** Félicitations si vous lisez ces lignes. Vous avez survécu à l’une des pires semaines, pour les actions, de ces 21 dernières années. Les conditions actuelles donnent raison à un vieux proverbe, selon lequel les marchés sont une bonne source non seulement d’investissements mais également de distractions.
– Les anomalies sont nombreuses sur tous les marchés, à tout moment. Mais les pépites sous-évaluées que nous recherchons sont particulièrement abondantes en période de panique.
– D’une manière ou d’une autre, je ne pense pas que le plan du gouvernement US fasse grand bien. Selon moi, les excès de crédit du précédent boom doivent être purgés du système. Les pertes auront lieu quoi qu’il arrive, que le gouvernement sauve une banque ou pas. La seule question est de savoir qui en supporte le coût. L’option de sauvetage gouvernemental semble moins terrible parce qu’elle dilue la douleur parmi une vaste population de contribuables.
– Comme toujours, les gens vont retirer leurs billes des marchés actions. Je suis là pour vous dire que si vous n’avez pas déjà vendu ce que vous vouliez vendre, il est trop tard. Mieux vaut endurer ce qu’il y a à endurer, à moins que vous n’ayez besoin de faire des moins-values pour des raisons fiscales. Sinon, cela revient à verrouiller l’écurie alors que le cheval a été volé.
– L’investisseur typique n’est pas le seul à aimer retirer son argent lorsque les marchés chutent pour le remettre lorsqu’ils grimpent (voilà pourquoi l’investisseur typique ne gagne généralement moins que le rendement d’un fonds d’investissement — il a un mauvais timing). Des gens plus expérimentés font la même chose.
– Le Financial Times notait par exemple cette semaine que les hedge funds se préparaient à des retraits massifs de la part de leurs clients. Je suis certain que bon nombre de ces fonds craqueront à cause de ces retraits. Cela provoquera encore plus de ventes et de dénouements de positions. Les prix des actions continueront de chuter. Comme vous pouvez le voir, ce genre de vente n’est pas rationnel. Les écarts entre les prix des actifs et la valeur nette des actifs s’élargiront donc encore, dans certains cas.
** Il se passe d’autres choses intéressantes…
– Le pipe-line des introductions en bourse dans les marchés émergents s’assèche. Au Brésil, elles sont en baisse de 76%. En Chine, elles ont perdu 52% — 35% en Inde. Et en Russie, elles sont pratiquement inexistantes depuis l’incident en Géorgie. C’est une nouvelle preuve que l’argent ne coule pas à flot. Les introductions sont annulées parce que les syndicats de garantie ne pensent pas pouvoir les vendre — du moins pas à des prix acceptables pour eux.
– Lorsque les cours chutent, les investisseurs se détournent des actions. Ils jettent l’éponge, comme on dit. Personnellement, je suis d’avis que le moment est venu de rester aux aguets. N’importe qui peut gagner de l’argent lorsque les cours grimpent. Ceux qui font vraiment fortune dans les temps de hausse sont ceux qui ont accumulé des positions à bas prix lorsque les choses allaient mal.
** Une autre chose à retenir de tout ceci…
– Il est certain qu’une récession profonde affecte tout. Les projets d’infrastructures peuvent être retardés, par exemple. Des projets énergétiques semblent moins profitables lorsque le pétrole est à 95 $ que lorsqu’il est à 140 $. Mais certains principes essentiels demeurent.
– Un peu partout dans le monde, les infrastructures vieillissent. Quoi qu’il arrive à l’économie, elles devront être remplacées. Les besoins énergétiques peuvent ralentir quelque peu, mais là encore, les besoins de remplacements sont énormes, même si on oublie la nouvelle croissance.
– Rappelez-vous par ailleurs que les mers agitées font les bons marins — et que les marchés difficiles font aussi les investisseurs expérimentés. Restez à l’affût des nouvelles opportunités. Et ne paniquez pas.