▪ Représentant entre 20 et 25% du PIB mondial, les Etats-Unis sont la plus grande économie au monde. Or la croissance américaine tend vers le zéro (prévisions du FMI : 3% pour 2010, 1,5% pour 2011 et 1,8% pour 2012).
Cet indicateur est le premier à être scruté quand on veut se faire une idée sur l’état de santé d’une économie ; cependant il reste un indicateur très général qui ne permet pas d’avoir une idée précise.
On utilise donc d’autres indices comme, par exemple, le taux d’inflation ou le taux de chômage. Actuellement, l’indicateur pertinent peut être aussi le niveau de la dette publique. En effet, aux Etats-Unis, le ratio dettes publiques sur PIB, autour de 100%, est extrêmement élevé. La dette, tous secteurs confondus, atteint même 352% du PIB, ce qui est beaucoup plus élevé qu’en 1930.
L’indice « US Misery » est la somme du taux d’inflation et du taux de chômage. Avec un taux d’inflation de 3,8% et un taux de chômage de 9,1%, cet indice atteint 12,9%.
Depuis 1950 ce niveau n’a été dépassé que deux fois. La hausse des prix de l’essence et de la nourriture alourdissent les budgets des ménages. Les automobilistes aux Etats-Unis dépenseront, cette année, 491 milliards pour l’essence, soit un record absolu. D’une façon générale, les prix de l’énergie ont augmenté de 18,1% sur les douze derniers mois, tandis que les prix alimentaires ont grimpé de 4,6%.
Le chômage et l’inflation se reflètent aussi dans les données du département américain de l’Agriculture, à travers le nombre de bénéficiaires des coupons alimentaires (food stamps). En juin 2011, ils étaient 45,18 millions d’Américains à bénéficier de ces aides pour subsister contre 26 millions fin 2006.
Fin 2010, 49,90 millions de citoyens américains étaient sans Sécurité sociale, soit 16,3% de la population, dont 7,31 millions d’enfants ou adolescents de moins de 18 ans.
▪ Le US Census Bureau a publié le 13 septembre dernier de nouveaux chiffres sur la pauvreté aux Etats-Unis. Le taux officiel de pauvreté a atteint 15,1% en 2010 contre 14,3% en 2009, soit le plus haut niveau depuis 1993.
En 2010, 46,18 millions d’Américains ont vécu sous le seuil de pauvreté, un niveau jamais atteint depuis le début de cette statistique, il y a 52 ans.
Le revenu annuel moyen des ménages en 2010 n’a été que de 49 455 $, le plus bas niveau depuis 1995. 20% des ménages les plus modestes ont eu, en 2010, un revenu annuel moyen de 11 034 $. En tenant compte de l’inflation, cette catégorie a vu son revenu augmenter de seulement 1,902 $ en 34 ans (depuis 1967).
En revanche, les 5% des ménages les plus aisés ont perçu, en 2010, un revenu réel moyen de 286 686 $. Les revenus de ce groupe, ajusté de l’inflation depuis 1967, ont augmenté de 127 244 $. En 2010, 20% des ménages les plus riches ont capté environ 50,2% de la totalité des revenus, dont 21,3% par les 5% du haut du panier. Par comparaison, 20% des ménages les plus modestes n’ont reçu que 3,3% de tous les revenus.
Conclusion : l’écart des revenus perçus par les ménages américains s’agrandit. Pour les revenus les plus bas, la ZIRP (politique de taux zéro) et le quantitative easing n’ont eu aucun effet.
1 commentaire
Si on remplaçait US par France, qu’est-ce que ça donnerait ? existe-t-il un article comparable sur la France ?
Merci d’avance.