▪ Une certaine langueur s’est emparée des Publications Agora.
Les bureaux se clairsèment au gré des départs des uns et des autres. Ceux qui restent soupirent après les vacances, ceux qui reviennent content anecdotes et péripéties (je vous conseille d’ailleurs le récit de Simone, qui revient du Costa Rica — elle y était pour des raisons professionnelles, mais l’exotisme est au rendez-vous !)…
… Entre le soleil qui tape aux carreaux et le ronron de la climatisation, le rythme ralentit. L’humeur se fait contemplative… et méditative. Isolés de l’actualité, l’heure est au recul, à la « vision d’ensemble ».
Prenez Bill, par exemple, qui explore en profondeur la monnaie et les systèmes monétaires depuis la nuit des temps. Il parvient au passage à des conclusions assez angoissantes sur le niveau de vie de l’Américain moyen… qui à mon avis s’appliquent tout autant au niveau de vie français.
Après tout, nous avons nous aussi une monnaie basée sur le crédit… à quoi il faut rajouter la fragilité supplémentaire d’une monnaie communautaire. L’idée est très belle, la réalisation plus délicate — surtout quand la crise économique vient mettre à mal des solidarités déjà vacillantes.
▪ Entre baisse du niveau de vie, crédit galopant et dettes abyssales (1 900 milliards d’euros environ de dette publique en France), le résumé « officiel » de la situation actuelle est déjà bien morose.
Alors si l’on gratte un peu la surface et que l’on s’intéresse aux chiffres non-officiels… il y a de quoi se donner des insomnies.
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Isabelle Mouilleseaux nous en disait plus mardi — en comptabilisant notamment le très discret « hors bilan » :
« Vous savez, ces dettes qu’on ne comptabilise pas dans le bilan parce que qualifiées d »incertaines’… On y trouve notamment les garanties données par la France au MES pour ‘sauver l’euro’ (187 milliards d’euros), ou encore les engagements de retraite de l’Etat au titre des fonctionnaires (1 679 milliards) ».
« Ce qui est frappant, c’est la trajectoire de cette dette : elle a doublé en cinq ans, et triplé depuis 2005 (le rapport Pébereau chiffrait il y a huit ans les engagements hors bilan à 1 000 milliards d’euros) ».
En tout, le hors bilan en France se monte dorénavant à plus de 3 000 milliards d’euros.
Sachant que la richesse créée annuellement par la France n’est que de 2 040 milliards d’euros (dont 57%, nous rappelle Isabelle, sont en fait des dépenses de l’Etat)… vous imaginez dans quel pétrin se trouve le pays ? Pas étonnant que l’idée d’un jubilé de la dette puisse paraître pratique à certains.
Oh là là, cher lecteur… A la faveur de l’été, les choses semblent vraiment mal engagées — à la fois pour le pays… et ses citoyens. Alors même si vous êtes en vacances, prenez les devants, et organisez votre défense.
La rentrée n’en sera que plus sereine.
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora