** "Cet endroit va connaître un boom, je peux le sentir", a déclaré notre vieil ami Doug Casey lors du dîner hier soir.
* "Cet endroit", c’est l’Argentine. Nous dînions au Puerto Madero — un quartier de Buenos Aires où les quais et les hangars, au bord de l’eau, ont été rénovés pour devenir des restaurants et des lofts luxueux. Nous avons regardé de l’autre côté de l’eau, où nous apercevions les néons de diverses grandes entreprises… et les immeubles de verre et d’acier qui abritent leurs bureaux.
* "Un boom va se produire parce qu’ils n’ont pas de dette… et que le pays est un grand producteur de produits alimentaires. Non seulement ça, mais ils ont déjà fait quasiment toutes les erreurs possibles et imaginables. L’hyper-inflation, les contrôles de prix, les dettes, les coups d’état, les gouvernements militaires — ils ont tout vu".
* "Oui, mais il n’y a pas de raison qu’ils ne refassent pas les mêmes erreurs", a suggéré une autre personne dans notre groupe.
* "Certes, et ils en feront sans doute… mais ils ont un peu de chemin à rattraper en attendant. Ces choses suivent toujours des cycles — et ce pays est prêt pour une hausse ; je le sens".
* C’est vrai ; les choses suivent toujours des cycles. Des cycles longs. Des cycles courts. Des unicycles. Des motocycles. Des cycles de lavage.
* Ce dont on n’est jamais sûr, par contre, c’est de là où on en est précisément dans le cycle.
* Nous avons acheté une petite propriété en Argentine parce que c’est bon marché — et parce que nous aimons l’endroit. Même si Doug se trompe sur ce cycle, nous ne serons pas malheureux. Nous avons acheté de la valeur. Nous sommes tenté d’acheter plus. L’économie argentine augmente près de trois fois plus rapidement que celle des Etats-Unis. Elle se remet d’une dépression majeure, durant laquelle la croissance du PIB est devenue négative durant un an et demi… la devise locale a perdu deux tiers de sa valeur… et l’économie a perdu jusqu’à 16% en un seul trimestre.
* Aujourd’hui, le crédit est rare en Argentine. Maintenant que les erreurs accumulées durant de nombreuses années ont été effacées, les gens peuvent construire sur de nouvelles bases, plus solides. En fait, le pourrait être de retour après plus de 50 ans de recul.
** "Un défi pour les Etats-Unis : les retraites des baby-boomers".
* Le journal La Naciòn nous donne une autre raison de penser qu’un cycle touche à sa fin aux Etats-Unis : le pays a des obligations qu’il ne peut remplir. Le premier baby-boomer, une femme appelée Kathleen Casey — née le 1er janvier 1946 — aura 62 ans dans trois mois. Si nous avons bien lu l’article, elle pourra commencer à toucher sa retraite. Derrière elles se pressent 84 millions d’autres personnes, toutes ou presque comptant sur un versement du gouvernement US.
* "Et vous, Bill ?" nous a demandé un ami. "Est-ce que vous allez choisir des versements partiels jusqu’à 62 ans… ou bien vous allez attendre d’avoir 65 ans pour toucher le gros lot ?"
* Nous n’y avions jamais pensé. Nous sommes toujours parti du principe que nous ne toucherions rien du tout. Et nous n’imaginons toujours pas que nous obtiendrons quoi que ce soit. Nous n’en avons pas besoin, de toute façon… et nous n’en voulons pas vraiment. Mais il nous reste encore quelques années avant de nous qualifier — qui sait ce qui peut se passer ?
* Le problème qui attend les baby-boomers est mathématique. Lorsque le système des retraites a été mis en place aux Etats-Unis, on trouvait 42 personnes au travail pour chaque personne recevant une pension. En 2030, alors que tous les baby-boomers recevront leurs chèques, ce ratio tombera à deux pour un. Le système fera faillite. Tout le monde le sait.
* De toute évidence, les pensions seront réduites — soit par une décisions du Congrès US… soit par l’inflation. Nous penchons pour la deuxième solution.