▪ Il y a quelques jours, les huiles de Goldman Sachs ont perçu pour 20 millions de dollars avec la vente d’actions qui avaient été « verrouillées » depuis ces trois dernières années (les neuf bénéficiaires privilégiés ont également reçu 27 millions de dollars supplémentaires sous formes d’actions qu’ils n’ont pas immédiatement vendues).
Reuters explique : « ce mouvement a débuté en 2009 ; les banques de Wall Street se sont mises à basculer une part plus importante de leurs primes dans des actions que les dirigeants sont tenus de garder pendant plusieurs années. L’objectif est d’essayer d’aligner ainsi les primes avec la performance long terme ».
Mais il s’avère qu' »aligner les primes » est plus difficile qu’il n’y paraît, en particulier si les dirigeants s’opposent à l’idée d’aligner leurs primes avec les actionnaires ordinaires. Ainsi, sous la nouvelle ère des « primes alignées » chez Goldman, les hauts dirigeants ont toujours trouvé un moyen de s’enrichir aux dépens des actionnaires. Les seuls actionnaires à profiter d’un alignement des primes étaient eux-mêmes.
Les responsables de Goldman ont consacré 21 milliards de dollars du capital des actionnaires à acheter des actions GS sur le marché au prix moyen de 171 $ l’action. Aujourd’hui, l’action se vend à 111 $. Par conséquent, en se basant sur les valeurs du marché, « l’investissement » dans le rachat de l’action de Goldman a produit une perte d’environ 7,3 milliards de dollars pour les actionnaires — soit plus que le bénéfice net total de l’entreprise au cours des cinq derniers trimestres ! C’est là la mauvaise nouvelle. La bonne nouvelle est que ces achats d’actions ont permis de soutenir le prix de l’action afin que les neuf plus hauts salaires de Goldman puissent vendre leurs actions pour 20 millions de dollars.
Peut-être que l’entreprise aurait pu identifier une meilleure opportunité d’investissement au cours des trois dernières années… Plutôt que ses propres actions, elle aurait pu acheter par exemple des bons du Trésor ou un fonds indiciel sur le S&P 500 — qui ont augmenté alors que l’action Goldman a chuté.
Le directeur financier de Goldman, David Viniar, n’est pas d’accord. Il y a deux semaines, alors qu’il abordait le sujet du rachat d’actions Goldman en 2011, il déclarait être « relativement certain qu’à un certain point, nous allons regretter de ne pas en avoir racheté plus ».
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L’Etat-Providence a signé son propre arrêt de mort ! A présent, c’est chacun pour soi
Mais dans cette nouvelle donne, une poignée de Français pourrait être jusqu’à quatre fois plus riche d’ici deux ans.
Comment en faire partie ? Il suffit de suivre le guide…
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Sans aucun doute ! Viniar détient encore plus d’un million d’actions GS ! Et le PDG de Goldman, Blankfein, en détient plus de deux millions. « Aha ! » diraient les défenseurs de Goldman. « Vous voyez, leurs gains sont bien alignés avec ceux des actionnaires ».
Nous répondrions alors d’y réfléchir à deux fois et dirions : « si ce groupe d’initiés ne détenait pas autant d’actions Goldman, il ne claquerait sans doute pas une aussi grande part du capital de ses actionnaires à en acheter ». Mais ces initiés en particulier ont démontré à maintes reprises qu’ils dilapideront le capital des actionnaires pour payer pratiquement n’importe quel prix pour GS, alors qu’eux-mêmes, pour leur propre compte, se débarrasseront de leurs actions GS à pratiquement n’importe quel prix.
▪ Il ne devrait pas y avoir d’écart entre les intérêts des actionnaires et ceux des initiés
Si les gains étaient réellement alignés, jamais on n’aurait observé un tel écart entre ce que l’actionnaire paie pour son action et ce que l’initié souhaite recevoir pour son action. Si l’action est « à acheter » pour les actionnaires à 171 $ l’action, alors elle est également « à acheter » pour Lloyd Blankfein et David Viniar, au même prix ou à n’importe quel prix inférieur. Mais les trois dernières fois que ces types se sont massivement débarrassés de leurs actions — le 11 août 2010, le 25 janvier 2011 et la semaine dernière — ils ont réalisé un prix moyen par action de150 $, 162 $ et 107 $.
D’un autre côté, si l’action est « à vendre » à 107 $ pour les initiés, pourquoi l’entreprise a-t-elle alors dépensé six milliards de dollars en 2011 pour payer 128 $ par action ?
Dernier fait étrange à propos du rachat massif par Goldman de ses actions en 2012 : elles ont eu lieu au beau milieu d’une période de forte volatilité et de forte incertitude sur les marchés — une période au cours de laquelle la Réserve fédérale demandait à toutes les banques de soutenir leur bilan.
« Selon le Comprehensive Capital Analysis and Review (Examen et analyse complets du capital) de la Fed », explique Bloomberg News, « les prêteurs américains doivent prouver qu’ils ont assez de capitaux pour résister à une ‘sévère’ récession aux Etats-Unis avant de pouvoir augmenter leurs dividendes ou racheter des actions ».
Cependant, malgré cette obligation, Goldman a continué à malmener son précieux capital pour des rachats de ses propres actions. Ce processus a contribué en une érosion constante de son ratio Tier 1 depuis début 2010.
Même si le les fonds propres de base de Goldman restent en relative bonne santé, ils vont dans la mauvaise direction. Au cours des deux dernières années, la plupart des grandes institutions financières ont augmenté leur capital Tier 1 — c’est-à-dire ont renforcé leur bilan. Mais pas Goldman. En fait, pour la fin de l’exercice 2011, le capital Tier 1 de Goldman — à 13,8% — a chuté pour atteindre presque celui de Citigroup — à 13,6%.
Un ratio de solvabilité de base de 13,8% serait très bien dans la plupart des environnements de marché mais il n’est guère résistant aux catastrophes. Pour comparaison, le ratio Tier 1 de Goldman était de 11,6% à la veille de la crise du crédit de 2008. Ce capital tampon « conservateur » aurait envoyé Goldman à la faillite au cours de la crise sans le capital Tier 1 illimité du Trésor américain.
Lorsqu’on lui a demandé comment la banque était capable de dépenser pour des rachats beaucoup plus qu’elle ne gagnait, David Viniar, directeur financier de Goldman, a expliqué : « nous présentons ce que nous voulons faire et la Fed nous dit oui ou non ».
Selon toute apparence, ce processus a toujours fonctionné à l’envers : la Fed dit à Goldman ce qu’elle veut qu’elle fasse puis Goldman dit oui ou non… généralement oui… tant que les activités de marché de Goldman restent en bonne position.
Le marché boursier US peut être « à acheter » comme le prédit O’Neill. Mais Goldman est « à vendre »… jusqu’au jour où la banque disparaîtra complètement.