Les « Sept fantastiques » (Magnificent Seven) nous entraînent dans l’ère du numérique, pour le meilleur et pour le pire…
« L’IA peut-elle nous rendre meilleurs ? Faire de nous de meilleurs humains ? » – Bloomberg.
L’un des choses les plus remarquables de cette période tout aussi remarquable de notre Histoire est la valeur stupéfiante des actions de « l’ère de la tech ».
Ces valeurs, que l’on surnomme les Sept fantastiques (ou Magnificent Seven), valent bien plus que les grands noms de l’industrie. La Ford Motor Company, par exemple, a été fondée il y a 121 ans. Elle a fourni des millions de roues à des millions de personnes. Aujourd’hui, la compagnie vaut moins de 50 Mds$. Comparez cela à Apple, qui vaut 3 000 Mds$ actuellement, soit 60 fois plus que Ford. Et pourtant, à quoi préférerions-nous renoncer : à notre téléphone portable ou à notre pick-up F-150 ? Lequel a le plus de valeur ?
Grâce au succès des Sept fantastiques (Amazon, Microsoft, Netflix, Nvidia, Alphabet, Meta et Tesla), la valeur de l’ensemble du marché boursier atteint un niveau record.
« Le nouveau pétrole »
La semaine dernière, Meta a franchi la barre des 1 000 Mds$ de capitalisation boursière, ce qui place l’ensemble des Sept fantastiques – à l’exception de Tesla – au-dessus du seuil des 1 000 Mds$ pour une valeur totale dépassant les 13 000 Mds$. Pauvre Tesla, impossible pour elle de suivre cette tendance : ses recettes n’ont augmenté que de 3,5% l’année dernière, le titre a subi une baisse de 13% la semaine dernière.
Les semi-conducteurs sont « le nouveau pétrole », dit-on. Ils alimentent cette nouvelle économie de l’information, en faisant circuler des bits et des octets de données à des vitesses vertigineuses. Mais on sait ce qu’a fait le pétrole : il a servi de carburant à nos voitures, nos avions, nos usines et nos tracteurs. Il chauffe nos maisons et augmente tellement la productivité qu’il a permis à des milliards de personnes de vivre – qui plus est dans l’abondance.
En revanche, que nous a apporté la révolution numérique ces derniers temps ? Elle nous distrait, nous induits en erreur, nous dérange… Elle remplit nos têtes de mensonges, de désillusions et de mythes, tout en encombrant nos vies d’objets chronophages. Pour chaque information utile, il y a au moins une information erronée qui vient la contrebalancer. Et pour chaque information utile, il y a des dizaines d’appâts à clics… et des centaines d’opinions émises par des crétins qu’Internet a élevés au rang d’influenceurs.
La question du jour : est-ce que l’informatique vaut vraiment le coût ?
Une période remarquable
Par rapport au pétrole, les semi-conducteurs ont été les grands gagnants, leur ETF ayant progressé de 825% au cours des dix dernières années, contre 37% pour l’ETF de l’énergie (XLE).
Jusqu’à présent, les Sept fantastiques sont les actions « à décision unique » de cette période remarquable. Vous les achetez et vous comptez sur elles pour vous enrichir.
MarketWatch rapporte :
« Les grandes valeurs technologiques ont repris la tête du marché boursier américain, alors que le S&P 500 atteint un nouveau record terminant l’année en beauté, défiant les espoirs de Wall Street d’une reprise plus généralisée.
Depuis le début de 2024, ceux qu’on appelle les Sept fantastiques ont combiné un gain 540,7 Mds$ en capitalisation boursière, contre 802,5 Mds$ pour le S&P 500 jusqu’à la clôture de mardi, selon Dow Jones Market Data. Certains membres du groupe, dont Nvidia, société de haut-vol devenue la chouchoute dans le domaine de l’IA, ont vu leurs parts s’accroître de plus de 25%. »
Le monde réel
Whoa ! Ces sept actions valent une moitié d’un millier de milliards de dollars de plus qu’il y a moins d’un mois. Comment est-ce possible ? Qu’est-ce qui a fait qu’elles valent autant, d’abord ? Et comment se fait-il qu’elles valent tellement plus maintenant ? Et regardez ce qu’elles font à l’ensemble du marché boursier. Un investisseur lambda, qui aurait probablement au moins l’une d’entre-elles dans son portefeuille, aurait dû remarquer un gain de 17% (selon le S&P 500) depuis le début de l’année.
Tout cela s’est produit, rappelons-le, dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, de baisse de la masse monétaire et de crainte d’une récession imminente. Alors, que s’est-il passé ?
Est-ce une autre nouvelle ère ? Avons-nous tort d’utiliser les valeurs industrielles du Dow comme métrique ? Est-ce une erreur d’essayer de tirer des leçons de l’économie d’antan, basée sur l’énergie, la production industrielle et les taux d’intérêt ? Peut-être que l’énergie et la production sont obsolètes… Et peut-être que Tesla, bien ancrée dans le monde réel, est en fait une « entreprise industrielle » à l’ancienne, habillée de gadgets électroniques ?
Nous reviendrons sur ces questions dans un prochain article.
Notre objectif principal est d’éviter la grosse perte. Mais où se trouve vraiment le risque d’une grosse perte aujourd’hui ?