▪ A la surprise générale, le "non" gagne du terrain en Ecosse. Du côté continental du Channel, les supputations vont bon train. Les spéculateurs s’agitent, la livre baisse. Si l’Ecosse devenait indépendante, rentrerait-elle dans l’euro ?
L’Euroland restant empêtré dans ses difficultés, le référendum écossais pourrait causer des réactions en chaîne anti-euro, notamment en France. Notre pays — très affaibli, miné par les scandales politiques et par des finances publiques désastreuses — est mûr. Tout est en place pour la prochaine convulsion… ou révolution.
"Dans les révolutions, il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profitent" |
"Dans les révolutions, il y a deux sortes de gens : ceux qui les font et ceux qui en profitent" : le livre de Serge Federbusch, Français, Prêts pour votre prochaine révolution ?, s’ouvre sur cette citation de Bonaparte.
La France est ruinée, elle va dans le mur… mais la plupart des Français pensent que depuis le temps que ça dure, cela peut durer encore. C’est d’ailleurs probablement ce que pense aussi leur président, élu sur sa "normalité" pour affronter une époque pourtant hors norme.
L’auteur — énarque et magistrat, donc familier du système — part du principe que bien souvent notre pays a dû s’effondrer avant de pouvoir se réformer ; il remet en perspective ces révolutions ou ces crises et en retrace les points communs qui se dégagent avec la France de 2014. Le fourmillement de blogs anti-langue de bois ne fait-il pas songer aux violents libelles et pamphlets pré révolutionnaires ? Les "bonnets rouges" ne rappellent-ils pas les provinces agitées de 1788 ? Deux tiers des salariés de la plèbe parisienne du 18ème siècle avaient vu leurs conditions de vie se dégrader dans les années qui précédèrent la révolution. La capitale accueillait des miséreux qui avaient fui les campagnes et qui ne survivaient que par le vol ou la charité.
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Une révolution se produit lorsque des opposants qui n’ont rien de commun vont finalement s’allier autour d’un unique objectif partagé : renverser un système trop sclérosé pour être réformable. Longtemps cette union est entravée par le pouvoir en place qui — divisant pour mieux régner — sait accorder des privilèges aux uns et des prébendes aux autres, se créant ainsi de petits groupes de soutien favorable à l’immobilisme et aux avantages acquis. Jusqu’au moment où tout bascule.
Comme à l’aube de toutes les convulsions de 1789, 1815, 1830, 1870, 1940, 1958, la crise financière menace |
▪ Pourquoi ? Comment ?
Les "bonnets rouges" pourraient-il s’allier à des intermittents du spectacle, des "pigeons" ou autres volatiles s’estimant plumés ? Comme à l’aube de toutes les convulsions de 1789, 1815, 1830, 1870, 1940, 1958, la crise financière menace. L’étincelle fédérant tous les mécontentements viendra-t-elle de l’intérieur (attentat fomenté par le FN ou le Front de Gauche, volatiles abattus par erreur, acte de rébellion d’une région rêvant d’une autonomie à l’écossaise)… ou viendra-t-elle de l’extérieur (hausse des taux, choc pétrolier sous l’effet de la baisse de l’euro et de la hausse des taxes, arrivée de Lagarde et de la Troïka haïe) ?
Serge Federbusch connaît parfaitement l’Histoire, les rouages de l’Etat et la mécanique des finances publiques, ce qui rend utile la lecture de son livre. Vous y trouverez des scénarios révolutionnaires possibles en dehors de celui de la fiction de la réforme "structurelle" (un terme de parfaite langue de bois — qu’évite d’ailleurs soigneusement l’auteur du livre — car une réforme est toujours "structurelle" sinon ce n’est pas une réforme digne de ce nom. La réforme structurelle est comme le "noyau dur" : un pléonasme poudre-aux-yeux) qui est aussi plausible que de voir François Hollande se muer en De Gaulle bis ou en Napoléon IV.
L’heure n’est plus aux rustines mais au changement de chambre à air. Il faut un démonte-pneu ; cela ne peut être fait par ceux qui n’ont jamais su fixer les rustines à temps prétextant que l’odeur de la colle indisposait. Vous trouverez dans ce livre quelques indications précieuses pour — non pas profiter de cette révolution, encore moins la fomenter — mais au moins la voir venir, ce qui vous permettra de vous protéger de ses excès. Attention : aucun des scénarios évoqués par l’auteur n’est bon pour l’euro… alors prenez les devants.
1 commentaire
Bonjour, oui la révolution n’est pas loin, et à l’instar de la mondialisation, elle fera le tour de la planète, comme un feu de broussaille que l’on ne peut arrêter ! internet sera l’outil de la propagation. On n’arrête pas l’évolution dirait Darwin ! la réalité c’est que nos actes entrainent des réponses et que nos égoïsmes aveuglent notre jugement et notre humanité. Le seul garde fou qui empêcherai le déclanchement des évènements serai la création d’une sécurité sociale internationale ! L’Europe peut saisir l’ OMC et demander l’obligation” pas de commerce sur la planète sans cotisations sociales ” ainsi l’uniformisation des droits humain sur la planète développera l’ensemble des pays du monde. La mondialisation ne peut se faire qu’avec humanité et non par l’exploitation des peuples !
Patricia Chary