Alors que Donald Trump temporise sur le dossier ukrainien et retarde toute rencontre avec Vladimir Poutine, certains observateurs – et même quelques dirigeants – semblent y voir une aubaine : la guerre peut durer, les budgets militaires enfler, et le récit de la menace russe prospérer.
Le sommet Trump/Poutine ou Poutine/Trump n’aura pas lieu – ou pas en octobre. On ne sait pas qui a annulé la réunion de Budapest ni pour quelles raisons.
Les Européens s’en félicitent : la guerre en Ukraine peut continuer. Nos leaders politiques et les généraux va-t’en-guerre sur lesquels ils s’appuient vont pouvoir continuer de nous délivrer le narratif de la peur de l’invasion russe d’ici 2030… Non, c’est trop loin : il faut s’y préparer comme si elle devait avoir lieu demain matin.
Des manuels de survie vont nous être adressés ; les habitants des pays scandinaves les ont déjà reçus : stockez une semaine de vivres et d’eau douce, des piles, des couvertures de survie, des pastilles d’iode, etc.
Manquent tout de même des indications concernant la profondeur optimale (-100 ou -150 m) où construire son abri pour échapper à une frappe directe de missile hypersonique ou à l’explosion d’une ogive de 300 kilotonnes (munition standard de la dissuasion française… les Russes se vantent de posséder des armes cinquante fois plus puissantes).
Les échos qui nous parviennent de la Maison-Blanche sont parcellaires : Trump lâche quelques phrases sibyllines, peut-être pleines de sous-entendus à l’attention des initiés – ou alors nous fait-il du Trump, c’est-à-dire brasser de l’air, brouiller les pistes en mixant quelques éléments concrets et une « réalité alternative de son invention » où il s’attribue le beau rôle… ou tente-t-il de s’adapter à une situation très mouvante, semée d’embûches, de trahisons, de coups fourrés ?
Pour l’heure, on ne sait pas qui a annulé la réunion de Budapest ni pour quelles raisons.
Il y a des rumeurs qui circulent, y compris les plus « improbables » (bannissez ce terme de votre vocabulaire : rien ne l’est depuis 2014 et le coup d’Etat du Maïdan), et l’une d’entre elles serait que le MI6 britannique (mais oui, l’agence dont sont issus les 007) pourrait organiser une tentative d’assassinat contre Vladimir Poutine à Budapest.
A côté de l’assassinat du duc François-Ferdinand, qui avait enclenché la Première Guerre mondiale, ce serait l’assurance d’une apocalypse nucléaire sous dix jours : Londres serait la première rasée, mais l’article 5 de la charte de l’OTAN étant ce qu’il est, il n’y aurait pas beaucoup de survivants aux Etats-Unis pour fêter Thanksgiving le 27 novembre prochain.
Le bon côté des choses, c’est que les problèmes de surendettement planétaires seraient résolus : plus aucun banquier pour réclamer son dû.
Le risque de réchauffement climatique serait définitivement écarté – sans interdire les moteurs thermiques d’ici 2035, sans renoncer à consommer des bovins qui émettent du méthane, sans augmenter drastiquement la surtaxe carbone sur les billets d’avion et infliger un malus écologique massif sur les véhicules d’occasion de plus de 1 700 kg : place à un hiver nucléaire de plusieurs siècles, voire millénaire.
Et une autre possibilité, c’est que Zelensky obtienne la prolongation de trois mois de la loi martiale, ce qui empêche toute élection et l’émergence de successeurs capables de garantir les clauses d’un traité de paix.
Les Russes, ne voulant pas signer d’accord de paix avec un président illégitime pour des raisons juridiques évidentes, auraient décidé de reporter la rencontre.
Et plus l’horloge tourne, plus l’armée russe gagne de terrain : elle avance sur toutes les zones de la ligne de front, et deux zones stratégiques – notamment la ville de Pokrovsk – sont sur le point de tomber entre ses mains.
L’Ukraine continue cependant de marquer des points via des frappes sur des installations pétrolières russes… mais elles entraînent des ripostes sous forme d’attaques massives de drones sur des infrastructures énergétiques comme les centrales électriques et les postes de haute tension, afin de plonger les villes dans le noir et de priver les Ukrainiens de chauffage alors que l’hiver se rapproche.
Comble du cynisme : des porte-parole de la présidence ukrainienne (en sursis politique) estiment que passer encore deux ou trois hivers sans chauffage, cela vaut le coup si cela permet d’intégrer l’UE… et l’OTAN.
Les marchands d’armes occidentaux se frottent par avance les mains, notamment ceux qui étaient assez proches de Boris Johnson pour le « convaincre » (contre rétribution ?) d’aller torpiller le plan de paix de début avril 2022 à Istanbul.
Combien de millions de morts sont-ils considérés comme acceptables aux yeux de l’entourage de Zelensky pour une issue « européenne » des plus incertaines ?