** L’inflation n’est pas un phénomène monolithique ou unidimensionnel. Tout autour de nous, tout le temps, les prix des actifs subissent un processus d’inflation et de déflation. Mais la plupart des gens ne voient pas les choses de cette façon. La plupart des gens ne voient l’inflation que comme cette chose qui transforme un ticket de cinéma à 10 centimes en un ticket de cinéma à 10 euros.
– L’inflation telle qu’on la voit généralement, c’est cette chose responsable de l’augmentation du prix de ce que nous achetons. Quand le prix de ce que nous POSSEDONS augmente, nous appelons ça un marché haussier, ou dans certains cas, un investissement de génie. Mais après avoir enlevé tout le jargon flatteur et le langage marketing qui entoure la plupart des marchés haussiers, ce qui se cache en dessous ressemble terriblement à de l’inflation.
– Une expansion de la masse monétaire ne fait pas augmenter le prix de tous les actifs en même temps. Une expansion de la masse monétaire est généralement un ruisseau, pas une crue éclair — elle emprunte la voie de la moindre résistance. Parfois, ce ruisseau se faufile dans un entonnoir et crée un trop-plein d’investissement pour une catégorie particulière d’actifs. Donc, comme les excès de liquidités s’écoulent dans l’économie, les investisseurs vont canaliser ces liquidités dans les actifs de leur choix, comme l’immobilier ou les actions… du moins pendant un temps.
– Mais au cours du temps, les excès de liquidités vont se manifester sous la forme d’une augmentation des prix des biens et des services — c’est-à-dire ce que nous appelons l’inflation.
– Pendant l’ère Greenspan, une combinaison de délicieux accidents socio-économiques a entraîné un excès de liquidités — produit par la Fed de Greenspan — sur les marchés boursiers puis sur le marché immobilier. Ces bulles d’actifs masquaient la tendance inflationniste sous-jacente que Greenspan nourrissait. Et les conséquences de cette tendance inflationniste n’ont pas été claires avant que ces bulles produites par le Fed n’explosent.
** Bien que les prix des actions et de l’immobilier aient chuté, cette chose que nous appelons inflation n’a pas chuté, elle. En fait, elle a même accéléré. Au cours des 12 dernières années, l’indice des prix à la consommation (IPC) aux Etats-Unis a augmenté de 33% — soit une augmentation de quelques points de pourcentage de plus que l’indice S&P 500 sur la même période.
– Observation #1 : La Bourse a produit un rendement post-inflation de moins de zéro depuis 1996.
– Observation #2 : L’IPC maintient une tendance à la hausse, malgré la dégringolade de la valeur des actions et des biens immobiliers.
– Ce qui nous amène à une déduction simpliste : si l’IPC américain était une action, nous préfèrerions posséder une action IPC qu’une souscription à l’indice S&P 500. Pour répéter cette même observation, si l’IPC a réussi à donner de bons résultats pendant les machinations inflationnistes relativement insipides de l’ère Greenspan, imaginez les résultats qu’il pourrait donner sous les politiques zimbabwéennes de la Réserve fédérale actuelle.
– Au cours des 20 dernières années, dans ma chère région de Los Angeles, les prix des maisons ont explosé et se sont effondré deux fois. La dernière explosion s’est nourrie des excès de l’ère du crédit facile, dans le processus qui a convaincu une génération de propriétaires immobiliers que la spéculation pure et simple était un "investissement prudent".
– Tout le monde savait qu’acheter une maison était un excellent investissement, particulièrement une maison dans le sud de la Californie. Mais ce n’est pas complètement vrai. Au cours des 20 dernières années, la plupart des acheteurs immobiliers auraient mieux fait de prendre une hypothèque sur un tas de lingots d’or que sur un tas de briques et de ciment.
– Le marché haussier de l’immobilier américain était un phénomène tout aussi inflationniste que le marché haussier des actions qui l’a précédé…et que le marché haussier de l’or qui a précédé le marché haussier des actions.
** Mais maintenant que ces manifestations joyeuses de l’inflation — c’est-à-dire l’augmentation du prix des maisons, des actions, des anciennes bouteilles de Coca et des autres choses que nous POSSEDONS — sont terminées, qu’est-ce qui vient ensuite ?
– Les manifestations malheureuses de l’inflation ? C’est ce que nous pensons.
– Tandis que la Fed injecte des dollars fraîchement imprimés dans l’économie, ces dollars ont peu de chances de se frayer un chemin dans la Bourse et le marché immobilier actuellement assiégés. Ils se fraieront plutôt un chemin du côté de l’inflation classique, entraînant ainsi une augmentation de l’Indice des Prix à la Consommation.
– Préparez-vous à la nouvelle inflation.