▪ Nous sommes ravi de voir l’or dans les cordes.
Pourquoi est-ce une bonne nouvelle ? Cela nous calme les nerfs. Et nous donne l’occasion d’en acheter plus.
Lorsque vous jouez aux cartes et que vous regardez autour de la table… si vous n’arrivez pas à déterminer qui est l’idiot, il se peut que ce soit en fait vous. Vous devenez donc nerveux. Vous commencez à vous frotter les mains ou à vous gratter le front. Les autres joueurs peuvent voir que vous avez perdu votre calme. Et vous êtes fini…
Nous avons regardé autour de la table du monde de l’investissement, en nous demandant — qui est l’idiot ? Les gens qui achètent des actions ? Probablement… mais peut-être pas, d’un autre côté. Les gens qui achètent des obligations ? Oui… mais on ne sait jamais. Alors qui ? Sommes-nous l’idiot ?
Beaucoup de gens le pensaient. Et ça commençait à nous rendre nerveux.
Peut-être y a-t-il vraiment une reprise, aussi faible soit-elle. Peut-être que les autorités ont vraiment la situation sous contrôle. Peut-être que les banques centrales ont raison d’imprimer de l’argent. Peut-être que tout ira bien jusqu’à la fin des temps. Et nous serons idiot de ne pas être dans le bateau avec tous les autres acheteurs d’actions et dégoûtés de l’or.
Pourquoi le prix de l’or baisse-t-il ? Selon les journaux, c’est parce que les spéculateurs craignent le ralentissement de la Chine… ou que Chypre se débarrasse de ses stocks.
▪ George Soros à la rescousse
"Trouvez la tendance basée sur un faux principe", dit George Soros, "et pariez contre elle".
Aujourd’hui, derrière la chute des prix de l’or, on trouve une notion extrêmement sotte. Le principe de base, c’est que la véritable devise (les réserves financières) peut être remplacée par du crédit et de la dette. Il y a des gens qui croient sincèrement une telle chose : ce doit être eux, les vrais idiots du marché. Ce qui nous enlève un peu de pression des épaules.
Imaginez que vous êtes un très gros propriétaire de voitures de collections, par exemple. Imaginez que vous ayez des ennuis financiers : en apprenant cela, le marché des voitures de collection anticipe l’arrivée de nouveaux stocks. Le prix des voitures de collection chute.
D’accord… mais les voitures de collections sont-elles comme de l’or ?
Imaginez qu’au lieu de voitures de collection, vous ayez du cash… un gros tas de liquidités dans votre coffre-fort. En cas de problèmes financiers, vous devez ouvrir votre coffre, sortir votre cash et l’utiliser pour payer vos créditeurs. Est-ce que le marché du liquide baisse pour autant ? Est-ce que la valeur de votre cash diminue parce que les gens savent que vous allez devoir le donner à quelqu’un d’autre ?
Non. Le principe sous-jacent est donc faux. Le vrai liquide ne perd pas de valeur quand les gens se retrouvent en difficulté financière ; il devient plus précieux. Les gens luttent pour en avoir. Ils doivent payer leurs dettes… régler leurs comptes. Ils ont besoin de liquide. La demande grimpe, elle ne baisse pas.
▪ Or contre papier… l’éternel combat
Mais attendez. Aujourd’hui, les factures sont payables en papier… non en or. Pour obtenir des devises papier, les débiteurs doivent vendre de l’or. Ils ont besoin de papier… pas de véritable devise.
C’est bien ce qui rend cette affaire si intéressante. Et si drôle. Le système tout entier fonctionne avec de la devise papier. Les gens le dépensent. Les gens l’empruntent. A présent, les gens ont besoin de plus pour payer leurs factures. Ils vendent donc leurs objets précieux — c’est-à-dire l’or — pour obtenir plus de billets papier. L’or baisse tandis que les banques centrales impriment toujours plus — juste pour s’assurer qu’il y a des billets en abondance.
Un jour, cependant… nous ne dirons pas quand (dire "quoi" semble plus qu’assez dans le cadre d’une publication gratuite)… les gens cesseront de s’inquiéter de la quantité de papier et commenceront à se poser des questions sur sa qualité. Ils découvriront qu’ils ont du papier à ne plus savoir qu’en faire… et qu’il en arrive plus, sans arrêt. Ils regarderont dans leurs coffres et se demanderont quoi faire avec toute cette devise papier. Ils auront encore des factures à payer… et des créditeurs à l’oeil plus sévère et aux critères plus exigeants. Quand ils offriront à ces créditeurs plus de devise papier, ces derniers diront "non merci".
Ils voudront du meilleur cash. De l’or, en d’autres termes.