▪ Pour ceux qui nous rejoignent, je vous rappelle mes trois scénarios (vous pourrez retrouver les analyses complètes en cliquant sur les liens). Je pondère à 10% la probabilité de mon scénario 1 (consolidation 2 400/2 800 points) ; à 30% mon scénario 2 (rebond dans la zone des 4 000 à horizon 12 mois) et, malheureusement, à 60% mon scénario 3 (fin du marché actions et retour dans la zone 1 500/1 800 points).
▪ Comment et quand agir ?
Pour les traders à horizon journalier ou même mensuel, tout ceci doit sûrement ressembler à de l’économie-fiction et je dois avouer que je ne peux pas grand-chose pour vous. Pour les investisseurs de moyen/long terme, c’est tout autre chose. On me demande souvent s’il faut vendre. Pas facile de répondre à cette question car tout dépend de votre horizon d’investissement, de votre situation financière, de vos besoins de liquidité et de vos projets.
Ne vous allégez naturellement pas à n’importe quel prix… mais pensez-y et profitez d’un large rebond technique à la faveur de nouvelles faussement optimistes : une statistique américaine (qui, comme l’hirondelle, ne fera pas le printemps), un engagement des banquiers centraux en termes d’allocation « illimitée » de liquidité (comme lors de l’action coordonnée des banques centrales du 15 septembre quand elles ont annoncé l’injection de liquidités en dollar), ou par exemple, un engagement apparemment unitaire des politiques européens sur le devenir de la Zone euro, ou encore des statistiques chinoises infirmant le ralentissement économique.
Toutes ces prétendues bonnes nouvelles feront remonter les marchés, et vous devriez en profiter pour vendre.
▪ D’un point de vue technique, quel rebond envisager ?
Avec un plus haut 2011 à 4 169 points et un plus bas 2011 à 2 693, on peut déduire les fameux points Fibonacci de retracement suivants pour objectifs :
– 23,6% de retracement de cette baisse 4 169/2 693 nous indique un objectif de 3 041 points ;
– 38,2% de retracement correspond à un rebond sur un niveau de 3 256 points ;
– enfin 50% de retracement correspond à un niveau de 3 431 points.
On va donc considérer la zone 3 050/3 250 points comme une zone propice à des allégements opportunistes si nécessaire.
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Jusqu’au 21 octobre…
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Il suffit de continuer votre lecture…
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Je sais que si le scénario catastrophe 3 survenait, comme d’habitude, tout le monde — analystes, économistes, politiques — s’empresserait de trouver des explications a posteriori sur cette poursuite de la crise des marchés financiers. Comme ils l’ont fait cet été alors même qu’ils n’avaient rien vu venir.
L’enseignement majeur à retirer de ces situations reste la persistance de l’incapacité de tous ces spécialistes à anticiper les crises ou, tout du moins, les turbulences, les ruptures et autres instabilités.
Peut-être parce que ces spécialistes en tout genre ne le veulent pas (il est tellement plus réconfortant de se complaire dans une espèce de consensus mou). Peut-être aussi parce qu’il y a un déficit de compréhension du fonctionnement des réactions des marchés par les politiques : complexité des techniques financières ; multiplicité d’acteurs aux intérêts divergents ; horizons temps différents ; coexistence entre analyses fondamentale et technique…
▪ Que devez-vous faire en période de crise prolongée
Vous me direz que si l’on anticipe toujours le pire, à savoir les crises, guerres et révoltes, on ne fait plus rien sur les marchés… Il faut pourtant reconnaître qu’il y a le monde tel qu’il est et le monde tel qu’on voudrait qu’il soit. Que vous soyez trader ou investisseur, vous devez savoir vivre dans le monde tel qu’il est et non dans celui tel qu’il est probable qu’il soit.
Cela ne veut pas dire que vous devez être en dehors des marchés. Cela veut dire que vous devez être suffisamment diversifié, sélectif dans votre stock ou bond picking, défensif en surpondérant les vraies valeurs refuges non surévaluées et surtout décorrélées autant que faire se peut.
Attention, évitez les fausses décorrélations qui n’existent finalement que lorsque les marchés sont calmes et qui s’avèrent être désastreuses quand les crises apparaissent (comme par hasard ce qui était « statistiquement décorrélé » retrouve brutalement une corrélation en période de stress). Tous ceux qui gèrent des portefeuilles prétendument diversifiés savent de quoi je parle…
Privilégiez toujours des supports d’investissement (quelles que soient vos anticipations et quelle que soit la classe d’actifs) très liquides ; recherchez la simplicité et la transparence (attention donc aux arbitrages complexes basés sur des modèles statistiques qui volent en éclats lorsque les marchés connaissent de graves perturbations).
Ces conseils de bon sens vous protégeront de l’irrationalité des marchés, des conséquences de ventes forcées sur la valeur de certains actifs et du mimétisme.
Première parution dans le Billet du Trader du 17/10/2011.