▪ Nous avons commencé à nous poser des questions. Pourquoi pensons-nous qu’il y a un marché baissier sur les actions ? Pourquoi pensons-nous que les actions chuteront sous les 5 000 sur le Dow ? Pendant une minute, nous n’avons pas pu nous en souvenir.
Nous ne remettions pas notre raisonnement en question ; nous nous interrogions plus profondément. Bien évidement, nous ne voulons pas acheter d’actions — elles sont chères. Et l’économie va encore moins bien que ne le pensent les gens.
Non ; nous nous interrogions sur l’idée même que les actions évoluent en tendances longues les menant de sommets épiques à des planchers épiques. C’est de toute évidence vrai. Les actions grimpent et baissent. Elles ne peuvent qu’atteindre des plus hauts ou plus bas extrêmes de temps à autres. Ensuite, lorsqu’on examine leur schéma général, on dirait que le marché savait ce qu’il faisait. Les mouvements du marché boursier pourraient être purement aléatoires, comme le disent les professeurs de finance, mais même ainsi, il passerait d’un point très haut à un point très bas.
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Crise obligataire et chaos boursier…
… voilà des mois que nous nous y préparions
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Alors quelle est la différence entre des mouvements aléatoires et les schémas dessinés par ces mouvements aléatoires ? En d’autres termes, qu’a donc la réalité qui lui permette de sembler à la fois complètement aléatoire et parfaitement organisée ?
Ou bien… et si Dieu faisait semblant de ne pas exister ? Si tout se produisait de manière apparemment aléatoire, mais selon un plan trop subtil pour que nous le comprenions ?
Houlà… on s’enfonce.
Revenons un peu en arrière. Disons que vous savez que le marché boursier est théoriquement aléatoire. Mais disons que vous savez aussi que ce mouvement aléatoire est à la baisse depuis 10 ans… et que les actions ne sont toujours pas aussi bon marché qu’elles l’étaient les deux dernières fois que le mouvement aléatoire les avait portées à un plancher historique ? Qu’en diriez-vous ?
Eh bien, "attention" ! Voilà ce que nous dirions, en tout cas.
Selon nous, les marchés sont quasiment aléatoires — mais pas tout à fait. Ils sont si aléatoires que tout ce qu’ils font peut être expliqué par le hasard. Si aléatoires qu’il est presque impossible de les battre avec un système "intelligent". Si aléatoires qu’ils ont de quoi rendre fou un penseur s’il passe trop de temps à y réfléchir.
Pourtant, en dépit de tout ce caractère aléatoire, il nous semble qu’il y a un schéma.
29 – 66 – 99
Ces chiffres sont les années durant lesquelles le Dow Jones a atteint des sommets majeurs au cours du XXe siècle. Notez qu’elles sont séparées par des périodes de 33 à 37 ans — soit environ une génération humaine. Les obligations suivent plus ou moins le même schéma. Depuis leur plancher en 1949, les rendements obligataires ont grimpé jusqu’en 1981 — 32 ans. Ensuite, ils ont entamé un déclin historique, qui s’est poursuivi jusqu’en 2008 — soit 27 ans. (Cette tendance n’est peut-être pas terminée).
▪ Les grandes tendances durent généralement le temps d’une génération. Pourquoi ? Parce qu’une génération apprend ; la suivante oublie. Après le Krach et la Grande dépression, les investisseurs n’allaient sûrement pas faire grimper les actions à leur niveau de 1929. Pour cela, les anciens devaient prendre leur retraite… et une nouvelle génération d’investisseur devait prendre le relais.
Bien entendu, ce n’est qu’une hypothèse. Tout ce que nous savons, c’est que lorsque nous regardons l’historique des marchés actions ou obligataires, nous voyons de longues tendances, ponctuées par des sommets et des planchers extrêmes. Lorsqu’on atteint un sommet extrême, un investisseur serait donc bien avisé de vendre : le prochain extrême sera un plancher. Il pourra prendre 10 ou 15 ans avant d’arriver — mais les marchés ne seront pas à la fête.
En revanche, après un plancher majeur, un investisseur a peu de craintes et beaucoup à gagner. Tout ce qu’il doit faire, c’est acheter, ne pas bouger… et espérer vivre assez longtemps pour en profiter.
Où en sommes-nous aujourd’hui ?
Il nous semble que nous sommes dans un marché baissier depuis 10 ans. Le sommet a été atteint en 1999 — lorsque les valeurs technologiques s’échangeaient à des prix incroyables. Durant les années qui suivirent, le Dow grimpa en fait considérablement. Mais si l’on tient compte de l’inflation, le Dow n’a en fait jamais établi de nouveau record. La période de 2000-2007 ressemblait un peu à la période qui a suivi le sommet de 1966. Il était difficile de voir ce qui se passait, à cause de niveaux d’inflation élevés. Le Dow est revenu au niveau de 1966 deux ans plus tard… et n’a jamais enregistré de grandes pertes. Mais année après année, l’inflation a réduit la valeur réelle de l’indice… vaporisant environ 75% de l’argent des investisseurs durant les 15 ans qui suivirent.
Même avant de tenir compte de l’inflation, les investisseurs boursiers n’ont rien gagné durant les 10 dernières années — pas aux Etats-Unis, en tout cas. Ils ont terminé la décennie à peu près là où ils l’ont commencée.
Mais ça nous laisse une tendance incomplète. Les actions ne sont toujours pas revenues à des niveaux ultra-bas. Regardez en arrière. Le dernier extrême était à la hausse ; le prochain devrait donc être à la baisse. Et il doit être extrême — le Dow sous les 5 000 points, par exemple, sans quoi la prophétie du cycle long ne serait pas accomplie.
Pour chaque sommet extrême, il y a un plancher extrême. Sinon, la nature serait déséquilibrée et le Paradis insatisfait. Donc tant qu’on n’a pas atteint un plus bas historique… un plus bas historique nous guette. Tant qu’il n’est pas arrivé, les âmes des investisseurs par la valeur et des baissiers ronchons sont condamnées à hanter les humains… Ils ne peuvent pas se reposer. Ils ne peuvent pas s’asseoir pour boire une bière. Ils ne seront jamais satisfaits. C’est uniquement lorsque le Dow se vendra enfin à cinq ou huit fois les bénéfices qu’ils pourront dire : "je vous l’avais bien dit". C’est alors qu’ils trouveront le repos éternel.
Ça vient, cher lecteur ; ça vient…