▪ Hop, encore une journée dans le vert sur les marchés — en particulier américains, qui ont fait preuve d’un enthousiasme tout à fait méritoire compte tenu de la nullité du contexte économique actuel.
Le Dow Jones a ainsi pris 2,97% sur la séance d’hier, terminant à 11 176,76 points ; le S&P 500 engrangeait de son côté 3,43% à 1 162,35… et enfin, le Nasdaq faisait une sortie triomphale avec +4,29% et 2 446,06 points.
En Europe aussi, la hausse se poursuit : le CAC 40 a grimpé de 1,08% hier, terminant à 3 084,37 points. A Londres, le Footsie avançait de 0,67%, tandis qu’à Francfort, le DAX augmentait de 1,07%.
▪ Les statistiques se lisaient quant à elles comme un match de ping-pong entre partisans du « regardez, des signes de reprise, achetons des actions » et ceux du camp du « regardez, les chiffres sont mauvais, les autorités vont intervenir, achetons des actions ».
Allez, service du côté « intervention de la Fed » : les ventes de logements neufs ont reculé le mois dernier aux Etats-Unis, perdant 0,7%, avec 298 000 unités en rythme annuel, alors que les analystes s’attendaient à 310 000 — c’est un plus bas depuis février. Un point pour les partisans d’un QE3 potentiel.
On remet la balle en jeu : l’indice PMI d’activité est ressorti à 51,1 points en août dans l’Europe des 17. C’est plus qu’on attendait… et pourrait donc tomber dans le camp de la « reprise naissante »… mais attendez la suite. C’est son plus bas niveau en 22 mois, et le volume des nouvelles commandes se contracte de nouveau. Un point de plus pour le camp interventionniste.
Continuons : « en France, la croissance globale s’est accélérée », commente Investir. « Le secteur des services retrouve le niveau de croissance atteint en juin, alors que la production manufacturière enregistre sa première baisse depuis juin 2009 ». Hmm… un point partout.
La crise de la dette souveraine est venue pimenter la partie : la Finlande a menacé de se retirer du plan d’aide à la Grèce si le pays n’apportait pas de garanties à ses prêteurs. Hop, un point de plus pour une intervention des autorités apportant un coup de fouet aux marchés.
Et on peut rajouter un penalty (dans un match de ping-pong ? Disons qu’il s’agit de licence poétique…) pour les interventionnistes avec une dégradation de la note du crédit japonais par Moody’s : elle passe à Aa3… ce qui n’aide pas un pays déjà mis à mal.
Au final, l’avantage revient clairement au camp des « regardez, les chiffres sont mauvais, les autorités vont intervenir, achetons des actions ». Mais même eux, en fin de compte, pourront être déçus : la Fed ne donne aucun signe de vouloir remettre un plan d’assouplissement en place, et les marchés pourraient être aussi déçus qu’à l’issue du sommet Sarkozy/Merkel, qui n’avait pas donné aux investisseurs l’os qu’ils attendaient.
Profitez de la journée de vendredi, cher lecteur : le retour de week-end pourrait être rude sur les marchés lundi prochain…