▪ Nous avons vu mardi les quatre risques qui pèsent sur les marchés actions en 2014. Aujourd’hui, nous répondons à une question essentielle…
▪ Comment investir en parant au mieux ces risques ?
Si vous êtes détenteur d’assurance-vie, vous constatez que les performances des contrats en euros sont de moins en moins bonnes avec la baisse de la rémunération des emprunts d’Etat. De plus, l’assurance-vie en euros est menacée par les risques de hausse rapide des taux et divers mécanismes de répression financière.
Une baisse de la rentabilité et une hausse de la tarification dans un contexte futur de tensions sur les marchés obligataires est à prévoir. Voilà pourquoi nous considérons qu’il faut réduire significativement votre exposition en obligations de la Zone euro (que ce soit des obligations d’entreprises et d’Etats, même les "mieux notés"). La répression financière se manifeste par une fiscalité de plus en plus confiscatoire.
Dès lors, il est indispensable d’arbitrer une partie de votre épargne vers des fonds multi supports pour vous protéger de la baisse prévisible des rendements des contrats en euros. Si vous décidez d’être au final un peu plus investi en actions dans votre assurance-vie, quels sont les thèmes qu’il faudrait privilégier ? Je vous en propose trois qui semblent vraiment pertinents et intéressants
▪ 1- Les entreprises qui disposent d’un réel pricing power
Ces sociétés bénéficient d’une croissance soutenue grâce à des barrières à l’entrée, un savoir-faire peu reproductible ailleurs, une marque forte et reconnue ainsi qu’une capacité d’innovation importante. Elles sont capables d’imposer leurs prix grâce à un rapport de force favorable vis‐à‐vis de leurs clients. Cette rente de situation leur permet d’absorber les chocs (hausse du coût des matières premières par exemple).
A contrario, cela signifie qu’il faut absolument rester à l’écart d’actions qui n’ont absolument aucun pricing power. Pensez aux opérateurs télécoms qui ont perdu 70% à 80% de leur valorisation depuis l’éclatement de la bulle. Pire, les perspectives de dividendes seront revues drastiquement à la baisse afin de pouvoir financer les investissements des cinq prochaines années. Pensez également au secteur pharmaceutique. Les Etats continueront à décider de façon unilatérale de baisser les remboursements des médicaments pour cause de déséquilibres financiers des systèmes de sécurité sociale. Les pays émergents (Chine en tête) ont mis en place un système d’enchères à l’envers vis-à-vis des multinationales pharmaceutiques.
▪ 2- Croire au retour de l’inflation
Les risques de forte inflation dans un futur proche (trois, cinq, sept ans…) ne doivent pas être sous-estimés. Certes, à court terme, le chômage ne va sans doute pas brutalement reculer dans les pays de l’OCDE. Mais dans les économies émergentes, moins d’excédents commerciaux et une croissance tirée par la demande domestique plus que par les exportations amèneront des augmentations de salaires. Cette inflation se transmettra aux économies occidentales.
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Tôt ou tard, l’inflation des actifs financiers (fin des bulles d’actifs et risques de début des krachs d’actifs) sera remplacée par l’inflation des biens et services. Puisque les banques centrales ne pourront pas assécher brutalement les liquidités qu’elles injectent, l’argent résiduel qui ne servira plus à acheter des actions ou des obligations servira à acheter des biens et services voire des actifs réels…
▪ 3 – Les pays émergents moteur de la croissance mondiale
Quoi que fassent les banques centrales des pays de l’OCDE, la croissance des pays émergents surpasse celle des pays développés. En zone Asie aujourd’hui, on peut distinguer trois groupes de pays :
– Les pays solides regroupés autour des quatre dragons (Corée, Singapour, Hong Kong, Taiwan) et de la Chine. Il n’y a pas d’inquiétude quant aux excédents du solde courant. Les devises de ces pays n’ont quasiment pas bronché lors des secousses du krach des émergents de mai et juin 2013. La croissance de ces pays repose aussi sur une dynamique domestique robuste.
Regardons la situation de richesse nette d’un pays vis-à-vis de l’extérieur et donc sa capacité à rembourser ses dettes. Les prévisions macro-économiques de Natixis en matière de solde courant (en% du PIB) sont les suivantes :
Chine : 2,5% en 2013 ; 2,4% en 2014
Corée : 1,8% en 2013 ; 2,0% en 2014
Singapour : 16,1% en 2013 ; 16,0% en 2014
– Les pays intermédiaires. Il s’agit de la Malaisie, de la Thaïlande et des Philippines. Leurs comptes extérieurs se sont détériorés mais le solde courant de ces pays est encore à l’équilibre aujourd’hui. Les fondamentaux restent globalement bons.
Les prévisions macro-économiques de Natixis en matière de solde courant en% du PIB sont les suivantes :
Malaisie : 6,9% en 2013 ; 6,5% en 2014
Thaïlande : 1,1% en 2013 ; 1,8% en 2014
Philippines : 3,4% en 2013 ; 3,4% en 2014
– Les pays incertains. Il s’agit de pays tels que l’Inde et l’Indonésie qui affichent une dégradation de leurs fondamentaux : forte dépréciation de leur monnaie, sorties de capitaux qui peuvent poser des problèmes de financement…
Les prévisions macro-économiques de Natixis en matière de solde courant en% du PIB pour ces pays :
Inde : -4,7% en 2013 ; -4,5% en 2014
Indonésie : -0,9% en 2013 ; -0.9% en 2014
Avec ces grandes lignes en tête, vous serez mieux à même de choisir parmi les fonds ou OPCVM que vous propose votre assureur ceux qu’il convient de mettre dans votre assurance-vie.