▪ Les marchés continuent d’essayer de découvrir ce que valent les choses. Avec tant de choses en mouvement, tant de brouillard et tant de doutes, ils ont du mal.
Il se pourrait que la Grèce ne tienne pas de référendum, en fin de compte. Les investisseurs ont vu que la France et l’Allemagne influaient sur la Grèce. Peut-être que l’Europe va se ressaisir, en fin de compte, se sont-ils dit. Les Français et les Allemands menacent de couper les vivres à la Grèce.
« S’ils veulent un référendum, c’est leur droit, bien entendu, et nous respectons énormément la démocratie », a déclaré un dirigeant au Financial Times. « Mais dans ce cas, ils ne devraient probablement pas s’attendre à ce que les autres leur versent de l’argent avant d’avoir la réponse ».
Oh, et les nouvelles de l’économie américaine n’étaient pas si épouvantables. 110 000 emplois ont été créés le moins dernier.
Attendez… la population américaine en âge de travailler augmente de 200 000 personnes par mois environ. Même si la moitié d’entre elles veut travailler, on ne fait que suivre l’emploi… on ne le dépasse pas.
Quant aux prévisions économiques américaines, elles ne vont pas en s’améliorant. Même la Fed annonce que le ciel s’assombrit. Le New York Times nous en dit plus :
« La Réserve fédérale a notablement réduit ses prévisions de croissance économique pour 2013, reconnaissant qu’elle avait une fois de plus surestimé la reprise du pays suite à la crise financière de 2008 ».
« En dépit de ces prévisions moroses, cependant, la Fed a déclaré que son comité avait décidé de ne pas prendre de nouvelles mesures pour stimuler la croissance, à l’issue d’une réunion de deux jours prenant fin mercredi. Le président de la Fed, Ben S. Bernanke, a déclaré que la Banque centrale faisait déjà beaucoup pour stimuler la croissance et créer des emplois ».
« ‘Nous avons déjà beaucoup agi’, a déclaré M. Bernanke lors d’une conférence. Il a ajouté que le Congrès, en revanche, ne faisait pas assez pour actionner les leviers de la politique budgétaire. Les législateurs sont dans l’impasse au sujet d’une nouvelle proposition pour l’emploi provenant de la Maison Blanche, et un comité bipartisan spécial, chargé de réduire le déficit, lutte pour se mettre d’accord d’ici Thanksgiving ».
« La période est difficile pour la Fed et son président. Les républicains accusent la Banque centrale d’avoir fait trop d’efforts, préparant le terrain pour une inflation future. Les démocrates disent quant à eux qu’en hésitant à faire plus, la Fed ignore les maux de plus de 25 millions d’Américains qui ne peuvent trouver de travail à plein temps. Et le rythme paresseux de la croissance, qui continue de se montrer inférieure aux prédictions de la Fed, est une marque visible de son échec à relancer l’économie ».
▪ L’or a grimpé.
On découvre… on découvre… on découvre toujours. Nous avons été surpris de constater que l’or n’avait pas perdu plus. Nous avons également été surpris que les actions ne chutent pas plus.
Mais c’est typique de M. le Marché de jouer avec nous… de nous mener par le bout du nez… de nous tenter et nous allumer… puis de nous décevoir. Il est comme un chat jouant avec une souris — le pauvre petit rongeur est condamné.
Et quel meilleur moyen pour parvenir à tromper son monde ? D’abord, M. le Marché fait semblant qu’une reprise est en marche.
Ensuite, il fait semblant que l’inflation augmente.
Ensuite, il fait basculer tout ça vers la dépression…
Puis il hésite… L’or, le pétrole et les actions n’ont pas corrigé autant que nous le pensions. Les investisseurs reviennent sur les marchés actions. Le pétrole dépasse les 90 $.
M. le Marché est sans doute en train de se préparer à bondir de nouveau… pour arracher une nouvelle livre de chair aux derrières rebondis des investisseurs.
Tenez-vous en aux classiques, cher lecteur. Vendez les actions lors des rebonds… achetez de l’or durant ses creux.
1 commentaire
J’apprécie (presque) tous les jours La Chronique Agora.
Bill Bonner a une approche à la fois globale et critique qui n’est évidemment pas pour me déplaire.
Mais si je suivais les recommandations de ce jour, il ne me resterait plus qu’ à résilier mes abonnements aux lettres d’investissement des éditions Agora, vendre les actions que je detiens au premier rebond venu et convertir le tout en or là où les autorités ne viendront jamais le chercher (ou ne pourront jamais le trouver).
Est-ce à dire que même le stock picking est devenu trop hasardeux voire inutile dans ce monde qui décidémment change vraiment très vite (même si les tendances lourdes sont prévisibles évidemment hors géo-politique surprise et hors cataclysmes) ?