▪ Records à gogo et hausses spectaculaires de toutes parts vendredi dernier — je vous avoue, cher lecteur, que votre rédactrice a parfois du mal à « tenir la position ». Quand il fait beau dehors, que le week-end approche et que les marchés grimpent, la tentation est forte de dire, « tout va bien, achetez le CAC, allez-y, la route est dégagée » !
Après tout, regardez : le CAC 40 a terminé la semaine à 3 912,95 points, avec une hausse de 1,4% sur la journée de vendredi — c’est là des niveaux qu’on n’avait plus atteints depuis juillet 2011. Le DAX gagnait de son côté 1,95%, tandis qu’à Londres, le FTSE prenait 0,94%. Et l’EuroStoxx 50 prenait pour sa part 1,53%.
Idem côté américain — en plus spectaculaire : le Dow Jones est passé au-dessus des 15 000 en séance, terminant à 14 973,96 points, soit +0,96%. Le S&P 500 battait un nouveau record historique en franchissant la barre des 1 600 points, avec +1,05% et 1 614,42 points à la clôture vendredi. Enfin, s’il n’a pas battu de records, le Nasdaq a tout de même grimpé de 1,14%, à 3 378,63.
La cause de toute cette euphorie ? L’emploi américain, bien sûr.
▪ Chiffres positifs… et moins positifs
Selon les derniers chiffres publiés vendredi par le département du Travail US, 165 000 emplois (non-agricoles) ont été créés le mois dernier — alors qu’on n’en attendait que 145 000. Mieux encore, des révisions sont venues améliorer les chiffres des mois précédents : 138 000 pour mars (contre 88 000 en première estimation), et 332 000 pour février (contre 268 000 initialement).
Last but not least, le taux de chômage, que l’on attendait inchangé, a reculé de 0,1 point, pour atteindre les 7,5% de la population active — au plus bas depuis quatre ans.
Très bien donc… mais pas assez bien pour remettre en question la politique d’assouplissement quantitatif de la Fed ! Dans ces conditions, les marchés ne pouvaient faire preuve que d’euphorie, bien entendu… et provoquer une petite bouffée d’optimisme chez votre correspondante.
Heureusement, le lundi — pluvieux et asthmatique en ce qui me concerne — remet les pendules à l’heure… et permet de se remémorer un peu que pour la France (et toute la Zone euro), récession et crise restent au rendez-vous pour cette année, voire pour 2014.
Il permet aussi de méditer avec un peu plus d’attention le fait que les nouvelles commandes, aux Etats-Unis, ont enregistré en mars leur plus fort repli depuis sept mois… et que dans le secteur des services, l’activité a ralenti en avril pour retrouver un plus bas de neuf mois.
Donc pour l’instant, nous allons réserver notre enthousiasme… et attendre la suite