▪ Dernièrement, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié un rapport révélant que l’Amérique du Nord est à la tête d’une « transformation radicale » dans la production mondiale de gaz et de pétrole, et ce grâce au boom de la technique du fracking ou fracturation hydraulique dont nous avons souvent parlé ici.
En plus de nouvelles techniques « du côté de l’offre », dans le domaine du forage et de la production, le rapport de l’AIE insiste sur le fait que cette révolution énergétique pilotée par la technologie s’accompagne d’un « changement tout aussi profond » vers l’efficience énergétique mondiale. En effet, l’efficience devra jouer un rôle essentiel à l’avenir.
Selon Maria van der Hoeven, directrice de l’AIE :
« D’ici 2035, on pourra réaliser des économies d’énergie équivalentes à près d’un cinquième de la demande mondiale en 2010. En d’autres termes, l’efficience énergétique est tout aussi importante que l’approvisionnement en énergie sans contrainte ; une action accrue sur l’efficience peut servir de politique énergétique unificatrice apportant de multiples avantages« . (c’est nous qui soulignons.)
▪ Un bouleversement énergétique mondial
Selon l’AIE, une croissance extraordinaire de la production de pétrole et de gaz aux Etats-Unis provoquera un bouleversement des flux d’énergie au niveau mondial. Une partie de ce rapport aborde le sujet des nouveaux scénarios politiques, en particulier le fait que les Etats-Unis pourraient devenir un exportateur net de gaz d’ici 2020. Globalement, selon les estimations de l’AIE, les Etats-Unis pourraient devenir auto-suffisants dans le domaine de l’énergie d’ici 2035 — mais pour être réaliste, cela suppose une croissance quasi exponentielle de la production d’énergies non-fossiles (c’est-à-dire l’énergie solaire et éolienne).
En outre, toujours selon l’AIE, l’Amérique du Nord apparaît comme un exportateur net de pétrole, du fait de la croissance de la production des sables bitumeux du Canada.
Les exportations de pétrole nord-américaines accéléreront un bouleversement qui a commencé dans le commerce international du pétrole. En effet, d’ici 2035, près de 90% des exportations pétrolières du Moyen-Orient se feront vers l’Asie, où la Chine et l’Inde représenteront 60% de la future croissance de la demande mondiale en énergie. A cet égard, le Moyen-Orient deviendra le problème de quelqu’un d’autre. Ce ne sera pas trop tôt, selon certains.
Du point de vue de l’AIE, en Amérique du Nord et en Europe, nous assisterons à un grand bouleversement pour aller vers une plus grande efficience énergétique, accompagnée d’une utilisation accrue de gaz naturel et de sources d’énergie « renouvelables ». Selon toute vraisemblance, c’est très certainement dans ce sens que les cartes sont actuellement distribuées — et je dois noter que le rapport de l’AIE manque singulièrement de mentionner l’énergie nucléaire, ce qui est à mon avis un oubli de taille.
Globalement cependant, ce nouveau rapport de l’AIE est une analyse utile. Elle a été établie par des experts sérieux et se base sur des données solides. Toutefois, les choses se passeront-elles comme le prévoit l’AIE ? Comme pour tout, qui vivra verra mais il est toujours utile de réfléchir à partir de scénarios globaux.
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« La plupart des informations dont je dispose ne peuvent pas être diffusées dans les médias. Pourtant, certaines pourraient vous permettre de réaliser des plus-values de 25%… 34,5%… 60%… et bien d’autres »
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Que l’AIE se trompe ou pas, je pense que le secteur de l’énergie continuera à jouer un rôle clé dans l’économie américaine. L’énergie représente des millions d’emplois aux Etats-Unis et des centaines de milliards de dollars de revenus — dont d’énormes rentrées d’impôts pour les régions, les Etats et le gouvernement fédéral. Le secteur de l’énergie va croître, et non le contraire. C’est une poule qui pond beaucoup d’oeufs en or.
Pour résumer, le secteur mondial de l’énergie est en train de changer de façon fondamentale, du fait des nouvelles technologies en constante — et rapide — évolution. Même pour les acteurs du secteur énergétique — dans lequel je travaille et que j’observe depuis 37 ans — il est difficile de se tenir constamment au courant des développements qui ont lieu à grande vitesse.
Suivre le secteur de l’énergie nécessite de se plonger à fond dans plusieurs industries, de lire des publications commerciales, de se tenir au courant des nouvelles technologies et de visiter des laboratoires de recherche, des équipements, d’assister à des réunions de décideurs, etc.
Cette révolution énergétique est une révolution de taille. Son étendue n’est pas encore entièrement comprise et absorbée par les penseurs politiques et sociaux, sans parler du grand public.
Il n’est pas faux de dire que presque tout ce que les gens croient savoir être « vrai » est dépassé par d’autres événements, ne serait-ce que par de nouvelles technologies. Et j’en suis ravi. Un monde vaste et ouvert s’étend devant nous.
Je reviendrai sur tout ceci dans les prochains mois — et sur les bonnes idées d’investissements.
1 commentaire
Ce rapport de l’AIE est politique, rien de sérieux ni scientifique….les hydrocarbures de schistes ont un coût d’extraction très élevé et les USA sont une erreur d’aller dans ce sens, car le véritable enjeu et concurrent n’est ni le nucléaire, ni les énergies renouvelables, mais la sobriété !!!! Les réserves d’économies à usages constants sont énormes ….et cela fait les énergies renouvelables sont suffisantes et rentables !