▪ Dans un e-mail, j’ai reçu en pièce jointe un texte intitulé "Faites des gains grâce à la chute de la croissance financée par la dette", écrit par un certain Jim Quinn.
Cela a tout de suite attiré mon attention, puisque je fais partie de ces gens de nature fainéante et cupide qui sont intéressés par tout ce qui commence par "faites des bénéfices" — et plus encore si on trouve le mot "facile" dans la suite de la phrase.
J’ai été suffisamment intrigué par le titre pour lire le texte, et voir si le mot "facile" s’y trouvait !
J’ai donc lu des horreurs économiques suivies d’autres horreurs économiques, jusqu’à ce qu’à la fin du texte, l’auteur nous présente un graphique intitulé "la dette totale et sa répartition" à partir de la liste des crédits à la consommation compilée par la Réserve fédérale de New York. Le graphique montre que la dette privée totale (dette hypothécaire, garanties immobilières, cartes de crédit, crédits automobile, etc.) a atteint un plafond en 2008, à 12 500 milliards de dollars, dont la majeure partie (75%) était (et est toujours) constituée de dettes hypothécaires.
Depuis, la dette totale est tombée à 11 700 milliards de dollars au premier trimestre 2010, ce qui représente (théoriquement) une chute des dépenses de 800 milliards sur deux ans, et c’est une Très Très Mauvaise Nouvelle (TTMN) pour une économie basée sur la consommation, puisque cette économie vient donc de perdre une jambe. Nous avons désormais une économie unijambiste!
Et si M. Schiller a raison quand il dit que l’immobilier va devoir chuter de 20% supplémentaires, alors, avec une dette de 75%, d’autres Très Très Mauvaises Nouvelles (TTMN) ne devraient pas tarder à tomber!
▪ La leçon à retenir, c’est qu’une économie unijambiste peut peut-être s’en sortir comme le Chevalier Noir dans le film Sacré Graal des Monthy Pythons : il se fait couper la jambe qu’il lui reste (tchack!), alors qu’il lui manque déjà les deux bras et une jambe (tchack, tchack, tchack!) — ce qu’on peut comparer à l’amputation, pour l’Oncle Sam, de son secteur immobilier (tchack!), de son secteur de l’immobilier commercial (tchack!), des ventes au détail (tchack!), et d’une expansion monétaire sans fin de la part de la Réserve Fédérale qui essaye maintenant d’atteindre une inflation complètement folle de 5%, que l’on atteindra de toute façon à cause de la création démesurée de devises pour financer des niveaux ahurissants et suicidaires de dépenses fédérales déficitaires (tchack, tchack, tchack, tchack!).
Je suis conscient que tout ça pourrait sembler presque comique à beaucoup d’entre vous, surtout l’apparition incessante de l’onomatopée "tchack!" et du très rare "quadruple tchack!" qui apparaît ici pour la première fois de l’histoire — tout comme c’est la première fois de l’histoire qu’une nation imbécile avec un PIB de 14 000 milliards de dollars a néanmoins amassé une dette nationale de 13 500 milliards de dollars, 11 700 milliards en dettes privées, des milliards de plus en dettes d’entreprises, des milliards de plus en passif bancaire, et un énorme amas de produits financiers dérivés vagues, estimés un jour à un total de plus d’un millier de billions de dollars, et tous financés à des marges folles, abasourdissantes, hallucinantes, de 20 contre 1, 30 contre 1, 40 contre 1, 50 contre 1, et plus! Parfois beaucoup plus! Parfois beaucoup, beaucoup plus!
Je n’ai pas refréné mon utilisation excessive de "tchack", principalement parce que je suis trop paresseux pour changer ça en quelque chose de moins comique, et ne prenez pas la peine de m’envoyer des e-mails pour vous en plaindre, puisque je vous répondrai que j’ai volontairement conservé cette expression, pour apporter un peu de soulagement par le rire dans l’environnement de destruction imminente, cauchemardesque, catastrophique et effrayant qui nous entoure en ce moment.
Inutile de me remercier, puisque cette petite parenthèse de légèreté vous a été offerte par l’Institut Mogambo (IM), ancien groupe de réflexion et de recherche très sérieux qui est rapidement devenu un triste petit "club" pour un vieil homme lubrique qui aime gâcher sa vie en buvant de l’alcool et en regardant des jolies filles danser dans les clubs de strip-tease.
Néanmoins, même si cela résonne de façon étrange – tchack tchack tchack tchack! – ce sera le seul rayon de soleil que vous verrez dans l’économie pour (attendez que je regarde ma montre pour être aussi précis que possible) le reste de votre vie.