▪ Eh bien, les marchés nous gratifient d’une rentrée en mode diesel. Après une année 2013 sur les chapeaux de roue, ils ont beaucoup de mal à faire repartir le moteur… et les investisseurs commencent à s’impatienter.
Ils feraient peut-être bien d’apprécier le rythme poussif des cours en ce moment, parce que si l’accélération se produit… elle pourrait parfaitement être à la baisse.
Quoi qu’il en soit, la journée d’hier n’a pas été passionnante. Le CAC 40 a perdu 0,47% sur la séance, terminant à 4 227,54 points, dans des volumes étiques — à peine deux milliards d’euros échangés. A Francfort, le DAX n’a guère bougé, perdant 0,08%, tandis que le FTSE 100 britannique gagnait 0,06%.
Pas de quoi pavoiser donc — d’autant que les Etats-Unis n’ont pas fourni grand’chose à se mettre sous la dent eux non plus. Le Dow Jones a chuté de 0,27%, clôturant à 16 425,10 points, tandis que le S&P 500 reculait de 0,25% à 1 826,77. Enfin, le Nasdaq perdait 0,44% pour terminer à 4 113,68 points.
▪ Dans l’attente…
Cette mollesse était compréhensible : les chiffres du jour ne portaient pas à l’optimisme et à la fièvre haussière. Côté américain, le secteur privé a montré un net manque de forme en décembre — pour le deuxième mois consécutif.
Baisse de la croissance de l’activité des entreprises, carnets de commandes qui se contracte… l’indice ISM américain s’est inscrit à 53 lors du dernier mois de 2013, contre 53,9 le mois précédent — et une anticipation à 54,5 de la part du consensus.
La Chine s’essouffle elle aussi, avec une croissance revenue à un plus bas de deux ans et demi. Il va falloir se méfier, comme l’explique le Dr Eberhardt Unger dans La Quotidienne d’Agora, des "turbulences" sur les pays émergents en 2014…
Les nouvelles les plus encourageantes d’hier provenaient — une fois n’est pas coutume — de la Zone euro.
Comme l’expliquait Investir – Les Echos ce matin, "en décembre, l’indice PMI composite (industrie et services) pour les Dix-sept (la Lettonie ne faisait pas encore partie de la zone) a atteint un plus haut de trois mois à 52,1, celui de l’Espagne affichant un pic de plus de six ans à 53,9 points, tandis qu’il s’est légèrement replié en Allemagne tout en se maintenant au-dessus du seuil critique des 50 points (à 55) pour le huitième mois d’affilée. Pour Chris Williamson, chef économiste chez Markit, les PMI de la Zone euro ‘reflètent une solide amélioration de la santé de l’économie au cours de l’année 2013, et un renforcement de la croissance semble probable au premier trimestre 2014’."
"Enfin une bonne nouvelle", vous dites-vous peut-être, cher lecteur ?
Oui, sauf que… pas tout à fait.
La France est exclue de cette liste — l’activité a continué de se contracter dans l’Hexagone, l’indice PMI ayant perdu 0,2 points le mois dernier pour rejoindre 47,8 — soit un plus bas de six mois.
Mais ne vous inquiétez pas. Nos dirigeants continuent leurs valses-hésitation, leurs réformes fiscales et leurs "chocs de simplification" — c’est sûr, un jour, tout ça portera ses fruits.