Par Chris Mayer (*)
Les infrastructures… un grand mot — et une grande opportunité.
Bruce Flatt, PDG de Brookfield Asset Management (BAM), appelle cela "l’épine dorsale de l’économie mondiale". Les infrastructures incluent des choses comme les lignes de communication, les barrages, les routes, les ponts, etc. — souvent négligées, rarement appréciées, sauf lorsqu’il y a des problèmes, ces choses sont vitales.
En tant qu’investissements, les valeurs de l’infrastructure offrent un flux de revenus durable et de long terme, comme des arbres qui ne manquent jamais de porter leurs fruits. Les valeurs de ce secteur possèdent un certain nombre de caractéristiques extrêmement attrayantes : en général (pas toujours), elles ne requièrent qu’un minimum d’investissement en continu. Elles sont difficiles à mettre en place, ce qui limite la concurrence potentielle. Leur valeur s’apprécie souvent au cours du temps, fournissant une protection intéressante contre l’inflation. Les infrastructures durent également longtemps, jusqu’à 100 ans pour certaines — si bien que le retour sur investissement tend à augmenter au cours du temps.
Pourtant, malgré toutes ces vertus, les grands investisseurs institutionnels commencent tout juste à s’intéresser à ce secteur. Actuellement, ils n’engagent qu’1% de leurs capitaux dans les investissements dans l’infrastructure, contre 6% dans l’immobilier traditionnel. Flatt, un investisseur de talent ayant l’œil vif (et d’excellentes performances) déclare que pour le secteur des infrastructures, les opportunités ressemblent à celles de l’immobilier il y a quelques décennies de cela. En fait, selon lui, l’infrastructure est "le prochain immobilier". En d’autres termes, la valeur des actifs concernés va augmenter, en même temps que l’intérêt des investisseurs.
Flatt note par exemple que la capitalisation boursière des valeurs immobilières n’était que de 20 milliards de dollars en 1990. Aujourd’hui, les valeurs immobilières dans le monde comptent une capitalisation boursière de plus de 700 milliards de dollars.
Selon Flatt, le marché des valeurs de l’infrastructure se développera de manière tout aussi spectaculaire. Durant une conférence sur l’investissement, en mai dernier, Flatt a déclaré : "nous pensons qu’il y a 35 000 milliards de dollars de nouvelles infrastructures à financer au cours des 25 prochaines années". Sur cette somme, 11 000 milliards concernent les pays développés, l’Amérique du Nord et l’Europe en majeure partie. Le reste se trouve dans les marchés émergents en croissance rapide comme la Chine et l’Inde.
BAM s’est comporté extrêmement bien depuis que j’ai recommandé la valeur dans les pages de ma lettre d’investissement, Capital & Crisis, en février 2005. Mais je pense que d’autres bonnes nouvelles sont à venir. En octobre prochain, les actionnaires de BAM recevront de nouvelles parts d’une entreprise appelée Brookfield Infrastructure Partners (BIP) — une entité dédiée à l’exploitation d’actifs dans le secteur des infrastructures. Les actionnaires de BAM recevront une unité de cette nouvelle entreprise par tranche de 25 parts qu’ils possèdent dans BAM. BAM gardera un intérêt de 40% dans BIP et gèrera la société selon un contrat de long terme.
Brookfield Infrastructure Partners possèdera deux actifs principaux, que nous verrons plus en détails dès demain.
Meilleures salutations,
Chris Mayer
Pour la Chronique Agora
(*) Christopher W. Mayer est un vétéran du secteur bancaire, et plus particulièrement du domaine des prêts aux entreprises. Auteur financier depuis 1998, les essais de Christopher ont été publiés dans une large gamme de publications, de l’article quotidien de Mises.org à la version américaine de la Chronique Agora. Il est également le rédacteur de Capital & Crisis, un service de conseil en investissements récemment lancé à l’intention des observateurs financiers d’opinion contrarienne.