▪ C’est avec beaucoup d’excitation que les marchés financiers attendent la prochaine réunion de la BCE prévue le 6 Juin 2014. En effet, le Président Mario Draghi a annoncé une révision de la politique monétaire. Même l’OCDE et le FMI demandent de nouvelles mesures de relance monétaire. Actuellement, les marchés spéculent sur une baisse des taux d’intérêt de 0,25% à 0,10%, une augmentation de l’inflation et une dévaluation de l’euro, de nouvelles injections de fonds, la hausse des prix des actions et la baisse des rendements obligataires.
Certains candidats pour l’élection au parlement européen veulent même que la BCE puisse intervenir via une politique de change plus active.
Devenir trader sur le marché des devises ? Comment ça ? Eh bien… tout est là. N’attendez plus ! |
▪ L’ambiance est surchauffée
Les cours des actions sont déjà tout près de leur plus hauts historiques, les rendements à 10 ans près de leur plus bas historiques et la courbe des taux (voir graphique) est par conséquent déjà très plate.
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Qui n’investit pas au taux d’intérêt de 0,25% ne le fera pas plus à 0,10%. Sur le marché des devises, ce n’est pas l’euro qui est fort mais plutôt le dollar qui est faible en raison des problèmes causés par le surendettement aux Etats-Unis (déficits jumeaux).
Les espoirs démesurés des marchés financiers pourraient bien être déçus |
Ainsi, les espoirs démesurés des marchés financiers pourraient bien être déçus. La crainte d’une déflation dans la Zone euro est exagérée. Les indicateurs économiques avancés publiés récemment (climat des affaires, directeurs d’achat, confiance des consommateurs, etc.) sont positifs. La hausse des prix à la consommation tend vers les 2% voire au-dessus. Les taux d’intérêt réels sont déjà négatifs et agissent ainsi comme un stimulant de l’économie.
Les Etats-Unis et la Zone euro profitent à court terme des flux de capitaux venus de l’étranger qui sont à la recherche d’un "refuge sûr" en raison de l’agitation géopolitique. C’est ce phénomène qui est à l’origine de la baisse des rendements des obligations libellées dans ces deux monnaies au cours des dernières semaines.
Toutefois, cette situation peut se retourner très rapidement. La Fed achète toujours chaque mois pour 45 milliards de dollars d’obligations et la Banque du Japon pour 75 milliards, inondant ainsi les marchés de liquidités. La BCE alimente également la rumeur quant à un prochain recours à l’assouplissement quantitatif.
Une autre baisse des taux pourrait, il est vrai, aider un peu plus au financement des budgets publics, mais, par ailleurs, freiner un peu plus la volonté de réformer des gouvernements déjà bien faible. Personne ne semble perturbé par le caractère "immoral" d’accumuler une montagne de dettes qui deviendra un fardeau insupportable pour les générations futures.
En conclusion : peu importent les détails de la décision prise par la BCE et leurs conséquences sur les marchés financiers à court terme — reste que les perspectives à moyen et à long terme comportent des risques considérables pour les investisseurs.