** Le rebond a-t-il toujours cours ? Nous n’en sommes pas certain. Nous nous attendions à le voir durer jusqu’en juin, remettant le Dow dans le canal des 10 000 points. Mais tout peut arriver.
* Peut-être les choses vont-elles mieux de l’autre côté de la planète. Comment va la Chine ? Les analystes sont "prudemment optimistes", déclare un article du New York Times.
* Les ventes au détail, en Chine, serait en hausse de 15%.
* Parallèlement, un autre article nous dit que la Chine accélère ses achats de dette du Trésor américain.
* Hmmm… pourquoi la Chine ferait-elle une chose pareille ? La réponse officielle à cette question, c’est que la dette du Trésor américain n’est pas uniquement le crédit le plus abondant au monde — c’est aussi le plus fiable.
* Concernant le premier point, personne n’en doute. Concernant le deuxième, seul un idiot n’en douterait pas.
* L’addition, pour les renflouages, les garanties et les usines à gaz liés à la crise, atteint près de 13 000 milliards de dollars. Les Etats-Unis battent des records, bien entendu. Les plus gros budgets de tous les temps. Les plus gros déficits budgétaires de tous les temps. Les plus gros renflouages.
* Le déficit budgétaire américain est de 13% environ. C’est un déficit qui ne se montait même pas à la moitié de cette somme qui a fait basculer l’Argentine en 2001. Que sommes-nous censés penser… qu’aucun précipice ne guette les Etats-Unis ?
* Plus curieux encore… que pensent les Chinois ?
** "Tout ça est très étrange", disait un nouvel ami arrivé dans notre bureau de Buenos Aires aujourd’hui. "Les Américains réduisent clairement leurs dépenses. Leurs cartes de crédit ont explosé leur plafond. Le prix de leurs maisons baisse"…
* Sur ce dernier point, une mise à jour rapide. Bloomberg rapporte que le prix de la maison moyenne américaine a en fait grimpé de 0,7% entre janvier et février. Mais avant que vous ne pensiez que le ralentissement immobilier a pris fin, un autre article Bloomberg nous dit que les prix des maisons ont repris leur dégringolade en février — avec une baisse de 6,5%.
* Charles Hugh Smith affirme que non seulement les prix des maisons baissent — mais ils ne se remettront jamais. Il donne cinq raisons à cela :
1. Les bulles ne se regonflent jamais… elles passent plutôt à un nouveau secteur.
2. Même si les prix nominaux grimpent, ils seront minés par l’inflation.
3. Il est plus probable de voir la déflation continuer à peser sur les prix pendant longtemps (l’inflation des prix à la consommation vient d’atteindre un chiffre négatif pour la première fois depuis les années 50).
4. Le monde de taux d’intérêt bas et d’inflation limitée qui a permis la hausse de l’immobilier a pris fin.
5. Il n’y a pas de pression démographique sur les prix de l’immobilier ; le stock actuel suffit pour des années.
* Les prix de l’immobilier bas forcent les Américains à réduire leurs dépenses.
* "Mais si les Américains n’achètent pas, la Chine n’aura plus autant d’argent à recycler dans les bons du Trésor américain. Qui achètera tous ces T-Bonds, alors ?"
* Les émissions d’obligations sont aussi rapides et aussi élevées qu’une inondation séculaire. En Grande-Bretagne, récemment, une enchère obligataire s’est retrouvée avec plus d’obligations que d’acheteurs. La même chose pourrait-elle se produire pour les Etats-Unis ?
* "Eh bien", continua notre ami, "j’ai un scénario plus sombre en tête. Et si la Chine avait des plans différents ? Si elle avait l’intention de continuer à acheter des obligations américaines aussi longtemps que possible… laissant les Etats-Unis entièrement dépendants des prêts chinois ? Et si elle se débarrassait ensuite de toutes ses obligations et de tous ses actifs américains ? Elle perdrait beaucoup d’argent. Mais l’économie américaine souffrirait encore plus. Le dollar s’effondrerait complètement… de même que l’économie américaine…"
* Hmmm…