▪ Le pétrole continue sa chute. Voici ce qu’en dit Bloomberg :
« Le pétrole est passé sous les 45 $ le baril — alors que beaucoup de spécialistes sont d’avis que les stocks américains vont augmenter, exacerbant un excès mondial qui a mené les prix à leur plus bas niveau depuis plus de cinq ans et demi.
Le pétrole a perdu près de 50% l’an dernier, sa plus grande chute depuis la crise financière de 2008, les Etats-Unis produisant à leur rythme le plus rapide depuis trois décennies tandis que l’OPEP refusait de céder aux appels à réduire la production. Selon Goldman Sachs Group Inc., le brut devrait passer à 40 $ le baril pour ‘rééquilibrer’ le marché ; de son côté, Société Générale SA a également réduit ses prévisions de prix ».
Nous examinons la chute des prix du pétrole. Est-ce un phénomène isolé… engendré par les technologies de fracking, la pétro-politique et autres circonstances particulières ? Ou bien est-ce, là aussi, une caractéristique de la bulle de crédit mondiale ?
Vous l’aurez probablement deviné : plus nous observons, plus nous trouvons de signes de la bulle du crédit sur toutes les scènes d’accident et de crime.
Nous reviendrons demain à notre série sur l’investissement. Aujourd’hui, nous examinons encore un peu de quelle manière la bulle du crédit a faussé les marchés, perverti l’économie et corrompu le gouvernement. Tous dépendent désormais de quelque chose qui n’aurait jamais dû se produire… et ne peut continuer pendant encore longtemps.
Il ne se passe pas un jour sans que nous tentions de deviner ce que la fin de l’expansion du crédit signifiera pour les actions, les obligations et autres investissements. Aujourd’hui, voyons ce que ça veut dire pour l’empire américain — et, par extension, le monde occidental.
En général, la réussite des empires passe par les conquêtes. Ils prennent les biens… les femmes… les esclaves. Le butin est réparti comme un budget fédéral — la part du lion va aux grosses pointures et à leurs copains… puis on attribue aux troufions des portions plus petites. Dans la mesure où les Etats-Unis sont une démocratie, en quelque sorte, il faut également verser une obole aux électeurs ; chaque parti achète les votes avec l’argent qu’il a l’intention de voler après avoir gagné les élections.
Le butin est réparti comme un budget fédéral — la part du lion va aux grosses pointures et à leurs copains… puis on attribue aux troufions des portions plus petites |
Les Etats-Unis sont passés maîtres dans la fraude de la politique moderne mais en matière d’empire, ils ne sont pas très doués. Ils conquièrent les étrangers… mais ils ne volent qu’à leur propre peuple. Le nouvel Etat-laquais devient alors un centre de coût, non un centre de profit ; il perd de l’argent à chaque mission accomplie.
Comment cet empire reste-t-il en activité ? Grâce au crédit.
▪ De l’utilité de la guerre
Le gouvernement fonctionne toujours comme un racket. C’est pour ça que la guerre est si utile : c’est une chose contre laquelle protéger les citoyens. C’est aussi pour cette raison que la relation entre les gouvernements et les terroristes est symbiotique. Ils ont besoin l’un de l’autre. Les terroristes donnent aux gouvernements un ennemi contre lequel protéger le peuple — commodément, ils ne peuvent pas vraiment gagner. En échange, les terroristes obtiennent de la gloire, du pouvoir, de l’argent et plus de recrues grâce à la lourde « guerre » que leur mènent les gouvernements.
Les fondateurs de la république américaine avaient averti de ces dérives. Nous « ne nous mettons pas en quête de dragons à occire », a déclaré Adams. Evitez « les engagements à l’étranger », disait Washington. Même jusqu’à la fin de l’administration Eisenhower, les dirigeants réfléchis réalisaient que « le complexe militaro-industriel » — le Pentagone et ses potes va-t’en guerre — représentait une menace bien plus importante pour les Etats-Unis qu’une poignée de terroristes enragés.
« La santé de l’Etat, c’est la guerre ». Mais c’est une maladie et une jambe cassée pour les citoyens. Afin de l’empêcher, les pères fondateurs des Etats-Unis avaient érigé un mur dans leur Constitution. Seul le Congrès peut déclarer la guerre, dit le document. Et le Congrès est également censé lever l’argent pour la payer. Les pères fondateurs savaient où était la véritable menace. La séparation des pouvoirs et la Déclaration des Droits étaient spécifiquement et expressément conçus pour protéger les citoyens contre la plus grande menace pesant sur leurs libertés et leur sécurité — le gouvernement lui-même.
Mais la Constitution et ses mesures de protection ont été écartées. Le pouvoir du président américain a augmenté, tandis que le Congrès est devenu guère plus qu’un petit groupe de clowns querelleurs, comploteurs et dépassés.
Si l’on en juge par l’histoire des précédents empires, on peut s’attendre à ce que ça continue ainsi — la consolidation du pouvoir de l’exécutif, l’augmentation du nombre de règles et de réglementations nous « protégeant » du mal, plus de contrôles, plus de coûts, plus de dépenses et plus de dette.
La corruption et le copinage augmenteront à mesure qu’une part croissante des richesses de la nation sera à prendre |
De l’argent, des vies et de la liberté seront pris sans en référer à la loi. La corruption et le copinage augmenteront à mesure qu’une part croissante des richesses de la nation sera à prendre. Les lumpen-électeurs râleront et grogneront à mesure que la prospérité décroît. Ils gémiront et pleureront à mesure que les ruses et les délits d’initiés apparaîtront au grand jour. Mais ils s’aligneront sagement derrière les autorités lorsque la « guerre » fera les gros titres.
Le Pentagone obtiendra de plus en plus d’argent ; il multipliera les systèmes d’armement coûteux, les tactiques retranchées, les vieilles technologies militaires et une structure interne plus bureaucratique. Il deviendra de plus en plus fort sur le papier — mais plus vulnérable à des opposants agissant rapidement. Après avoir mené tant de guerres factices pendant si longtemps, il sera incapable de défendre le pays dans une vraie guerre.
Comment est-ce que ça finira ? Deux manières sont possibles. Soit l’armée américaine subit une défaite écrasante. Ou l’empire fait faillite. C’est selon.
Les empires, comme les bulles financières, finissent toujours par se faire exploser d’une manière ou d’une autre.