▪ Nous avons commencé à examiner lundi l’illusion monétaire et ses liens avec l’inflation. L’inflation utilisée comme manière d’alléger la dette se fait au détriment des épargnants et des investisseurs qui voient se réduire la valeur de leurs actifs. Prenons un exemple simple pour le démontrer.
Supposons qu’en 2007, un débiteur a acheté une maison pour 250 000 $ avec un apport de 50 000 $ et un prêt de 200 000 $ à un taux avantageux. Aujourd’hui, la maison ne vaut plus que 190 000 $, soit une baisse 24% de sa valeur, mais l’emprunt est encore de 200 000 $ parce que le taux incitatif n’a rien changé à la valeur de l’amortissement
Ce propriétaire est « insolvable » — sa maison vaut moins que le prêt qu’il rembourse — et il a dû drastiquement réduire ses dépenses de ce fait. Dans ce scénario, supposons un autre individu, un épargnant. Il n’a contracté aucun emprunt et possède 100 000 $ à la banque. Il ne reçoit aucun intérêt avec la politique de la Fed de taux d’intérêt nul.
Supposons qu’un homme politique arrive et propose que le gouvernement confisque 15 000 $ à l’épargnant pour les donner au débiteur pour qu’il puisse rembourser son emprunt. A présent, l’épargnant ne possède plus que 85 000 $ à la banque mais le débiteur, lui, possède une maison de 190 000 $ avec un emprunt de 185 000 $, ce qui « remet à flot » le débiteur et lui donne une perspective plus réjouissante.
Les Américains considéreraient ce type de confiscation foncièrement injuste et l’homme politique serait renvoyé de la ville couvert de plumes et de goudron |
L’épargnant est moins riche et le débiteur l’est plus, chacun à cause du transfert des 15 000 $. Les Américains considéreraient ce type de confiscation foncièrement injuste et l’homme politique serait renvoyé de la ville couvert de plumes et de goudron.
Reprenons à présent le même scénario, sauf que cette fois-ci, la Réserve fédérale fabrique une inflation de 3% pendant cinq ans, soit une inflation totale de 15%. L’épargnant possède toujours 100 000 $ à la banque mais ils ne valent plus que 85 000 $ en pouvoir d’achat du fait de l’inflation.
L’emprunteur est toujours redevable d’un emprunt de 200 000 $ mais le fardeau de la dette n’est plus que 170 000 $ en termes réels après inflation. Encore mieux, la valeur de la maison pourrait augmenter de 28 000 $ si elle suit le même rythme que l’inflation ; la maison vaudrait alors 218 000 $ et cela donnerait au débiteur à nouveau un avoir immobilier positif.
Mais si la confiscation est politiquement inacceptable, une inflation de 3% par an se remarque à peine |
▪ On n’a rien sans rien
Les deux cas présentés ci-dessus sont, d’un point de vue économique, les mêmes. Dans le premier, le transfert de richesse s’est fait par confiscation ; dans le second, le transfert de richesse s’est fait par inflation. L’épargnant est appauvri et le débiteur est enrichi dans les deux cas. Mais si la confiscation est politiquement inacceptable, une inflation de 3% par an se remarque à peine. En effet, l’inflation est un impôt caché utilisé pour transférer de la richesse des épargnants vers les débiteurs sans provoquer les désagréments politiques d’une réelle augmentation des impôts.
Pourquoi les banques centrales comme la Fed pratiquent-elles cette politique d’illusion monétaire ? La réponse fait appel à une autre théorie intellectuelle qui ne fonctionne pas dans le monde réel. La Fed pense que les débiteurs insolvables ont un niveau de revenus inférieur aux épargnants et aux investisseurs. Cela signifie que les débiteurs ont ce qu’on appelle une propension marginale à consommer (PMC) plus élevée.
La PMC mesure la quantité d’argent que vous pouvez dépenser pour chaque dollar que vous gagnez. Si vous gagnez 1 000 $ et décidez de dépenser 50 $, votre PMC sera de 5%. Si vous ne dépensez rien après avoir obtenu 1 000 $ supplémentaires, votre PMC sera de 0%.
Selon la théorie économique, les débiteurs les plus pauvres ont une PMC plus élevée que les épargnants les plus riches. Cela signifie que si l’inflation transfère de la richesse des épargnants vers les débiteurs, les dépenses totales augmenteront, parce que les débiteurs dépenseront plus cet argent que ne l’auraient fait les épargnants. On dit que c’est au bénéfice des débiteurs et des épargnants, parce que les débiteurs gagnent grâce à cette augmentation de richesse alors que les épargnants gagnent grâce aux dépenses globales sous la forme d’emplois, de revenus des entreprises et des actions. Cela fait que l’inflation est un phénomène gagnant-gagnant.
Cette théorie semble belle et bonne mais présente de sérieuses failles. En considérant tous les épargnants comme un groupe homogène, elle ne fait pas la distinction entre les épargnants réellement riches et les épargnants appartenant à la classe moyenne. Il est certes peut-être vrai que si vous êtes un épargnant très riche, votre PMC est faible. Si vous dépensez une certain somme pour les vacances et les grands vins et que la Fed vous vole une partie de votre épargne via l’inflation, vous dépenserez quand même probablement tout autant pour vos vacances et vos grands millésimes.
Mais si vous faites partie de la classe moyenne et que votre femme ne travaille pas, que vous devez payer la scolarité de vos enfants, les soins médicaux de vos parents âgés et une taxe foncière qui a augmenté, votre épargne et vos investissements sont un filet de sécurité que vous ne pouvez pas vous permettre de perdre. Si votre épargne est grignotée par l’inflation, la douleur est réelle et vous devrez dépenser moins. On n’a rien sans rien.
Suite et fin dès vendredi…
1 commentaire
Article à revoir en de très nombreux points.
Beaucoup d’approximation et d’erreurs inutiles qui auraient pu ne pas être.
Entre autres, la définition de la propension marginale à consommée est non-seulement simplifiée mais en plus fausse, et je vous invite à vous reporter sur un autre site pour la définition.
De plus, dire qu’une inflation de 3% par an pendant 5 ans revient à une inflation de 15% sur les 5 ans est une lourde bourde – et je pèse mes mots. Revoyez vos calculs de pourcentages, les 3% seront calculés sur une quantité grandissante (celle des prix), on obtiendra donc une inflation – à vue de nez – entre 20% et 25%, bien loin des 15% annoncés, outrageusement simplificateurs.
Monsieur le rédacteur, ne prenez pas vos lecteurs pour des imbéciles.
Cordialement