** Le rebond actuel des actions est, selon toutes probabilités, un piège du marché baissier. Un véritable boom impliquerait une vraie augmentation des profits. Ca ne se produira sans doute pas. Les prix de l’immobilier américain approchent peut-être leurs plus bas — mais ils ont peu de chances d’entamer une nouvelle hausse considérable de notre vivant. Une fois qu’une bulle éclate… c’est en général terminé pour le secteur concerné durant au moins une génération. Il faudra du temps avant que les propriétaires oublient ce qui est arrivé aux prix de leurs maisons. Et il faudra du temps avant que les investisseurs soient prêts à se lancer dans de nouveaux paris hypothécaires.
* Il faudra aussi du temps avant que les Américains ne reviennent à leurs habitudes de prodigalité. Non seulement ils n’ont plus le nantissement suffisant pour contracter de nouvelles dettes, mais ils prennent de l’âge et ils deviennent plus sages. Les dépenses de consommation ont grimpé de 2,2% ce dernier trimestre aux Etats-Unis. C’est probablement un coup de chance. Les Américains ne peuvent dépenser ce qu’ils n’ont pas. Et ils doivent épargner pour une longue retraite… en sachant que leurs maisons et leurs actions peuvent perdre de la valeur à tout moment. Les derniers chiffres que nous ayons vus montrent que le taux d’épargne américain est revenu aux alentours des 5% — une hausse considérable par rapport au zéro de l’an dernier. Il n’y a aucun moyen de voir l’épargne ET les dépenses grimper en parallèle.
* De plus, leurs revenus chutent. Les salaires sont en baisse de 1,2% aux Etats-Unis par rapport à l’an dernier. A mesure que cette dépression s’installera… ils perdront plus de revenu encore.
** "L’économie se contracte plus rapidement que dans les années 30", titrait le Financial Times cette semaine. Un organisme de recherche prévoit une chute de 4,3% des revenus nationaux britanniques — substantiellement inférieure aux estimations du gouvernement. La raison à ces nouvelles perspectives est que "le commerce mondial a chuté plus que prévu", expliquait un économiste étudiant la question. Le rapport prévoit une dette publique britannique à 100% du PIB.
* Les choses ne sont guère différentes aux Etats-Unis. Le PIB chute au taux annuel de 6%. Si cela se poursuit pendant encore quelques années, cette crise sera pire encore que la Grande Dépression des années 30 — qui a atteint les Etats-Unis bien plus durement que la Grande-Bretagne (probablement grâce aux mesures vigoureuses des administrations Hoover et Roosevelt).
* Les pertes boursières de l’an dernier était pires que celles de 29. Il est donc raisonnable de penser que la prochaine phase — le déclin économique — sera elle aussi pire que dans les années 30.
* Selon nos calculs, l’économie américaine porte environ 20 000 milliards de dollars d’excès de dette. Jusqu’à ce que cette dette soit éliminée, l’idée d’un boom sain n’est qu’un mirage. Et pour se débarrasser de toute cette dette, il faudra soit une période longue et difficile de travail et de sacrifices — à mesure que le remboursement se fait… soit quelque chose de bien pire.
* Nos pensons que les autorités — qui n’ont toujours pas la moindre idée de ce qui se passe — choisiront la seconde solution… quelque chose de bien pire.
* Mais quoi, exactement ? Nous avons quelques idées… et quelques suppositions : restez à l’écoute !