte bancaire :
« Complémentairement à votre critique de la société sans cash« , écrit-il, « je voudrais attirer votre attention sur le fait que les paiements plastique, mémorisés dans les banques et donc accessibles à ceux qui estiment devoir nous protéger et donc contrôler, auront notamment pour conséquence :
1) de révéler si l’on est riche ou pauvre, alcoolique ou chocolalique, les nom et coordonnées de notre maîtresse ou de nos petits amis, la maladie dont on souffre, nos lectures et donc nos opinions… voire même les craintes qui nous obsèdent (cf. l’épisode des rats dans 1984 [de George Orwell, ndlr.]);
2) que tout « déviant » par rapport à la norme pourra être marginalisé voire neutralisé simplement en bloquant sa carte de plastique ;
3) que nous serons classés, catégorisés de manière à ne plus recevoir que des offres publicitaires, des informations médiatiques, des programmes politiques correspondant à nos attentes, nous chloroformant dans nos préjugés.
En vous remerciant donc encore pour votre initiative ».
P.G. rejoint ainsi l’opinion que Simone Wapler exprimait il y a quelques jours dans sa Stratégie au sujet du prélèvement à la source des impôts :
« Votre entreprise va se faire communiquer par Bercy votre tranche marginale d’imposition et va appliquer le prélèvement correspondant », expliquait-elle.
« En d’autres termes l’ensemble de vos revenus et de celui de votre conjoint va globalement être connu de votre employeur.
Je vous laisse digérer la portée de cela :
– si, à côté de votre emploi, vous avez une activité en autoentrepreneur, votre employeur le verra ;
– si vous percevez des droits d’auteur, des royalties sur des brevets, votre employeur le verra ;
– si votre conjoint est riche, votre employeur le verra ;
– si vous possédez un grand domicile, lorsque le loyer fictif sera réintégré dans les revenus, votre employeur le verra ;
– si vous avez d’autres sources de revenus (immobiliers, fonciers, dividendes), votre employeur le verra ;
– si vous avez réalisé des plus-values, votre employeur le verra ;
Evidemment, vous serez ainsi très à l’aise pour négocier votre salaire !
Et si vous êtes licencié, les prud’hommes statueront peut-être que finalement vous n’avez pas besoin d’indemnités de licenciement puisque par ailleurs vous avez d’autres sources de revenus ».
« Je propose que l’on nous insère une puce sous la peau avec notre numéro fiscal », conclut Simone. « Avec la société sans cash, votre boulangère vous débitera ensuite le prix auquel vous devez payer votre baguette compte-tenu de vos revenus. Idem pour tous vos autres achats »…
▪ Je vais laisser le mot de la fin à L.J., qui a sur nos taxes un point de vue plein de bon sens… sans doute trop, hélas, pour nos gouvernants :
« En particulier, au sujet de l’impôt, il serait certainement mieux récolté, donnerait lieu à beaucoup moins d’évasion, et assurerait des recettes plus importantes s’il restait raisonnable, était utilisé à bon escient et non pas en partie gaspillé (entre autres travaux publics superflus ou nuisibles lancés tous azimuts par les collectivités locales, dépenses sociales démesurées au lieu de prendre les mesures permettant à chacun d’exercer un emploi utile à la société et créateur de richesses, dilapidation de sommes énormes dans l’éducation nationale transformée de plus en plus par une démagogie éhontée en une mauvaise garderie), s’il ne relevait pas de l’arbitraire et d’une complexité démentielle issue d’une véritable pathologie de la part de ses concepteurs, et si les fonctionnaires des impôts étaient aimables, honnêtes, et respectueux des contribuables ».
On peut toujours rêver…
▪ Pour terminer, la Chronique Agora s’interrompt jusqu’au 15 août inclus. Nous nous retrouverons dès le 17 août, avec toute l’équipe au complet. D’ici là, je vous souhaite un bel été… que le soleil et les plaisirs qui vont avec soient au rendez-vous !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora