▪ Désemparé, noyé sous les informations… c’est notre sentiment à tous dans cette période troublée. J’ai décidé qu’il valait mieux nous concentrer sur quelques évidences. Après tout, seuls les imbéciles oublient les évidences et ne se fient pas aux apparences.
Evidence : il n’existe que trois moyens de sortir de la Crise II, celle de l’insolvabilité des Etats : l’hyperinflation, la défaillance ou la déflation.
La première solution est la plus agréable pour les politiques et plume les retraités.
La deuxième nous met le monde de nos débiteurs à dos.
La troisième envoie les gens sur des barricades, la guerre civile, au mieux. Au pire, la guerre tout court. Mais nous sommes optimistes et nous n’y croyons pas.
▪ Conséquence 1 : pour se protéger de l’hyperinflation, il suffit d’abandonner l’euro et d’acheter de l’or ou une autre monnaie robuste émise par un Etat non endetté.
▪ Conséquence 2 : la défaillance d’un Etat conduit celui-ci à ne pas honorer ses obligations. Jusqu’à quel point ? Voici quelques lambeaux de réponse :
Selon l’Agefi du 28 avril qui commente le cas de la Grèce : "Standard & Poor’s base sa note sur une perspective de recouvrement de 30% à 50% sur la dette grecque en cas de restructuration… Les CDS grecs à 5 ans ont dépassé les 800 points de base, reflétant un risque de défaut cumulé de 46,1% contre 25,3% pour le Portugal". Je vous rappelle que nous ne considérons pas "si" la Grèce va faire défaut, mais "quand".
L’Agefi du 3 mai examine le cas de l’Argentine qui a fait faillite en 2002 : "l’Argentine a lancé vendredi son offre d’échanges en nouvelles obligations et en espèce pour un montant de 18,3 milliards de dollars (13,8 milliards d’euros) pour les titres sur lequel le pays avait fait défaut en 2002 avec une décote de 66,3% sur le pair".
Il est urgent que ceux qui ont une assurance-vie se renseignent sur ce qu’il y a dedans. Menez votre enquête ! Les assureurs ont multiplié les dénominations commerciales et les contrats. Il nous est donc difficile de faire le tour du marché.
Une de mes amies vient de me signaler qu’elle s’est renseignée auprès de son courtier pour savoir quelles étaient les différentes lignes de son contrat de La Mondiale. "Mais madame, il n’y a que des obligations françaises ou d’entreprises", fut la première réponse du courtier. Cependant, après consultation de la liste enfin transmise, "ma première ligne est une obligation grecque, elle pèse 20% et la deuxième est une obligation portugaise"…
Un autre lecteur, R.R., me dit que le fonds Eurossima de Generali est exposé sur les PIIGS pour moins de 5%. Cette information lui a été transmise par un conseiller d’ING. Pourtant, selon nos informations, Generali est un gros souscripteur d’emprunts PIIGS. Où placent-ils donc ces obligations ? Pas dans les assurances-vie ?
▪ Conséquence 3 : la déflation menace si le nécessaire retour à l’austérité se fait. Pour vous donner une idée, voici un tableau comparatif des prévisions de décroissance du gouvernement grec et des mêmes prévisions avec la sauce du FMI :
Croissance | Selon la Grèce | Vu par le FMI |
2010 | -0,3 | -4 |
2011 | +1,5 | -2,5 |
C’est d’ailleurs pour cela que la Grèce est condamnée. Le plan FMI a été adopté le 6 mai. Le poids de la dette, même surgarantie, va s’alourdir.
Pour se protéger de la déflation, il est urgent de ne rien faire et de rester liquide. Puisque le cash permet d’acheter le lendemain plus que la veille. Enfin, en théorie. Car oubliez l’inflation "esprit pur" (hors alimentation et énergie), les biens importés nous coûteront plus cher. Donc retour à la conséquence 1 et à l’action 1.
Lors de la table ronde MoneyWeek, dont le compte-rendu va paraître cette semaine, nos quatre invités préconisaient de ne rien faire. Enfin, presque rien… Ils vous donnent leurs meilleures idées pour vous protéger : pour les découvrir, il faut agir vite — simplement en cliquant ici.