▪ Les « jours noirs » boursiers les plus célèbres du 20ème siècle — en 1987 et en 1929 — se sont tous deux déroulés en octobre.
Je ne pense pas que la journée d’hier marquera l’histoire des marchés de la même manière… mais on peut pardonner aux investisseurs une légitime méprise : en regardant par la fenêtre, il y a de quoi se croire en automne, effectivement.
La journée d’hier s’est donc terminée dans le rouge sombre sur la majeure partie des places mondiales.
Chute de 2,34% pour le Dow Jones, à 14 758,24 points. Chute de 2,28% pour le Nasdaq, à 3 364,64 points. Chute de 2,50% pour le S&P 500, à 1 588,19 point (c’est la plus forte chute depuis 2011… et l’indice repasse sous le seuil des 1 600 points).
Attendez, ce n’est pas fini : chute de 3,66% pour le CAC 40, à 3 698,93 points. Chute de 2,98% pour le FTSE à Londres, chute de 3,28% pour le DAX à Francfort, chute de 3,09% à Milan…
… Seul le VIX, finalement, a terminé en hausse — et quelle hausse : « l’indice de la peur » a grimpé de 23% à 20,47, un plus haut pour 2013. Les volumes aussi ont grimpé — avec 4,2 milliards d’euros échangés sur le CAC 40, par exemple, ou encore 9,29 milliards de dollars sur le NYSE/Nasdaq/NYSE MKT.
▪ Pourquoi une telle panique ?
La cause la plus évidente, bien entendu, provient de la Fed. Ben Bernanke a déclaré qu’il se pourrait éventuellement peut-être un jour hypothétique — si l’économie continue d’aller mieux aux Etats-Unis — qu’il ralentisse le rythme du QE3, qui ne serait donc pas si éternel que ça.
Passons sur le côté homéopathique des mesures annoncées par le chef de la Fed pour nous pencher vers une autre cause de la chute des marchés — bien plus intéressante (et plus inquiétante) celle-ci : la Chine… ou plutôt la menace de credit crunch qui semble s’y préciser.
« [Mercredi], le taux interbancaire à sept jours se situait à 12,06% (+ 380 points de base). En intraday, il est même monté jusqu’à 25% ! », signalait Les Echos Bourse.
« Comment expliquer cette envolée ? ‘Elle a été provoquée par la Banque populaire de Chine, qui a fourni moins de liquidités au système interbancaire’, explique Pierre-Olivier Beffy, chef économiste chez Exane BNP Paribas. ‘L’amplitude est impressionnante. Les nouvelles autorités, composées d’avocats et d’économistes, semblent moins préoccupées par la croissance que par la stabilité sociale, poursuit l’expert. Il faut aussi ajouter l’importance du shadow banking system qui crée de l’instabilité’. »
Si on ajoute à ça une activité qui multiplie les signes de ralentissement… on obtient une deuxième puissance économique mondiale en bien mauvaise posture. Pile ce qu’il fallait à des marchés surchauffés pour inverser une tendance haussière de plus en plus fragile.
Mais où sont les permabulls quand on a besoin d’eux ?