▪ Il est encore temps, cher lecteur, alors je ne vais pas m’en priver : bonne année !
J’espère que pour vous, 2016 sera synonyme de bonne santé, de joie et d’enrichissement… dans tous les domaines !
Afin de commencer dans de bonnes conditions, j’ai fait un petit tour dans notre boîte aux lettres dès mon retour de vacances, histoire de voir s’il y avait des réactions à mon dernier article sur l’argent et les "bonnes causes".
▪ Encore une fois, vous avez été au rendez-vous… avec des opinions bien tranchées. Commençons par J.A. :
"Pour répondre à votre question je ne pense pas que l’argent en soi soit la cause de tous nos malheurs.
Par contre, est-ce justifiable de faire du mal (commettre des actes punissables) dans l’objectif de faire du bien ?
Qu’une grande partie des impôts dans le monde sert à faire la guerre au nom de la démocratie est immoral, scandaleux et honteux.
La production de richesse doit servir essentiellement à la cause de la paix mondiale, l’éradication de la pauvreté, la gratuité de l’enseignement, la préservation de la planète et le bonheur universel.
Permettre la production d’armes pour faire des guerres en quête du pouvoir et des ressources naturelles est mesquin, inhumain et contre-productif. En effet, je pense que nul ne disputerait l’idée que la guerre n’avance pas le progrès de la civilisation et de l’être humain".
Faut-il faire le mal pour faire le bien ? Une question intéressante… que je reformulerais quelque peu, ceci dit. Il me semble que de nos jours, on finit souvent par faire le mal pour faire le bien.
Le fameux Hormegeddon de Bill Bonner — trop de bien nuit — est à l’oeuvre : naïveté des bonnes intentions, arrogance des pays développés persuadés de détenir LA vérité et imposant des modèles inadaptés, vanité d’économistes pensant pouvoir modeler la conjoncture comme ils le souhaitent… La liste est longue et l’enfer est pavé de bonnes intentions, comme le veut le proverbe.
▪ C.R. adoptait quant à lui un angle plus philosophique :
"Lao Tseu disait : ‘donne un poisson à un homme et il aura à manger pour un jour, apprends lui à pêcher il aura à manger tous les jours’.
Telle est notre vocation, je pense, à nous hommes privilégiés".
C’est vrai, tant qu’on n’impose pas — pour filer la métaphore — de manger du poisson à des végétariens qui n’avaient rien demandé…
▪ M.C. faisait quant à lui part d’un désaccord véhément :
"Vous dites (par exemple) : ‘à cela, je ne peux qu’ajouter que les scandales qui éclaboussent de temps en temps certaines associations’.
Ah bon, parce qu’il n’y aurait pas de scandale dans les ‘milieux aisés’, politiques, sportifs, financiers, de la santé (voir dernièrement une arrestation qui a marqué le secteur santé US), etc.
Cela vous permet-il de ne regarder qu’un ou deux scandales du côté de l’ARC, par exemple, et d’affirmer que tout le secteur humanitaire n’est que scandale !
J’aime pas trop, d’ailleurs, vos affirmations… Vous arrive-t-il parfois de reconnaître un peu d’optimisme dans quelque activité que ce soit ? Je vous sens vraiment aigri dans tous vos propos, et c’est souvent démoralisant au possible de vous lire".
Sur notre aigreur et notre "manque d’optimisme", je ne peux qu’opposer la défense de Bill Bonner parue la semaine dernière… et nier farouchement. Tout dépend comment on voit le verre…
Je suis par ailleurs un peu surprise du reste des objections : parce qu’il y a des scandales ailleurs, on devrait passer sous silence ceux du secteur humanitaire ? Imaginez un peu le tollé si l’on appliquait le raisonnement inverse : "oui enfin, détournement de fonds de la part du politicien XYZ, excusez-moi, mais quand on voit ce qu’a fait l’ARC (ou toute autre organisation humanitaire)…"
Et je suis très loin d’affirmer que le secteur n’est "que scandales", bien au contraire — je soulignais que de tels événements ont lieu "de temps en temps" et ne concernent que "certaines associations".
Bill remettait surtout en cause, dans sa Chronique d’origine, la mégalomanie et une certaine dose d’hypocrisie dans les gestes humanitaires grandiloquents. Il se posait également la question de l’efficacité des associations un peu partout dans le monde — en partant du principe que depuis le temps que de telles associations existent, l’Afrique, la pauvreté, les drogues etc. auraient dû disparaître.
Un point de vue qui se discute ; comme je le disais moi-même, "je trouve un peu dommage de tout réduire, en ce monde, au plus petit dénominateur commun — l’argent".
▪ Allez, laissons le dernier mot à l’humour, avec cette jolie formule de C.H. :
"Je crois que l’invention de la machine à laver a fait plus de bien à l’humanité que Facebook et autres programmes narcissiques réunis. Marc Z. devrait laver son linge à la main, ça lui ferait les pieds".
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora
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1 commentaire
« Les plus optimistes d’entre nous on fini à Auschwitz tandis que les plus pessimistes on fini à Hollywood ! » Cette citation mesure à elle seule l’ambiguïté qu’il y a entre le jugement et l’aspect factuel.
imaginons deux frères : le premier est dit « pessimiste » et l’autre optimiste. Le premier achète tôt sa maison, épargne en se diversifiant et met de l’argent de côté sous forme extra bancaire.
L’autre reste en location, dépense à tout va car demain sera meilleur et fini chaque fin de mois dans le rouge mais ce n’est pas grave car le crédit n’est pas cher.
– Franchement qui préfèreriez vous être, surtout en ce moment ?
Il ne faut pas se voiler la face : l’essentiel de ceux qui jugent leur pairs « pessimistes » ne sont que des jaloux, des envieux comme le disait l’ex PDG d’Apple. Il est bien plus difficile de luter à contre courant plutôt que de se laisser porter. Les gens qui n’ont pas d’avis construit vont souvent se permettre de critiquer autrui dans rien apporter en échange. Regardez autour de vous n’est ce pas systématiquement le cas ?
Se laisser vivre est un luxe typiquement occidental qui n’a rien à voir du tout avec l’acceptation des sociétés tribales ou votre avenir se joue dès la naissance.
– Tous ces gens qui se permettent de juger comme « pessimistes » certains des leurs ne sont que des porteurs de billevesées et autres « on dit ». La plupart du temps cette critique à sens unique n’est que le reflet d’une réelle incapacité à construire. celui qui entreprends prends des risques : il sait que tout peut arriver et c’est pour cela qu’il entreprends de rechercher toutes les problématiques, de se préparer à tous les scénarios.
– Ce jour, je vais m’autoriser à juger ceux qui se disent optimistes et voir ce qu’ils ont apporté à notre société.
voyons donc l’avant 1939 : les optimistes voyaient Mr Hitler comme un homme de parole ouvert au dialogue…
1958 : les habitants d’Algérie ne croyaient qu’à quelques mauvaises humeurs de quelques mauvais garçons…
1973 : l’or apparaît comme un élément de l’antiquité…
1984 : le SIDA ne concerne que les homosexuels…
1987 : la bourse est un moyen sûr de gagner facilement beaucoup d’argent…
1991 : la guerre du Golfe a assis de manière définitive le pouvoir de l’Occident sur les reste du monde…
La liste est interminable.
A choisir, je préfère un pessimiste lucide à toute autre forme de comportement (et je ne parle pas là des « conspirationnistes » et de ceux qui voient des reptiliens partout…) mais bien de gens sensés qui agissent selon leur expérience et l’exploitation de données factuelles.
Bien bonne année aux optimistes !