Fin de semaine en demi-teinte sur les marchés — même si la plupart ont terminé dans le vert, grâce à de bons chiffres économiques publiés vendredi, la semaine a été difficile et les investisseurs semblent bien nerveux.
Le CAC 40 a fini vendredi sur une baisse de 0,32% le mettant à 5 843,95 points — sur la semaine, il emmagasine au final une toute petite avancée de 0,01%. Les places de Londres et Francfort étaient à égalité, quant à elles, avec une hausse de 0,09% sur la journée pour le FTSE comme pour le DAX.
Côté américain, la journée de vendredi a été bien plus fructueuse, avec des gains sur toute la ligne. Le Dow Jones a grimpé de 0,56%, toujours au-dessus des 14 000, à 14 093,08 points. Le Nasdaq, pendant ce temps, s’envolait de 1,21% à 2 805,68 points. Enfin, le S&P 500 a avancé de 0,48%, pour clôturer à 1 561,80 points.
** Les raisons de cette bonne humeur se trouvent sans aucun doute dans les statistiques économiques — et plus précisément dans les ventes au détail : selon le département du Commerce US, elles ont augmenté de 0,6% en septembre, soit le double des 0,3% attendus. En d’autres termes, les consommateurs américains sont un peu comme les scouts : toujours prêts… si l’on considère que leur B.A. consiste à dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas pour des choses dont ils n’ont pas besoin.
Ceci dit, malgré leurs velléités dépensières, les ménages US n’ont toujours pas le moral, selon l’Université du Michigan, dont l’indice de confiance du consommateur est en baisse pour octobre, à 82 contre 83,4 le mois dernier et 84,5 attendus.
Enfin, le département du Travail US a annoncé vendredi que l’indice des prix à la production était en hausse, de 1,1% en septembre contre 0,4% prévus par le consensus.
** Tous ces chiffres — et notamment les ventes au détail — n’ont pas manqué d’influer sur le cours du dollar et sur l’obligataire. Le billet vert s’est un peu repris face à l’euro, sans toutefois parvenir à repasser sous les 1,41 : il a terminé la semaine à 1,4178 pour un euro, contre 1,4196 jeudi dernier.
Du côté des taux, une tension s’est fait sentir sur toutes les échéances. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s’est ainsi tendu de cinq points de base, pour atteindre les 4,68%.
Du côté de l’or, rien à signaler ou presque : une hausse d’un demi-dollar entre le premier et le second fixing londonien — ce qui mettait l’once à 749 $ vendredi soir. Quant au pétrole, eh bien, sa vigueur ne se dément pas… Le baril de WTI New York a clôturé la semaine à 83,69 $, contre 83,08 $ la veille.
** Pendant ce temps… les grandes banques américaines ont enfin trouvé quoi faire des profits astronomiques engrangés ces dernières années. La réponse est aussi simple qu’admirable : racheter du subprime ! J’ai trouvé cet article dans La Tribune ce matin :
« Trois des plus importantes banques américaines à savoir Citigroup, Bank of America et JPMorgan devraient annoncer ce lundi leur intention de mettre en place un fonds commun pour racheter des titres liés au marché hypothécaire, affirme ce lundi le quotidien Financial Times. Ce fonds permettrait de racheter à prix fort des actifs appartenant à des véhicules d’investissement structurés ».
« Ces véhicules procèdent à des achats d’actifs, notamment des valeurs mobilières adossées à des prêts immobiliers, pour le compte d’établissements bancaires, et financent leurs acquisitions en émettant du papier commercial », continue l’article. « Mais dans l’hypothèse où ces véhicules ne parviennent plus à vendre de papier commercial, ils n’ont plus d’autre choix que de se séparer de leurs actifs, qui sont eux bien difficiles à vendre en période d’incertitude accrue. Les trois banques devraient apporter des garanties de crédit à hauteur de 75 milliards de dollars au total, ajoute le FT en se référant à une source proche des discussions. L’idée est d’apaiser les craintes d’une spirale à la baisse des prix qui risquerait de peser lourdement sur les comptes des banques ».
J’imagine qu’on devrait appeler ça de l’investissement éthique… mais reste à savoir ce que nos trois altruistes ont l’intention de faire de tous ces titres par la suite ! Des profits, sans doute, mais comment ?…
Françoise Garteiser,
Paris