** Votre correspondante part au Japon pour un mois. La nouvelle, annoncée alors que le CAC 40 chutait à pic, a plongé mes collègues dans la perplexité, voire l’incrédulité. "Il n’y aura même plus d’avions, si ça se trouve !", se moquait Philippe Béchade le jour du "vendredi noir".
"Vous êtes sûre ? Vous ne pourrez peut-être pas revenir !", disait mi-sérieux, mi-amusé, l’éditeur du Déclin du Dollar, avec qui je discutais le même jour.
J’avoue préférer la deuxième option…
Mais toute plaisanterie mise à part, ces bribes de dialogue révèlent bien l’état d’esprit qui règne sur les marchés en ce moment : sous un (très) mince vernis de calme civilisé se cache la panique pure et simple. Même si les gouvernements ont "pris les choses en main" pour empêcher l’effondrement total (comme le déplorait Bill Bonner hier), les bourses restent ultra-nerveuses, et les variations de plus de 5% en une journée — à la hausse ou à la baisse — sont en train de devenir le pain quotidien des investisseurs.
Je ne nous vois pas sortis du tunnel avant longtemps, cher lecteur — parce que, comme le soulignait Frédéric Laurent dans le dernier numéro de Vos Finances – La Lettre du Patrimoine, les investisseurs ont désormais de "vrais" soucis à se faire :
"La crise financière est peut-être terminée. Vous vous croyez tiré d’affaire ? Eh bien non. Nous embrayons directement sur une crise économique : la croissance va atteindre son niveau le plus bas depuis 2001. La croissance mondiale pourrait être de seulement 3% en 2009 ! Les USA qui ralentissent, le chômage qui progresse (158 000 demandes supplémentaires en septembre), le marché du crédit exsangue, les robinets taris… la consommation des ménages se fera durement sentir. Conséquences habituelles : les entreprises vont réduire leurs effectifs à cause du ralentissement de la demande et de l’impossibilité de se développer à cause du credit crunch. Il ne faut donc pas s’attendre à une sortie de crise à court terme. Selon des analystes parisiens, la paralysie du marché interbancaire pourrait aussi provoquer des faillites d’entreprises en chaîne".
Frédéric continue : "compte tenu de l’affaiblissement du moteur économique, il va bien falloir que les estimations de bénéfices pour 2008 et 2009 soient revues à la baisse. Ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui. Selon un consensus actuel des analystes, la prévision de croissance des profits des sociétés pour 2008 et 2009 ressort à 6% et 9,4%. C’est là aussi complètement irrationnel dans le cadre de la méga-crise que nous sommes en train de vivre. Il faut un peu redescendre sur terre. Les entreprises commencent à ressentir les signes du ralentissement de l’activité. Les plus touchées seront, à part les banques, les sociétés liées à la construction et l’automobile".
Eh bien, vous savez ce qu’il vous reste à éliminer de votre portefeuille dans les mois qui viennent… et si vous voulez profiter de l’intégralité des recommandations de toute l’équipe de Vos Finances, continuez votre lecture !
Sur ce, cher lecteur, je vous laisse pendant quelques semaines. Durant mon séjour, j’enquêterai sur le pays qui a quasiment inventé la crise financière… et qui nous servira peut-être de modèle économique dans les 10 années à venir (une perspective qui n’est guère réjouissante). Pendant mon absence, c’est Nathalie Boneil qui prend le relais : elle s’occupera de faire "tourner la boutique" contre vents et marées boursiers.
Je vous retrouverai de mon côté dès le samedi 15 novembre (peut-être…). En attendant, je vous souhaite de bons investissements… et des marchés plus sereins.