▪ La dépendance : un métier d’avenir pour les soignants
Les services à la personne, largement sponsorisés par l’Etat, sont une première réponse. Pour autant, le seul exemple d’entrée en Bourse est loin d’être une réussite. Le titre Merci Plus a perdu 40% de sa valeur depuis sa cotation en mars 2010.
Sur la cote, les spécialistes des soins à domicile se portent mieux. Le titre de l’Allemand Fresenius Medical Care gagne 12% depuis le début de l’année. Les Français Bastide Le Confort médical et LVL Médical Groupe sont en moins bonne forme ; néanmoins, cette dernière recommandation vous rapporte.
Leurs produits vont du lit médicalisé au déambulateur et au fauteuil roulant, en passant par des installations plus lourdes de chimiothérapie ou d’assistance respiratoire et des produits de nutrition-perfusion. Air Liquide, leader de l’assistance respiratoire du fait de son métier historique, continue à étendre sa gamme de soins à domicile, grâce à ses récentes acquisitions en Australie et en Corée du Sud.
Les pouvoirs publics encouragent le maintien à domicile pour la simple et bonne raison qu’il revient de trois à dix fois moins cher que l’hospitalisation. Mais, avec l’âge et ses pathologies, la dépendance n’en devient que plus lourde. La moitié de nos "TGV" (plus de 85 ans) seront dépendants en 2040. Or les maisons de retraite sont déjà bondées, avec un taux d’occupation de 97%, un des plus élevés d’Europe. Le développement de l’offre reste inférieur à l’évolution du nombre de personnes âgées, malgré les mesures adoptées à la suite de la canicule de 2003.
Construire 70 000 lits dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) suppose un investissement de cinq à six milliards d’euros. Sans compter les besoins de rénovation de 30% des lits existants, déplore la Cour des comptes.
Pas facile. D’abord, l’offre de prise en charge est très fragmentée entre public, associatif et privé commercial. Ces derniers participent à la concentration du marché grâce à leurs acquisitions. Mais, seconde raison, ils affrontent une réglementation tricolore très pointilleuse, alors qu’en Allemagne, où il n’y a pas de limitations formelles à de nouvelles ouvertures, l’offre est excédentaire.
En ce qui concerne les quatre acteurs cotés, Orpéa, Korian, Le Noble Age et, depuis peu, Médica, quels éléments faut-il prendre en compte ?
▪ D’où vient la croissance ? D’une bonne dynamique interne ou d’acquisitions ? Le chiffre d’affaires de Médica a été multiplié par plus de deux entre 2003 et 2009 ;
▪ Quel est le revenu par lit et par jour ? Médica parle d’un yield de 118 euros en 2009, contre 99 euros en 2006 ;
▪ Quel est le maillage territorial du groupe, en France et/ou à l’étranger ? Korian possède 218 maisons de retraite, dont 56 en Italie et en Allemagne ;
▪ Quel est le réservoir de croissance ? Orpéa prévoit de construire ou de restructurer 9 000 lits cette année ;
▪ Quels sont les besoins d’investissement du groupe ? Le Noble Age dit pouvoir "réaliser des opérations de croissance externe pour un plan total d’investissements de 75 millions d’euros sans ressources nouvelles" ;
▪ Comment est valorisé le parc immobilier, entre propriété et location ? A combien s’élèvent ces charges ? Orpéa a créé un OPCI (organisme de placement collectif en immobilier), afin de loger une partie de ses actifs immobiliers ;
▪ Quel est le niveau d’endettement, ou gearing ? A peine entré en Bourse, Médica a renégocié ses conditions d’endettement ;
▪ Le groupe a-t-il une politique de versement de dividendes ? Korian a versé 0,60 euro par action, soit un rendement de 3,2%.