▪ Ces dernières semaines, nous avons assisté à un net regain de volatilité sur les marchés boursiers. Afin de disposer d’une vue plus claire du comportement actuel des marchés, il s’avère donc essentiel de prendre du recul.
Comme la plupart d’entre vous l’auront constaté, les craintes sur la monnaie unique ont occasionné des réactions très différentes des investisseurs selon les pays — leur situation budgétaire et financière étant assez dissemblable. Ainsi, depuis le début de l’année — en moins de six mois donc –, l’indice espagnol (IBEX 35) a perdu 22% tandis que son homologue français (CAC 40) n’en a perdu que -12,8% et son équivalent allemand (DAX 30) seulement -2,5% !
▪ Un indice à taille européenne
Dans cette situation, il est utile de porter notre regard sur un indice plus global. Pour cela, le DJ Eurostoxx 50 fait notre affaire, puisqu’avec une capitalisation de 1 880 milliards d’euros au 30 avril 2010, il est composé des cinquante plus importantes capitalisations de la Zone euro. Compte tenu de ses règles de calcul, la France y est assez largement représentée (elle totalise 35,6% de l’indice), suivie par l’Allemagne (27,2%), l’Espagne (14,3%), l’Italie (10,2%), les Pays-Bas (6,1%). Les autres nations, quant à elles, se partagent les 6,6% restants.
Comme l’indique le tableau ci-dessous, les multinationales qui composent cet indice sont mondialement connues, les 10 premières représentant à elles seules près de 38% de l’indice.
Une orientation sensiblement baissière
Cette brève présentation faite, portons à présent notre regard sur le graphique de cet indice depuis début 2007, c’est-à-dire peu de temps avant le déclenchement de la crise des subprime.
Les cours ont consolidé pendant plusieurs mois avant de vraiment s’orienter à la baisse, début 2008. La moyenne mobile à 30 semaines (ou 150 jours) popularisée par Weinstein, avait, quant à elle, commencé à se retourner en novembre 2007, confirmant que le marché était baissier jusqu’en juillet 2009. Si vous regardez attentivement le graphique, vous constaterez que nous venons d’assister à un nouveau retournement baissier de cet indicateur.
Ce violent décrochage dans d’importants volumes ainsi que l’inscription d’un nouveau plus bas renforcent l’hypothèse selon laquelle le marché est à présent orienté à la baisse.
La consolidation latérale effectuée depuis septembre 2009 sous l’obstacle majeur situé à 3 035 points devrait également peser, la plupart des investisseurs étant intervenus pendant cette période affichant une moins-value.
Prudence et vigilance restent de mise
Les probabilités de voir le marché revenir sur ses niveaux de fin 2008/début 2009 sont donc fortes, et l’annonce du plan de soutien pour la Zone euro ne semble pas pouvoir y faire grand-chose. La situation grecque reste préoccupante, le défaut de paiement de la Grèce n’a peut-être été que simplement repoussé. Par ailleurs, d’autres pays restent très fragiles et même des pays comme la France ou la Belgique pourraient rejoindre les "PIGS" si rien n’est fait rapidement et vigoureusement pour redresser la barre.
Certes, la réaction suite à l’annonce des 750 milliards débloqués a été pour le moins spectaculaire — une des plus fortes hausses historiques des indices –, mais à moyen terme cela n’a pas pour autant suffi à inverser cette tendance car sans des réformes structurelles énergiques, de tels plans ne vont qu’accroître la dette.
Compte tenu de ce risque, veillez donc à être prudent dans la gestion de votre exposition et la sélection de vos titres. Dans ce contexte, les valeurs classiquement volatiles risquent ainsi de baisser plus fortement encore.