Par Frédéric Laurent (*)
Sur les sites financiers, dans les journaux, on lit que les marchés retrouvent le moral. Qu’ils reprennent confiance, que les liquidités reviennent. Pourtant, je ne trouve pas le marché franchement optimiste. Il reste très incertain, nerveux, accueillant bien les résultats un jour pour rebaisser le lendemain ; nulle euphorie.
Alors que pourtant, nous revenons de loin !
Peut-être veut-on nous faire croire que tout rentre dans l’ordre, que cette fameuse crise du subprime est finalement en train de s’arranger. Je n’y crois pas. Pas encore, pas aussi vite, pas pour l’instant. D’ailleurs nombre de financières ont annoncé des pertes ces dernières semaines, preuve que tout n’est pas dévoilé.
– Au tour de Merrill Lynch de faire profil bas. La société a dû procéder à une levée de fonds de 2,47 milliards de dollars afin de restaurer ses fonds propres, mis à mal par la crise du subprime. Elle a procédé à une émission d’actions préférentielles qui bénéficieront d’un taux d’intérêt annuel de 8,625%. Elle se retrouve contrainte de verser un rendement de 8,6% pour attirer les investisseurs !
– Barclays a annoncé que son profit trimestriel serait en baisse et que les activités de banque d’investissement et de gestion de fonds étaient particulièrement touchées.
– Credit Suisse a inscrit une perte pour son premier trimestre 2008. C’était attendu, mais son ampleur a dépassé les attentes. Les dépréciations de valeurs nettes dans le leveraged finance et les produits structurés se sont élevés à 5,28 milliards de francs suisses. Perte nette de 2,148 millions de francs suisses ce trimestre, alors qu’un an plus tôt, elle annonçait un bénéfice de 2,729 millions !
Et je pourrais continuer comme cela. Certes, certaines publications sont bonnes (Google, Intel…) mais le gros des entreprises commence à ressentir des difficultés. Bref, l’humeur n’est toujours pas à la fête, et pour cause : certains analystes prévoient de nouvelles dépréciations d’actifs de plusieurs dizaines de milliards en 2008. Chiffres à l’appui : "sur le dernier trimestre 2007, le taux de défaut des consommateurs a bondi de 35,2%, la plus forte hausse en vingt-quatre ans, pour atteindre 1,4% de l’encours total des crédits".
Et avec la récession américaine, les défauts de paiement ne vont pas se résorber, au contraire !
Dans 100 jours, tout sera réglé
J’ai donc bien l’impression que les marchés ont pris leurs rêves pour des réalités et ont pris pour argent comptant l’ultimatum que le G7 a adressé aux banques de Wall Street : elles ont 100 jours pour faire table rase de tous leurs engagements à risques. Cela ne veut pas dire que dans 100 jours, tout sera réglé.
En attendant, que faire ? Nous ne pouvons pas rester passifs : en gardant notre argent sous le matelas, c’est autant de capital perdu, rongé par l’inflation… qui grimpe ! A 3,2% sur un an, elle est à son plus haut niveau en France depuis 20 ans. Et encore, c’est le chiffre officiellement reconnu !
Donc, il faut agir pour ne pas perdre de capital. Oui, mais quelle attitude adopter ? Les marchés donnent des signes de rebond, mais ont du mal à le concrétiser. Faut-il repasser "agressifs" sur les marchés ou bien rester dans une optique défensive ? Ou tout simplement, trouver LA perle rare des marchés ? C’est ce que je m’attache à faire toutes les semaines dans Protection & Rendement : pour bénéficier vous aussi de ma dernière recommandation, continuez votre lecture…
Meilleures salutations,
Frédéric Laurent
Pour la Chronique Agora
(*) Frédéric travaille depuis plus de 20 ans dans la gestion de patrimoine. Il a fait ses débuts dans une société d’assurance avant de s’intéresser de plus près à la finance et aux marchés. Il a alors travaillé pendant quelque temps pour Merrill Lynch, puis s’est exilé au Luxembourg, où il a appris jusqu’aux moindres détails de la gestion de fortune et de patrimoine.
Frédéric a ensuite fondé sa propre société de gestion de patrimoine. Cela lui permet de mener ce qu’il considère comme une véritable mission : aider les investisseurs comme vous à prendre réellement soin de leur patrimoine — le protéger, le faire croître quoi qu’il arrive… sans prendre de risques. C’est ce qu’il fait semaine après semaine dans le cadre du service Protection & Rendement : n’attendez pas pour profiter de ses conseils, vos finances pourraient s’en trouver transformées !