▪ Tout craque. Tout craque de partout.
Votre correspondante, qui a besoin de vacances depuis quelques jours… la météo, qui rend la France schizophrène et menace les feux d’artifice de la Fête nationale… et l’Europe, bien sûr !
Moody’s a dégradé l’Italie… les taux français sont devenus négatifs… la Finlande joue les trouble-fête… les banques espagnoles voient leurs dettes exploser auprès de la BCE…
… Et surtout, les fondamentaux économiques ne sont toujours pas au rendez-vous, comme l’expliquait Joel Bowman il y a quelques jours :
« L’histoire se répète à travers toute la Zone euro, où l’activité manufacturière ne cesse de ralentir de la Tamise au Danube. L’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne, les Pays-Bas et la Grèce ont tous enregistré une croissance négative. Comme tout le monde (excepté les économistes) pouvait s’y attendre la situation de l’emploi a empiré également, le taux de chômage s’élevant à 11,1% au cours du mois de mai… un record depuis la création de l’euro ».
« Comme c’est le cas partout ailleurs, les chiffres du chômage ne racontent qu’une partie de l’histoire. Le problème est aussi d’ordre démographique : un nombre croissant de jeunes européens continuent de subir un taux de chômage excessivement élevé. Même dans les pays de l’Eurozone en moins mauvaise situation, le chômage des actifs considérés comme ‘jeunes’ oscille entre 8% et 10%. Mais en Espagne et en Grèce, une personne sur deux âgée de moins de 25 ans est sans emploi. Que feront ces jeunes de tout ce temps d’oisiveté ? Accepteront-ils avec résignation leur destin sans espoir et sans travail ? Hériteront-ils sans rechigner de la dette à laquelle leurs pères les ont entravés ? Paieront-ils des programmes d’aide sociale obligatoires qui selon toute probabilité n’existeront plus lorsqu’il sera temps pour eux d’en recevoir les bénéfices ? »
▪ Décidément, le répit après le sommet du 28 juin aura été de bien courte durée. Envolée, la belle entente, les volontés de « plus d’Europe » et l’intégration accélérée. On apprend que les Grecs n’ont pas perdu leurs mauvaises habitudes… pendant que des citoyens allemands assignent le fonds d’urgence de la Zone euro, le MES, en justice.
Mais faut-il s’en étonner ? Quand on applique à une situation inédite les mêmes vieux remèdes inefficaces — assouplissement quantitatif, baisse de taux et ainsi de suite (ouvertement comme la Fed ou plus discrètement comme la BCE) –, est-il vraiment surprenant que l’état général ne s’améliore pas ?
Non, cher lecteur, il va falloir s’y habituer : tout craque. Et l’effondrement final pourrait arriver plus rapidement qu’on le pense, étant donné que les autorités semblent désormais à court de clous et de planches pour colmater les brèches.
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora