L’horizon commence enfin à s’éclaircir pour la compagnie minière brésilienne Vale S.A. (NYSE: VALE).
Les actionnaires de l’entreprise, qui souffrent depuis bien longtemps, aimeraient sans doute pouvoir oublier le passé récent. Des marchés baissiers simultanés dans les cinq principales matières premières que produit Vale ont fait passer les comptes de résultat de l’entreprise du noir au rouge… et ont provoqué l’effondrement de son titre.
De son plus haut en 2011 à 36,45 dollars à son plus bas en 2016 à 2,13 dollars, le prix de l’action Vale a enregistré une chute catastrophique de 94% de sa valeur de marché.
C’était une valorisation correspondant à la faillite de l’entreprise.
Mais les conditions se sont bien améliorées au cours des derniers mois et l’action a réagi en remontant à son niveau actuel de 8,21 dollars, mais c’est encore 75% en dessous de son plus haut de 2011 !
Pour comprendre ce qui commence à aller bien pour Vale, il faut savoir ce qui s’est mal passé.
Vale est le premier producteur au monde de minerai de fer et de granulés de minerai de fer – des matériaux essentiels à la fabrication de l’acier. L’entreprise produit également du nickel, du charbon, du cuivre et du manganèse.
Or le prix de chacune de ces matières premières a reculé cette année de plus de la moitié par rapport aux plus hauts de 2011 :
- Nickel : -73%
- Cuivre : -56%
- Charbon : -63%
- Minerai de fer : -69%
- Manganèse : -52%.
En ce moment, les prix de ces cinq matières premières rebondissent.
Résultat : la santé financière de Vale s’améliore. Sa trésorerie est en hausse et la charge de sa dette diminue.
La société s’attend à ce que cette tendance se poursuive, comme elle l’a déclaré il y a deux semaines lors d’une conférence destinée aux investisseurs à New York.
A cette occasion, la présentation de Vale était judicieusement intitulée « Le retour d’un leader ».
Mais ce retour n’est pas encore acté. Ces deux dernières années, Vale a fortement réduit la charge de sa dette et commence à peine à faire des bénéfices.
Les estimations du consensus concernant les bénéfices pour l’année prochaine sont de 0,49 dollar par action, ce qui signifie que le titre se négocie à 17 fois les bénéfices.
En surface, ce n’est pas une valorisation très avantageuse. Mais ces bénéfices pourraient fortement augmenter si les prix des principales matières premières de Vale continuent de monter.
Les risques sont à la hausse, comme disent les analystes de Wall Street.
Un exemple de « risque à la hausse » qui pourrait bénéficier à Vale est l’ambition du président-élu Donald Trump d’améliorer les infrastructures des Etats-Unis.
Vale étant un producteur du type de métaux qui entrent dans la construction de ponts, de bâtiments, de rails et de réseaux de services publics, son titre fait partie de ceux qui ont profité d’un « rebond Trump » à la suite de l’élection.
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Mais même si le programme d’investissements dans les infrastructures du président-élu Trump ne se déroule pas de façon aussi spectaculaire (ou aussi rapide) qu’il le voudrait, le reste du monde continuera à construire des ponts, des immeubles et des infrastructures publiques… comme il l’a toujours fait. Vale fournira les matières premières.
Le retour de Vale est du solide, et l’entreprise est bien placée pour tirer bénéfice de la hausse des cours du prix du minerai de fer et des autres matières premières qu’elle produit.