Vous vous en rappellerez peut-être : les actions ont baissé début 2016. Puis les investisseurs ont repris du poil de la bête une fois que les banques centrales se sont mises au travail — bidouillant les marchés du crédit à leur avantage.
La Fed a juré de repousser toute « normalisation » à plus tard cette année. Les banques centrales d’Europe, du Japon et de la Chine ont pris des mesures plus hardies et plus imprudentes… la Banque du Japon suivant certaines banques européennes en mode « taux négatifs ».
A présent, si l’on en croit la presse financière, les investisseurs commencent à se faire du souci : en fait, il semblerait que les banques centrales ne sont pas très efficaces.
Sur ce dernier point, ils ont raison ; les banques centrales ont leurs limites. Ce sont elles qui ont fait de la situation ce qu’elle est — à présent, elles ne peuvent que l’aggraver.
Comment ? Avec une nouvelle dose de ce qui a provoqué les problèmes : tout ce que les banques centrales peuvent faire, c’est ajouter de la dette à un monde qui en est déjà submergé.
C’est toujours la même histoire
Si quelqu’un connaît une version différente du déroulement de cette histoire, nous aimerions l’entendre. En dépit de toutes les réflexions, suppositions et questions, c’est toujours la même histoire : la dette s’accumule ; les débiteurs ne peuvent pas payer ; ils font faillite. Cela arrive tout le temps.
Dans une économie saine — avec une véritable devise et un système bancaire honnête — les gens font des erreurs |
Dans une économie saine — avec une véritable devise et un système bancaire honnête — les gens font des erreurs. Ils se retrouvent sur la paille. Les faillites sont absorbées et gérées. Les actifs sont mis en vente. Des investisseurs et des entrepreneurs les rachètent… et en font meilleur usage.
Le système nettoie les erreurs… prenant l’argent des « mains faibles » pour le confier à une gestion plus vigoureuse et plus compétente. Sauf qu’actuellement, le système tout entier est mal géré.
Grâce à l’argent basé sur le crédit — et à la guidance des banques centrales modernes — les flux normaux du marché du crédit sont devenus de dangereux raz-de-marée… soulevant les actifs jusqu’à des niveaux délirants… avant de les écraser sur les durs rochers de la vraie vie.
Aux Etats-Unis, les taux de pertes sur les prêts étudiants et les prêts aux entreprises augmentent déjà. Quand les choses vont mal, les investisseurs en obligations d’entreprises perdent en moyenne 70% de leur mise lorsqu’un emprunteur fait faillite. Dans le cycle actuel, ce chiffre pourrait être plus proche des 80%, selon des stratégistes de Bank of America. Ces pertes seraient les pires depuis des décennies…
La masse monétaire se contracte
Mais il y a pire : le système présente une « erreur fatale ».
Nous parlons là d’une pénurie de monnaie physique. Selon nous, l’économie se retrouverait rapidement à court d’espèces. Les distributeurs de billets fermeraient. Le système tout entier tomberait en panne. Et ce n’est pas tout…
Nous sommes encore en train de réfléchir à la question, mais ceci semble être l’une des nuances les plus intrigantes de cette histoire de fous. Voyez-vous, le crédit a une particularité que la véritable monnaie n’a pas.
Si je vous prête une pièce d’un euro, vous aurez cette pièce à dépenser — moi non. Ensuite, lorsque vous rembourserez, j’aurai un euro à dépenser et vous non. Dans un cas comme dans l’autre, la masse monétaire est inchangée.
Lorsque les banques vous prêtent un euro, elles le « fabriquent » à partir de rien, en quelques clics de souris |
Un euro de crédit est différent. Lorsque les banques vous prêtent un euro, elles le « fabriquent » à partir de rien, en quelques clics de souris. L’euro que vous avez à dépenser n’existait pas auparavant. Jusque-là, tout va bien. Mais lorsque vous le remboursez, que se passe-t-il ?
Il disparaît comme si… eh bien… comme s’il n’avait jamais existé. La masse monétaire se contracte.
Nous devrions dire « même si vous remboursez, la masse monétaire se contracte ». Parce que l’argent disparaît d’autres manières.
Les taux négatifs, par exemple, poussent les gens à accumuler du cash, voire à augmenter leur épargne bancaire, comme c’est le cas au Japon. Quoi qu’il en soit, l’argent disparaît de la circulation… réduisant la « vélocité de la devise »… et faisant chuter la masse monétaire disponible. Les dépenses baissent, elles n’augmentent pas.
L’effet est l’exact contraire de ce que promettent les autorités.
A nouveau, nous voyons la preuve que quelque chose ne fonctionne pas — ni pour Janet Yellen ni pour aucun de ses amis banquiers centraux dans le monde.
Leurs ruses ne fonctionnent plus. Elles ne font qu’augmenter encore la hauteur du raz-de-marée.