"Permettez-moi de souligner l’ironie de la situation", a déclaré Guido Mantegna, ministre des finances brésilien, aux journalistes lors d’un récent pow-wow mondial… "Des pays qui étaient des références en termes de bonne gouvernance, de modèles et de codes pour le système financier" sont désormais des nations où les problèmes menacent de couler la prospérité mondiale. Mais qui donc pouvait-il avoir en tête ? Pas les Etats-Unis, tout de même… le pays qui, depuis 20 ans, pointe un doigt réprobateur sur toutes les économies boiteuses de la planète ?
Argentine
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Acheter le Dow, c’est parier sur une classe d’actifs toute entière — les grandes valeurs. Vont-elles monter, vont-elles baisser… nous n’en savons rien. Mais si nous avons envie de jouer, nous irons au casino ; là-bas, au moins, il y a de quoi boire — et des jolies filles à regarder. Investir dans une action bien précise, c’est complètement différent. On peut toujours trouver une ou deux valeurs raisonnables — même dans un marché surévalué. Si vous faites vos devoirs — comme Warren Buffett, par exemple — vous ferez un investissement. Nous laissons aux autres le soin d’effectuer les travaux de force. A la Chronique Agora, nous nous contentons de montrer du doigt… et de rire.
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"Cet endroit va connaître un boom, je peux le sentir", a déclaré notre vieil ami Doug Casey lors du dîner hier soir. "Cet endroit", c’est l’Argentine. Nous dînions au Puerto Madero — un quartier de Buenos Aires où les quais et les hangars, au bord de l’eau, ont été rénovés pour devenir des restaurants et des lofts luxueux. Nous avons regardé de l’autre côté de l’eau, où nous apercevions les néons de diverses grandes entreprises… et les immeubles de verre et d’acier qui abritent leurs bureaux.
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En dépit des problèmes de l’immobilier, la plupart des Américains se sentent plutôt gras et insolents. Le niveau de vie — selon les standards actuels, du moins — a grimpé en flèche ces 30 dernières années. En 1950, une nouvelle maison faisait en moyenne 102m2. A présent, elle atteint en moyenne plus de 220m2 — alors que les familles sont beaucoup plus petites. Dans les années 50, la famille typique n’avait qu’une seule voiture. A présent, les garages en sont pleins. Et bien entendu, il y a également la clim’, des jacuzzis, des télévisions grand écran et tous les autres gadgets de la vie moderne.
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La chute du dollar n’est pas là simplement pour amuser les spéculateurs. Le dollar, c’est la devise dans laquelle quasiment tous les espoirs et les rêves des Américains sont calibrés. Si une maison vaut 300 000 $… ces 300 000 morceaux de papier peuvent représenter toute une vie d’efforts passés… ainsi que tous les espoirs de repos futur. Retraites, assurances-vie, portefeuilles boursiers, obligations… Tout ce que les Américains gagnent et tout ce qu’ils dépensent — quasiment tout est en dollars.
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C’est la fin du monde tel que nous le connaissons… et tout va bien ! L’Inde est en plein boom. La Chine est en plein boom. Les dernières nouvelles de l’Empire du Milieu montrent que son excédent commercial grimpe au taux annuel de 56%. Même l’Argentine est en plein boom. Depuis cinq ans, son économie se développe trois fois plus rapidement que le modèle US.
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Nous passons des journées agréables à Buenos Aires, à bavarder avec de vieux amis. Les Américains sont heureux, ici ; l’Argentine est l’un des rares pays où le dollar ne baisse pas. Vous allez au restaurant et vous êtes agréablement surpris, plutôt que déprimé, comme vous pouvez l’être à Londres ou Paris. Comment se fait-il que le dollar et le peso aillent de concert ? C’est en partie parce que le gouvernement Kirchner contrôle le taux de change peso/dollar — en essayant de maintenir le dollar aux environs des 3,15 pesos. Et en partie parce qu’au nord du Rio Grande et au sud du Rio Plata, les deux gouvernements détruisent leurs devises à peu près au même rythme.
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Il y a trois types d’économies, selon les économistes locaux. Les économies développées. Les économies non développées. Et l’Argentine. Plus de détails ci-dessous… Une bonne question : quand les Asiatiques se lasseront-ils de financer les 800 milliards de dollars de déficit courant annuel des Etats-Unis ? Bien entendu, nous ne connaissons pas la réponse. D’après les preuves, ils devraient déjà en être arrivés là. Mais les Asiatiques ont acheté des investissements libellés en dollars US pour deux raisons. D’abord, parce que ces investissements étaient sûrs. Ils constituaient un bon "garage" où ranger leur "surplus d’épargne". Les Asiatiques pensaient qu’ils n’auraient plus à s’en soucier.