** "Je vais vous parler du réchauffement planétaire comme vous n’en avez jamais entendu parler — je vais vous parler de preuves". C’est par ces mots que Dennis Avery commençait une récente conférence. Avery a co-signé, avec Fred Singer, un nouveau livre fascinant appelé Unstoppable Global Warning : Every 1 500 Years ["Un réchauffement planétaire impossible à arrêter : tous les 1 500 ans", ndlr.]
– Les auteurs vont à l’encontre de l’idée selon laquelle la planète se réchauffe en majeure partie à cause des émissions humaines de dioxyde de carbone — qui, selon les auteurs, ne représentent que 3,5% du dioxyde rejeté dans les airs. Ils présentent des arguments basés sur les travaux de plusieurs chercheurs qualifiés, et montrant un cycle climatique de long terme. Ils écrivent : "le public est littéralement ignorant du fait que le cycle de 1 500 ans offre la seule explication du réchauffement planétaire actuel qui soit soutenue par des preuves physiques".
– Regardons par exemple ce qu’ont vécu les Vikings il y a quelques siècles de ça…
– Vers la fin du 10ème siècle, les Vikings ont navigué vers l’ouest, depuis l’Islande, dans leurs célèbres drakkars. Ils ne tardèrent pas à accoster sur une vaste île inhabitée. Ses eaux fraîches regorgeaient de poissons et de phoques. De l’herbe verte couvrait ses rivages. Les Vikings l’appelèrent Groenland — le pays vert.
– Les Vikings ne tardèrent pas à s’installer. Ils élevèrent moutons et bétails… cultivèrent des légumes… et échangèrent des peaux de phoques et des cordes faites de peau de morse pour obtenir du bois et d’autres choses dont ils avaient besoin. La colonie prospéra. En l’an 1100, plus de 3 000 personnes vivaient au Groenland. On comptait 12 églises — et même un évêque.
– Les Vikings, même s’ils ne le savaient pas, profitaient d’un réchauffement planétaire médiéval. Durant 400 ans, les températures du nord de l’Europe furent 2° plus élevées que ce qu’elles étaient auparavant. Malheureusement pour les Vikings, un petit âge de glace ne tarda à suivre cette période de réchauffement : il dura 500 ans.
– A mesure que ce nouvel âge de glace s’installait, la glace s’étendit autour des rives du Groenland. Les navires de ravitaillement commencèrent à avoir du mal à rejoindre la côte. Les hivers rallongèrent — tandis que les étés raccourcissaient. Les tempêtes devinrent plus violentes. Les Vikings ne purent plus cultiver comme ils le faisaient. A bout, ils durent se résoudre à manger leurs dernières vaches à lait. Les Inuits vinrent du nord, par les glaces. Des luttes éclatèrent pour les quelques phoques restants.
– En 1410, le dernier navire de ravitaillement brava les glaces. Peu après, les colons périrent. Le Danemark reconnut le Groenland en 1721 — plus de 300 ans plus tard — après que ce petit âge de glace soit passé.
** L’expérience Viking montre que les températures terrestres ont fluctué sur quelques centaines d’années. Les Vikings ne sont pas les seuls ; des civilisations antérieures nous fournissent d’autres preuves. Les Romains ont enregistré une période de réchauffement entre 200 av. J.C. et 600 ap. J.C.. On faisait pousser du raisin en Grande-Bretagne et en Europe du Nord.
– Les preuves s’accumulent de toutes parts. Des prélèvements glaciaires nous donnent l’histoire du climat sur 900 000 ans. Les sédiments au fond des mers, les stalagmites, les anneaux des arbres, le pollen fossilisé — tous indiquent un cycle de réchauffement/refroidissement durant environ 1 500 ans, et qui existe depuis près d’un million d’années.
– "La Terre se réchauffe et refroidit continuellement", notent les auteurs.
– "Ce cycle est indéniable, ancien, souvent brutal, et à l’échelle planétaire. On ne peut pas l’arrêter". Par quoi est-il causé ? Par de petits changements dans les rayonnements solaires. Pour simplifier les choses à l’extrême, un soleil plus faible crée une Terre plus froide. Un soleil plus actif et plus fort réchauffe la planète. Bref, les variations solaires influent sur les températures terrestres.
– Les scientifiques ont trouvé une corrélation de 95% entre le nombre de taches solaires et les températures mondiales. Cela signifie que les deux évoluent en tandem quasiment tout le temps — ce qui constituent un bien meilleur indicateur que les émissions de dioxyde de carbone. En effet, ces dernières n’expliquent pas les longues périodes durant lesquelles les niveaux de dioxyde de carbone ont grimpé alors que la planète refroidissait, ou, à l’inverse, les périodes durant lesquelles la Terre se réchauffait alors que le dioxyde de carbone baissait. La théorie des gaz à effet de serre n’explique de loin pas toutes les variations de température connues de l’histoire terrestre.
– Quoi qu’il en soit, la Terre se réchauffe lentement depuis 1850 environ. Cela aura un impact sur la civilisation humaine — et cet impact pourrait être positif. L’histoire nous apprend que les périodes de réchauffement étaient souvent prospères. Des climats plus chauds au Canada et en Russie aideront à produire de la nourriture. Des saisons de pousse plus longue, moins de gelées, plus de pluies — tout cela sera bon pour l’agriculture.
– Tous les effets du réchauffement ne sont pas bons, cependant. Selon Avery, par exemple, à mesure que les zones de pluies tropicales se déplacent vers le nord, le Canada et la Sibérie deviendront plus humides, tandis que les régions plus au sud s’assécheront. Certains endroits connaîtront plus d’inondations, d’autres plus de sécheresses.
– Enfin, les auteurs soulignent que les véritables craintes devraient concerner le prochain âge de glace, qui est inévitable. Des pays entiers se recouvriront de banquises épaisses de plusieurs centaines de mètres. D’autres subiront des sécheresses de plusieurs dizaines d’années.
– Mais selon Avery et Singer, "tout cela ne se produira peut-être pas avant des millénaires"…
– Quelles idées d’investissement pouvons-nous tirer de la théorie d’Avery et Singer ? Elles sont simples : quasiment tout le monde est d’accord pour dire que la Terre se réchauffe et que le climat devient plus volatil. Le débat fait rage sur les raisons de ce phénomène. En tout cas, si la Terre se réchauffe et si les sécheresses deviennent plus fréquentes, certaines ressources, comme l’eau, devraient devenir de plus en plus précieuses partout dans le monde.